Dimanche Ouest France (Finistere)

Le gallo come on l’caoze

Le gallo n’est pas partout le même. Une richesse qui en fait voir de toutes les couleurs.

- Daniel GIRAUDON.

Qant i’fait ben biao, par cez non à Bini, le monde disent qe l’souré berluze. Aillous, i content qe l’soulaï réye.

Pour eutes-la qi font mention d’patates, d’aotes caozent de peutotes, de pataches ou d’patasses. Les uns sont d’traviole qant l’z’aotes sont d’biouéye.

Ao Châté, i rouchent des galettes, ao Gourai, i gournachen­t des gaofes. Et tout éla pour dire la méme chaoze dame.

Alôre, on dit qe l’monde ne caozent point l’méme gallo pari et n’se compernent point d’eune parouésse à l’aote. Mais chao pas ghére, ya pas choué.

Un cié bigariolé

Est vortié ou vantié pour éla itou qe lorsqe l’temps s’dégage un p’tit et q’un morcé de cié bieu s’atire ao mitan des daobons gâres, d’aoqhuns disent qi y’aora de qhé tailler d’dans un manté pour la Bonne Vierge.

Est come qant i fait du souré et qi chéye d’la plé ou d’la piéye en méme temps, on dit q’est l’diab’qi bat sa femme à coup d’baléye et qi marie sa fille.

Des larmes et des rires. Est l’cornu qi n’en met eune ouisséye, eune couéméye à sa bourjouéze. Il est ben riche note gallo à nous z’aotes, ma fé.

Quand il fait beau chez nous à Binic, les gens disent que le « souré » brille. Ailleurs, ils disent que le « soulaï » rayonne.

Quand certains parlent de patates, avec d’autres, il est question de « peutotes », de « pataches » ou de « patasses ». Pour les uns, de travers se dit de « traviole » quand d’autres disent de « biouéye ».

A Châtelaudr­en, ils « rouchent » des galettes, au Gouray, ils « gournachen­t » des gaufres. Et tout cela pour dire la même chose.

Alors, on dit que les gens ne se comprennen­t pas d’une paroisse à une autre. Mais peu importe.

Un ciel bigarré

C’est peut-être ou sans doute pour ça aussi que lorsque le temps s’éclaircit et qu’un morceau de ciel bleu paraît au milieu des nuages gris, certains disent qu’il y aura de quoi tailler dedans un manteau pour la Vierge.

C’est comme quand il fait soleil et qu’il tombe une averse de pluie en même temps, on dit que c’est le diable qui bat sa femme à coups de balai et qui marie sa fille.

Des larmes et des rires. C’est le démon qui donne une raclée à sa femme. Il est bien riche notre gallo, ma foi.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France