CÉCILE NOUGARO :

La péniche s’appelle Sanctanox, « sainte nuit ». Un clin d’oeil « à mon père qui vivait beaucoup la nuit », dit Cécile, fille de Claude Nougaro (1929-2004), le héraut de Toulouse. Depuis le 9 septembre 2019, jour de l’inauguration officielle et anniversaire de la naissance de l’artiste, celle qui voulait tant ouvrir un lieu dédié à la présence du père est allée au bout de son projet.la Maison Nougaro, amarrée au port de l’embouchure, au « kilomètre 0 » du canal du Midi, est le bar-cabaret-musée dont elle rêvait. On y vient pour s’imprégner de l’univers de l’artiste, autour de manuscrits, de livres, de dessins, de notes en fac-similé, d’objets, de son piano Pleyel… Dans la cale, ventre chaleureux conçu comme une maison intime, est dressée une scène qui accueille « des gens que mon père aurait aimés », précise Cécile Nougaro. L’exigence de la qualité, toujours. Celle des mots que l’orfèvre de l’écriture polissait inlassablement, avouant « avoir passé sa vie à faire [ses] débuts ». « L’écriture de mon père est quelque chose de rare et, quand cela est porté si haut, je pense que cela éclaire les gens. » Quand le public s’est enivré de mots, il peut socialiser dans la cale de la péniche, au Barbarbare, une brasserie où l’on partage « la dimension culturelle de la nourriture qu’aimait mon père ». Une péniche n’était pas une fin en soi. Cécile Nougaro avait d’abord pensé aménager une maison éclusière. « Mais l’opportunité est devenue une évidence, tant l’oeuvre de mon père est remplie d’eau ! » Il y a la chanson Schplaouch, bien sûr, mais aussi les mots, dans le célèbre titre Toulouse : « l’eau verte du canal du Midi »… « Toulouse est une ville d’eau qui n’en prend pas conscience », réfléchit-elle à haute voix.