SÉBASTIEN BRU :
Il s’ennuyait comme agronome, dans une chambre consulaire. Alors, il a sauté le pas en 2015 et repris l’exploitation familiale, une maison du siècle en fond de vallon, entourée de 13 hectares de vignes.
xvie En même temps, il lâchait la cave coopérative pour créer son chai. « Je me suis tout de suite lancé en conversion bio. La plupart des jeunes qui s’installent en Cabardès font ainsi, et créent leur cave », témoigne Sébastien Bru, archétype du « néo-vigneron » peu adepte de chimie. Son vignoble n’est pas classé en AOP Cabardès, parce que ses vignes sont en versant Nord alors qu’elles devraient être en versant Sud ? « Franchement, ce n’est pas grave. Je suis le vigneron le plus haut du territoire, entre 350 et 450 mètres d’altitude. Ici, c’est un carrefour de couches géologiques, avec des schistes, du calcaire et du granit. Les nuits fraîches donnent des vins souples et légers. Je les écoule en vente directe, chez des cavistes et des restaurateurs, ainsi que dans des magasins de producteurs », explique-t-il. Dans ce Cabardès soumis aux vents d’est et d’ouest, encore méditerranéen mais déjà un peu atlantique, on trouve du merlot autant que du grenache, du cabernet comme du viognier. Pour améliorer la biodiversité de son domaine en cuvette, Sébastien Bru a planté des arbres fruitiers. L’hiver, il pratique le désherbage animal, avec des brebis de race montagne noire et des vaches highlands. L’été, c’est la coupe mécanique. Malgré le plaisir d’avoir un travail concret, le bilan est mitigé. « Depuis quatre ans, je suis soumis au gel, aux inondations, à la sécheresse et au mildiou. Cela fait beaucoup… »