Dimanche Ouest France (Morbihan)
« Ce match nul évite une crise à l’Algérie »
Coupe d’Afrique des nations 2024. Algérie - Burkina Faso : 2-2. De nouveau poussifs après leur match nul inaugural contre l’Angola (1-1) , les Fennecs risquent une nouvelle élimination au premier tour.
Chérif Oudjani, ancien international algérien (21 sélections), aujourd’hui recruteur pour Nottingham Forest.
Quel est votre ressenti après ces deux premières rencontres poussives de l’Algérie ?
Ce résultat nul contre le Burkina, tiré par les cheveux, évite à l’Algérie une bonne crise. Dans les grands pays africains, pays de passion, toute contre-performance est analysée, décortiquée, poussée à l’extrême. Ce match nul sauve un peu les meubles, et permet de garder une option pour la qualification. Il y a toujours l’option de battre la Mauritanie, mardi prochain, qui n’est pas un “grand” d’Afrique.
Dans le contenu, cette équipe a du mal à assumer son statut de prétendant à la victoire finale ?
L’entraîneur (Djamel Belmadi) a indiqué aller en Côte d’Ivoire pour gagner cette CAN : ce n’est pas super bien parti... On sait que dans l’histoire, un départ poussif peut créer une prise de conscience. Mais pour être honnête, les performances de l’Algérie
sont pour l’instant vraiment difficiles, avec des leaders qui ne répondent pas présent.
Le changement de club de Riyad Mahrez, transféré de Manchester City à Al-Ahli l’été dernier, peut-il être une explication à ses prestations insignifiantes ?
Baghdad Bounedjah, qui évolue au Qatar, est lui très efficace (trois buts, dont deux hier). Pour Mahrez, c’est peut-être une méforme. Il y a autre chose : sur les trois milieux et les trois attaquants, seul Zerrouki a moins de 30 ans. Ça peut être compliqué pour mettre de l’intensité et du rythme.
Comprenez-vous la non-titularisation du prometteur Mohamed Amoura, remuant à son entrée ?
C’est certain que c’est un joueur de grand talent, la relève de l’équipe d’Algérie. Peut-être que Belmadi a voulu privilégier le prestige et l’expérience de Bounedjah, Mahrez et Belaïli. Mais je ne vois pas comment Amoura peut ne pas débuter la rencontre face à la Mauritanie.
Quel regard portez-vous sur la défense, peu sollicitée mais punie à deux reprises ?
Cette friabilité prête à l’inquiétude, il faudrait être fou pour fanfaronner. Pour l’instant, cette équipe n’est pas à son niveau réel et ne rassure pas du tout. Je pense et j’espère qu’ils feront le job contre la Mauritanie, même si je peux me tromper. Mais le couperet risque de tomber en huitième ou quart de finale.