Dimanche Ouest France (Vendee)

LaGrève, un des derniers châteaux du Moyen Âge encore debout en Vendée

ÀSaint-Martin- des-Noyers, le châteaude laGrève est unhaut lieude l’histoire médiévale vendéenne. Cemonument est àdécouvrir lorsdes Journéesdu patrimoine.

- Dossier : Émilien LAQUIEZEMA­LMARTEL.

Il faut s’imaginer au XVe siècle, tout juste sorti de la forêt domaniale du Détroit à Saint- Martin- des- Noyers. Là, entouré de douves et de l’étang de la Grève, le château du même nom se dresse avec ses murailles impression­nantes. Ce château n’a cependant pas eu besoin d’utiliser fréquemmen­t ses fonctions défensives. « Il n’y a pas de trace de guerres pendant le Moyen Âge. On sait qu’il y a eu quand même quelques frictions pendant les guerres de religion puisqu’on était sur un fief protestant ici », rappelle Boris Racaud, propriétai­re du site depuis 2020.

Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer ce géant aux murs épais de près d’un mètre par endroits. Le site a changé, il s’est même métamorpho­sé depuis le Moyen Âge.

Au XVIIIe siècle, le château est transformé progressiv­ement en exploitati­on agricole. Toutes les constructi­ons qui n’avaient plus d’utilité se sont dégradées. Les tours sont tombées et leurs pierres ont été utilisées pour la constructi­on de plusieurs maisons dans le village. Le coeur du château, lui, est encore là.

Plongée en pleine période médiévale

À première vue, l’entrée semble tout à fait banale. Toutefois, en faisant un peu plus attention, on peut distinguer les fondations de deux anciennes tours, de part et d’autre du pont. Ce dernier ayant remplacé le pont- levis d’autrefois. Passé le petit portail en bois rouge, on entre dans la bassecour qui renferme notamment une grande grange du XIXe siècle.

Après cette courte mise en bouche, la haute- cour nous ouvre ses portes. Ceinturée de ses imposants murs de pierres, elle semble presque inaccessib­le. Et pourtant, un petit pont de pierre, qui a là aussi remplacé le pontlevis du Moyen Âge, nous mène en plein coeur de cet espace chargé d’histoire.

Tout autour, les bâtiments d’époque sont encore debout malgré des dégâts du temps bien visibles.

Devant, le logis des soldats est l’édifice le plus en péril. Un de ses pans menace de faire s’écrouler l’entièreté du logis.

Au XVIe siècle, ce logis des soldats et la salle des gardes communiqua­ient entre eux. Des vestiges de fondations sont d’ailleurs toujours présents. Aujourd’hui, à l’intérieur de cette salle, transformé­e depuis en grange, des pierres taillées sont disposées méthodique­ment au sol.

« C’est le porche de l’entrée. Toutes les pierres sont là pour être remises en place à leur endroit d’origine »,

indique Boris Racaud.

Le dernier édifice à visiter n’est autre que le château, classé Monument historique. Son entrée pentagonal­e, ses deux tours majestueus­es, sans oublier son immense cave, tout est fait pour plonger en plein Moyen Âge. De nombreux travaux seront nécessaire­s pour remettre en état certaines parties du bâtiment, comme les plafonds ou les sols.

Malgré tout, le château reste à l’identique de l’époque. Les fenêtres àmeneaux sont intactes, tout comme la cuisinière du Moyen Âge, qui servait à faire réchauffer le potage. À l’étage, l’escalier en colimaçon se poursuit mais ne donne sur rien, si ce n’est la charpente. « En fait il y avait

un second étage. Mais dès le XVIIIe siècle il a été supprimé »,

raconte Boris Racaud.

Le tour de l’édifice se fait rapidement, juste le temps d’admirer les quinze cheminées présentes dans chaque pièce. Il faut terminer la visite en plongeant en profondeur, direction la cave. Elle débouche sur la base de la grande tour qui servait de salle de tir. « Avec les cinq meurtrière­s, on pouvait se défendre avec des arbalètes ou des petits canons », explique le propriétai­re

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| PHOTO : OUEST-FRANCE La salle des gardes (à gauche) et le logis des soldats (à droite) étaient reliés au Moyen Âge mais de nombreux murs se sont effondrés depuis.
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À Saint-Martin-des-Noyers, la haute-cour et son château sont séparés de la basse-cour par une douve qui se traverse par un pont.

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