Dimanche Ouest France (Morbihan)

Une plongée dans l’histoire des potiers

La 7e édition de la Fête des Lises de Saint-Jean-la-Poterie s’est ouverte, hier, avec la mise en route des fours pour potiers d’antan. Elle se poursuit aujourd’hui avec de nombreuses animations.

- Guillaume CHASSAING.

La Fête des Lises, septième du nom, a commencé par une balade hier à Saint-Jean-la-Poterie. Une promenade au cours de laquelle Dany Nué et Hélène Fournel ont raconté l’histoire du site du cirque des Lises et celle des potiers.

La lise, « une argile si particuliè­re », selon Dany Nué, et reconnaiss­able parmi toutes les autres en raison de ses spécificit­és, datant d’il y a 250 millions d’années quand le site était au bord de mer. L’activité a été intense sur le terrain d’extraction du MoyenÂge au XIXe siècle. Et que dire de l’histoire si particuliè­re des 121 familles de potiers, qui, en 1848, se mobilisent pour racheter en commun à la Poterie ce site d’extraction de terre.

« C’est un stress sans nom »

Organisée par l’associatio­n Terre de Potiantes en partenaria­t avec le centre d’art et d’histoire céramique du Patiau, la Fête des Lises est née de l’idée « de garder l’histoire potière et de la volonté de transmettr­e en créant une passerelle vers la céramique contempora­ine », indique Catherine Girard, l’une des bénévoles de l’associatio­n.

Et l’histoire n’est pas que racontée à la Fête des Lises, elle est également mise en pratique avec la présence de four à poterie d’antan. Au total, il y en a six sur le site. Dont une reconstitu­tion d’un four traditionn­el existant sur Saint-Jean-la-Poterie. Il peut cuire avec des aiguilles de pins 200 pots. « Il faut être quatre personnes pour surveiller la cuisson. Il monte à 1 000 °C en deux heures alors qu’aujourd’hui, on préconise de monter de 100 °C en 100 °C chaque heure, confie Jérôme Colivet, potier à Paimpont (Ille-et-Vilaine). C’est un stress sans nom. »

« Un Tetris, mais sans que les bords se touchent »

Pour cette édition, le potier de 43 ans s’occupe d’un four antique : « Il date de l’Antiquité romaine. C’est un grand cylindre de briques entouré de torchis. On empile les pièces à l’intérieur comme un Tetris mais dans lequel les bords ne doivent pas se toucher sinon pour laisser passer la chaleur. On fait le feu devant la gueule du four pour que ça prenne doucement. » Et Jérôme Colivet va le remettre au goût du jour dans son atelier : « Je vais en faire chez moi, parce qu’il est intéressan­t pour la cuisson des grandes pièces comme des grands pots pour le jardin. »

Autour du four traditionn­el et du four antique, sont installés le four Phoenix, le four de papier, le four Raku et un four expériment­al haute températur­e. Chacun a ses spécificit­és.

« C’est impression­nant, juge Céline, 51 ans, de Redon (Ille-et-Vilaine). On n’imagine pas qu’on pouvait faire ça comme ça. Je faisais de la poterie, il y a quelques années. Et en voyant ça, cela me donne envie de retourner à la terre. »

 ?? | PHOTO : OUEST-FRANCE ?? Jérôme Colivet, potier à Paimpont, empile ses pièces dans son four antique..
| PHOTO : OUEST-FRANCE Jérôme Colivet, potier à Paimpont, empile ses pièces dans son four antique..
 ?? | PHOTO : OUEST-FRANCE ?? Le four traditionn­el s’apprête à reprendre vie.
| PHOTO : OUEST-FRANCE Le four traditionn­el s’apprête à reprendre vie.

Newspapers in French

Newspapers from France