Dimanche Ouest France (Vendee)
UgoDidier, le corps à Saint- Nazaire, la tête à Paris
Championnats de France handisport. Déjà assuré de participer aux Jeux paralympiques de Paris, Ugo Didier est à Saint- Nazaire pour améliorer ses temps et défendre son titre.
Ugo Didier est un privilégié. Le nageur de 22 ans fait partie des trois Français, avec Alex Portal et Laurent Chardard, à être déjà qualifiés pour les Jeux paralympiques de Paris. C’est à Manchester, cet été, en terminant deuxième sur le 200 mètres 4 nages aux championnats du Monde de paranatation, qu’il a validé son ticket pour l’échéance de l’été prochain.
Le nageur de la Jeunesse Sportive de Cugnaux omnisports disputera à Paris ses deuxièmes Jeux paralympiques. En 2021, à Tokyo, il avait décroché la médaille d’argent sur le 400 mètres nage libre et celle de bronze sur le 200 mètres 4 nages.
« J’aborde les compétitions avec plus de légèreté »
Champion de France petit bassin à Angers en 2022, il est à Saint- Nazaire pour défendre son titre et peaufiner sa préparation pour les Jeux paralympiques. « L’objectif pour moi, c’est surtout d’améliorer mes temps. Si j’ai la chance d’être sur le podium, ce sera un plus, mais ça va être une rude bataille, le résultat sera super serré » , annonce Ugo Didier qui a, hier, battu son record d’Europe sur le 400 mètres nage libre. « C’est bien, mais j’aurais aimé que ça nage beaucoup plus vite au vu du gros travail que l’on a effectué cette année. »
Contrairement à une dizaine d’autres nageurs et nageuses qui se doivent de performer à Saint- Nazaire pour se qualifier pour les champion
nats d’Europe et poursuivre ainsi le processus de qualification pour les Jeux paralympiques, Ugo Didier n’a pas d’enjeux de résultat à Saint- Nazaire. Il aborde donc la compétition sans pression. « C’est un vrai soulagement d’être qualifié, un atout. Je peux déjà me focaliser sur l’échéance paralympique et non plus sur les étapes de qualification. Grâce à ça, j’aborde les compétitions avec plus de légèreté. »
Né avec des pieds bots et une atrophie des membres inférieurs, Ugo Didier n’est pas particulièrement à l’aise en petit bassin. Son handicap le gêne au moment des virages où il doit pousser sur ses jambes pour ne pas perdre en vitesse. Et dans un bassin de 25 mètres, des virages, il y en a deux fois plus que dans un grand bassin.
Il se fait pourtant une joie d’être ici pour retrouver les copains de l’équipe de France et concourir sur des épreuves qu’il délaisse le reste de la saison, comme le 100 mètres brasse, « loin d’être ma spécialité » .
À Paris, il ne sera pas sur le plot de départ de cette épreuve, mais un beau programme l’attend. « Il sera plus chargé qu’à Tokyo, prévient- il. Je vais faire le 400 mètres nage libre, le 50 mètres nage libre, le 100 mètres dos, le 200 mètres 4 nages et peut- être le relais 4x100 mètre nage libre. Même s’il nous reste beaucoup de temps avant l’échéance, sur chaque finale, l’objectif sera la médaille. »