Dimanche Ouest France (Vendee)
Après la claque, déclic attendu contre leHAC
Par sa manière, la défaite à Metz juste avant la trêve a vraiment fait tache. Contre l’autre promu, le FC Nantes serait bien inspiré de relancer une mécanique à l’arrêt complet depuis trois rencontres.
En théorie, le dimanche implique de fermer boutique. La tradition a visiblement échappé au footballeur nantais, qui piétine allégrement le congé dominical. Ses week- ends se suivent et se ressemblent beaucoup. L’opération portes ouvertes est inscrite à son calendrier. La pire défense de Ligue 1 (23 buts concédés en douze journées) traîne ses errements et ses doutes comme un boulet.
Pierre Aristouy a beau varier les systèmes, changer les hommes, le technicien cherche encore la bonne formule. « C’est toujours la responsabilité de l’entraîneur, rappelle- t- il. C’est d’abord trouver des solutions collectives et puis il faut mettre les joueurs dans ces secteurs- là devant leurs responsabilités. C’est d’abord un trait de caractère, une capacité d’analyse de la situation. Le très bon joueur, c’est celui qui va jouer juste. Sur les derniers matches, l’une des raisons qui font qu’on encaisse des buts, c’est aussi notre animation offensive, qui était parfois dénuée de dangerosité pour l’adversaire, tout en ayant un caractère qui nous exposait un peu trop. »
Régulièrement plombé par des défaillances individuelles, des sautes de concentration, un pressing désordonné et un manque de coordination d’un bout à l’autre du terrain, le FC Nantes a offert un condensé de sa fragilité à Saint- Symphorien (1- 3) juste avant la pause internationale.
« Un problème d’attitude individuelle »
Dans le contenu, le revers messin n’a pourtant pas grand- chose à voir avec les deux précédentes défaites face à Lens (4- 0) puis Reims (1- 0) lors desquelles les Canaris ( 9es, 14 points, trois longueurs d’avance sur le barragiste) ont démontré qu’ils pouvaient pousser le curseur de l’inspiration collective. Mais en Lorraine, Nicolas Pallois et ses coéquipiers sont passés au travers, dans les grandes largeurs. « On peut perdre des matches, mais ce que j’ai vu à Metz, je ne l’avais pas vu auparavant », admet Pierre Aristouy.
La fumée blanche est attendue face à l’autre promu, Le Havre (7e,
15 points) à l’heure où les caciques de la maison jaune remontent en pression. Si la porosité nantaise demeure un mal chronique, la responsabilité collective ne peut masquer éternellement des carences individuelles. « Beaucoup de choses sont évitables, peuvent être annihilées par de l’agressivité mentale, de la concentration. Sur les 23 buts encaissés, 19 l’ont été dans la surface de réparation et sur ces 19, on est 17 fois en supériorité numérique, parfois très large, avec des 7 contre 3… Et on prend quand même le but.
Je pense que c’est d’abord un problème d’attitude individuelle »,
argumente le technicien nantais.
Le constat n’est pas nouveau. Le vestiaire nantais ne déborde pas de leaders susceptibles de tenir le cap quand le bateau tangue. « Benjamin André ( Lille), il n’est pas là pour offrir des pétales de roses à ses partenaires quand il y a des choses qui ne vont pas. Il dit les choses parfois avec véhémence, mais c’est son boulot aussi. C’est ça un leader pour moi. »
En ce sens, le retour de Douglas
Augusto ( lire notre édition du 25 novembre) est susceptible d’éradiquer quelques maux de tête, de par son profil technique et son mental en acier trempé. Seul, le Brésilien ne fera pas office de remède miracle mais il devrait stabiliser l’entrejeu nantais, lui offrir de l’épaisseur à la récupération, en espérant un effet domino à la transmission. Le calendrier est implacable mais le FC Nantes peut démontrer que ce n’est pas tous les jours dimanche.