Dimanche Ouest France (Vendee)
Le mano a mano étouffant se poursuit
D’abord mené, Angers a su une nouvelle fois renverser le score, hier à domicile, contre Troyes. Comme Saint- Étienne contre Bordeaux. Entre les Verts et le Sco, la lutte pour la 2e place bat son plein.
C’est une bataille de chiffonniers qui devrait encore durer longtemps. Depuis quelques semaines, Angers et Saint- Étienne ne se lâchent plus, à toi, à moi la deuxième place. La soirée d’hier l’a encore démontré. Tous les deux menés au score à domicile, par Troyes et Bordeaux, Angevins et Stéphanois ont trouvé les ressources pour renverser le cours des choses (2-1). Mention spéciale aux Verts : pendant que le Sco se dirigeait, crispé, vers la victoire, Sainté a attendu les arrêts de jeu pour renverser la table, d’un doublé de Cardona. « On avait un intendant qui nous donnait le score (de Saint- Étienne – Bordeaux), se marre Abdoulaye Bamba. À deux minutes de la fin, il nous dit qu’ils sont menés et à dix. Après, on n’a rien compris. »
Alexandre Dujeux s’est un peu moins soucié du scénario hitchcockien de Geoffroy- Guichard : « Ils font leur travail, nous aussi. Quand on est entraîneur, il y a des choses qu’on maîtrise et d’autres non. Là, c’est le cas. »
« On est sur le fil du rasoir mais on s’en sort »
À l’issue de la rencontre, l’entraîneur angevin était habité par le sentiment du devoir accompli. Après deux nuls de suite, le Sco a renoué avec la victoire. Et encore une fois, il a attendu d’être mené pour enfin montrer la meilleure version de lui- même. Comme contre Laval ou Concarneau, il est rentré à la pause en courant après le
score : là, c’est Diop qui l’avait mis en difficulté, d’une magnifique demi- volée dans la lucarne de Fofana ( 0-1, 29’). « On avait dit à la causerie qu’il fallait faire preuve de caractère, j’aurais préféré que ce soit dès l’entame de match, déclare le coach angevin. La premièremi-temps n’est pas catastrophique, mais il manquait des choses, le petit dixième qui fait la différence. On ne mettait pas assez de danger. Il fallait insister, frapper plus. »
Comme souvent en pareille situation, le coach angevin a fait entrer sa carte joker du moment, Esteban Lepaul. Particulièrement décisif en sortie de banc depuis son arrivée (2 buts, 2 passes décisives), l’ancien Spinalien a remis son équipe à hauteur d’une tête décroisée parfaite (1-1, 60’). Puis Himad Abdelli, redevenu le joueur qu’il était en première partie de saison, a permis à son équipe de passer devant d’une frappe parfaite dans le petit filet (2-1, 68’).
Dos au mur, le Sco a une nouvelle fois su rester maître de ses émotions pour rafler la mise. Dans la situation dans laquelle il se trouve, à cinq journées de la fin, c’est une forme de maturité qui ressemble tout de même à une vraie force. Même mené, il se sait capable de revenir. « C’est un repère, ça nous permet de ne pas nous affoler, assure le coach angevin. Ça veut aussi dire qu’on a des garçons qui n’abdiquent pas, savent gérer ces situations. On est sur le fil du rasoir, mais on s’en sort. »
Sur le fil du rasoir, le Sco l’est aussi à cette deuxième place, toujours avec un point d’avance sur Saint- Étienne, alors que tout ce beau monde est de retour dès mardi (Angers va à Guingamp, Sainté à Grenoble). Avec, aussi, une vue sur ce qui se passe devant. Car, oui, dans ce samedi complètement dingo, Auxerre a perdu à Rodez et n’a plus que trois points d’avance sur le Sco. « C’est une vraie bagarre, dit Alexandre Dujeux. Nous, il faut qu’on continue avec cet état d’esprit. On est allé chercher la victoire, tout le monde a fait les efforts jusqu’au bout. Ce sont des signes intéressants. »
À cinq journées de la fin, les jeux sont loin d’être faits.