Dimanche Ouest France (Vendee)

Une collection de figurines de Tintin aux enchères

Pixi est une marque, mais c’est aussi devenu un nom donné aux petites figurines de métal qui ont représenté des soldats, mais surtout des personnage­s de bande dessinée. Dont ceux d’Hergé.

- Sophie DELAFONTAI­NE.

Les petites boîtes rouges et d’autres bleues sont minutieuse­ment rangées dans des cartons. Pour découvrir la toute petite figurine dans son présentoir, il faut aussi déballer le papier bulle autour. Là, le Capitaine Haddock, fidèle héros de la bande dessinée Tintin d’Hergé, se révèle, brillant, le nez rouge, prêt à vous bondir dessus, un sabre à la main. Cette toute petite pièce de quelques centimètre­s seulement, est signée Pixi, marque bien connue des collection­neurs et amateurs de figurines enmétal issues des bandes dessinées. Des figurines qui ont connu leurs heures de gloire à la fin des années 1980- début 1990.

Un événement devrait réjouir les amateurs, puisqu’une prochaine vente aux enchères va avoir lieu au Mans ( Sarthe), lundi 6 novembre. Le commissair­e- priseur Julien Thomas expose près de 136 boîtes, issues d’une seule et même collection. Où ? Chez Bulle !, célèbre librairie indépendan­te dédiée à la bande dessinée, dans le centre-ville du Mans.

Toutes les pièces certifiées

Une vente aussi importante de Pixi est rare dans la région et en province généraleme­nt. « Pour des raisons personnell­es, un collection­neur, qui préfère garder l’anonymat, met en ventes de très belles pièces, souligne Julien Thomas. Elles sont d’époques différente­s, mais toutes issues des ateliers Pixi, en Normandie. » Même les boîtes bleues. Un détail confirmé par Philippe- Antoine Guénard, l’un des deux patrons de la fabrique de ces petits jouets produits en Normandie à Sainte- Marguerite­d’Elle, entre Bayeux et Saint- Lô.

« Les ventes aux enchères ne sont pas si rares, mais en province un peu plus, poursuit le chef d’entreprise. Dans celle- ci, on retrouve différente­s périodes de nos collection­s dédiées à Tintin. » La première date de 1988. Les Tintin sont les premières figurines issues de bande dessinée à sortir des ateliers, apprend- on dans le livre dédié aux Pixi d’Antoine de Caunes (ed. de La Martinière). Pixi va signer différente­s séries jusqu’en 1996. Les fameuses boîtes rouges.

Le commissair­e- priseur en a des dizaines, surtout celle datant de la deuxième collection, de 1990 à 1993, réalisée par le créateur de la marque, Alexis Poliakoff, le deuxième dirigeant. « La troisième collection Tintin a été créée par nos studios, mais par Poliakoff lui- même » , précise le copatron de Pixi. Suivent, ensuite, les boîtes bleues, reconnues comme Pixi, mais commercial­isées par Moulinsart, société qui va gérer ensuite toute l’oeuvre d’Hergé. Lors de la vente, quelques pièces phares devraient attirer les collection­neurs.

Un trésor

La première, c’est celle du sous- marin requin qui fait son apparition dans l’album Le Trésor de Rackham le Rouge. L’objet, paru en 1990, n’a été tiré qu’à 273 exemplaire­s. Philippe-Antoine Guénard s’en amuse. « C’était une première version du sous- marin, elle reflétait beaucoup l’esprit d’Hergé je trouve, mais les commerçant­s le réclamaien­t entier. On a donc arrêté la production pour en proposer un autre. Ensuite, plusieurs versions sont sorties, dont une assez connue, avec des tréteaux, vendues en boîte bleue par Moulinsart. Mais c’est vrai que ce demi- sous- marin, sculpté par Alexis Poliakoff, est rare. » D’autant plus que les ateliers Pixi n’ont rien gardé. À 273 exemplaire­s, le modèle est donc presque introuvabl­e. Estimation : près de 2 000 €.

La salle des ventes propose encore un superbe jeu d’échecs avec des personnage­s de l’univers d’Hergé, daté de 1995. « C’était très difficile de faire des jeux différents, car il n’y a pas beaucoup de femmes chez Tintin, souligne encore Philippe-Antoine Guénard qui rigole. Et puis, Tintin ne peut pas perdre ! » Le jeu est estimé à 2 800 €. Lors de la vente aux enchères, seules des photos seront présentées. Maître Julien Thomas les présentera seulement sur demande, car « déballer les figurines, c’est risquer de les casser ».

D’autres Pixi vont être vendus. Ceux lancés au moment de l’inaugurati­on du musée de la mode, en 1986, mais aussi la rarissime boîte Poiret : le choix difficile (estimé à au moins 1 700 €), d’autres personnage­s, « des petits lots » , dès 50 €, quelques Astérix, un Gaston et même un Marsupilam­i. C’est encore autour de la BD, des planches originales, des lithograph­ies et sérigraphi­es…

Lundi 6 novembre, à partir de 18 h, à l’espace Bis de la librairie Bulle ! du Mans, 18, rue Saint- Martin. Ordres auprès de la salle des ventes Thomas, 96, avenue Geneslay, au Mans. Tél. 02 43 23 36 11. Catalogue disponible en ligne.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Le commissair­e-priseur Julien Thomas, fier de présenter aux enchères une grande collection de figurines en métal Pixi.
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| PHOTO : DR Un rare jeu d'échecs de Tintin, estimé à 2 800 €.
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| PHOTO : DR Le demi-requin robot est estimé à près de 2 000 €.

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