Dimanche Ouest France (Finistere)
Leur action pour la Bretagne récompensée à Dinan
L’animatrice radio Monique Le Boulch, le sociologue Ronan Le Coadic, l’historien brestois Joël Cornette et la cheffe cuisinière Nathalie Beauvais ont été décorés du collier de l’Hermine, samedi.
Le sujet a été amorcé dès les premières minutes de la 37e cérémonie des colliers de l’Hermine, qui se tenait à Dinan (Côtes-d’Armor) samedi. Évoquant l’autonomie de la Bretagne, le maire Didier Lechien a déclaré, sous les applaudissements : « une République indivisible ne signifie pas qu’elle est uniforme ». Des propos quelques jours après ceux de Loïg Chesnais-Girard qui, de l’autre côté de la Rance, à Saint-Malo, demandait « une autonomie à la Corse ».
Samedi après-midi, l’Ordre du collier de l’Hermine s’est donc réuni pour décorer les quatre nouveaux membres, récompensés pour leur participation au rayonnement de la Bretagne.
L’historien brestois Joël Cornette (absent), l’animatrice radio officiant sur Radio Bro Gwened Monique Le Boulch, le sociologue et professeur à Rennes 2 Ronan Le Coadic et la cheffe cuisinière lorientaise Nathalie Beauvais ont reçu ce collier en argent ciselé par Pierre Toulhoat.
Le Bro Gozh d’Alan Stivell
Chacun a ainsi raconté sa vision de la région. Pour Joël Cornette, « la Bretagne est résistante, l’histoire fait partie de son ADN ». Monique Le Boulch, elle, a oeuvré pour faire vivre
sa langue à travers des témoignages d’habitants.
Auteur d’une thèse sur l’identité bretonne, et de nombreux autres ouvrages sur le sujet, Ronan Le Coadic a partagé « l’honneur [de cette distinction] avec le peuple breton ». Dans un discours fleuve, le sociologue a déclaré : « Être breton consiste à être un peuple subalterne, symboliquement
mutilé », en référence à l’histoire, la langue et la séparation de la Loire-Atlantique. Le tout, sous une nouvelle salve d’applaudissements.
De son côté, la cheffe Nathalie Beauvais, véritable amoureuse des produits locaux, a prôné l’importance de la transmission. « Depuis quelques années, peu de jeunes français veulent apprendre la cuisine au sein de notre restaurant. Nous avons en revanche des jeunes venant d’horizons lointains, qui veulent juste être heureux. Intégronsles dans notre culture. » La cérémonie s’est conclue par le Bro Gozh chanté par Alan Stivell.