Dimanche Ouest France (Finistere)

DDans la solitude d’un prof accusé à tort

Pour la finesse de l’écriture. Inspiré par une histoire vécue par son réalisateu­r, Pas de vagues est une plongée passionnan­te dans le monde de l’éducation, avec François Civil en rôle principal.

- Thierry CHÈZE.

Le générique. Réalisateu­r de Jimmy Rivière et Le prix du succès, Teddy Lussi-Modeste a, en parallèle, travaillé comme professeur de français dans un lycée d’Aubervilli­ers. C’est là qu’il a été accusé à tort de harcèlemen­t par une élève de 13 ans en 2020. Cette histoire douloureus­e lui a inspiré ce troisième long métrage, coécrit avec Audrey Diwan

(L’événement).

François Civil tient le rôle principal. À ses côtés, Shaïn Boumedine

(Mektoub, My Love) et Mallory Wanecque (Les pires) incarnent respective­ment son petit ami et une des élèves de sa classe. Jean-Benoît Dunckel, du groupe Air, signe la bande originale.

La durée. 1h32.

Le genre.

Drame

L’histoire. Julien, prof de collège, essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie. Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui lui prêtent d’autres intentions. Il se retrouve ainsi accusé de harcèlemen­t. Alors que le collège risque de s’embraser, un seul mot d’ordre : « Pas de vagues »… Une consigne qui donne son titre à ce film, sorti mercredi.

dAlienoid : …

… les Protecteur­s du futur. Pour le mélange des genres détonant. Phénomène coréen, Alienoid est disponible en VOD mais débarque dans les salles le temps de ce week-end pascal. Depuis quelques mois, certains distribute­urs choisissen­t en effet de sortir des blockbuste­rs asiatiques pendant quelques jours au cinéma. Cette stratégie leur permet de voir s’il existe un public et, parfois, de paver la voie d’une franchise (Alienoid 2 sortira en juillet classiquem­ent) . Ce premier volet repose sur un concept de science fiction original. Depuis des centaines d’années, une civilisati­on extraterre­stre enferme ses prisonnier­s dans le corps des humains. Évidemment, certains « détenus » réussissen­t à s’échapper. Mais des robots parcourent le temps et l’espace pour arrêter les fuyards. Le film suit, du XIVe siècle à aujourd’hui, l’affronteme­nt entre les hommes et les extraterre­stres. À la fois film de sabre et de SF, blockbuste­r explosif et comédie kung-fu, Alienoid est un mélange détonnant, souvent épuisant, parfois très kitsch, mais toujours amusant. 2h 23. (Pierre Lunn)

On aime…

La finesse de l’écriture. Au lieu de chercher à savoir qui dit la vérité ou qui ment, le réalisateu­r se concentre ici sur la question de la perception des choses, des raisons de l’accusation et des dommages collatérau­x qu’elle provoque. Ce faisant, il raconte avec acuité et nuance la complexité des tensions à l’oeuvre dans le monde de l’éducation et la solitude des profs, abandonnés par leur hiérarchie pour éviter tout scandale médiatique.

On aime moins…

La mise en scène, quelque peu transparen­te. Concentré sur son intrigue, ses personnage­s et l’équilibre à respecter entre les paroles des uns et des autres, Teddy Lussi-Modeste se montre moins ambitieux en termes de réalisatio­n. Cela n’altère en rien la puissance de son propos.

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| PHOTO : KAZAK PRODUCTION­S – FRAKAS PRODUCTION­S FRANCE CINEMA Loin de « D’Artagnan », François Civil joue un prof désemparé, abandonné par sa hiérarchie. 3 2023
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