Dimanche Ouest France (Vendee)

Le mano a mano étouffant se poursuit

D’abord mené, Angers a su une nouvelle fois renverser le score, hier à domicile, contre Troyes. Comme Saint- Étienne contre Bordeaux. Entre les Verts et le Sco, la lutte pour la 2e place bat son plein.

- Antoine RAGUIN.

C’est une bataille de chiffonnie­rs qui devrait encore durer longtemps. Depuis quelques semaines, Angers et Saint- Étienne ne se lâchent plus, à toi, à moi la deuxième place. La soirée d’hier l’a encore démontré. Tous les deux menés au score à domicile, par Troyes et Bordeaux, Angevins et Stéphanois ont trouvé les ressources pour renverser le cours des choses (2-1). Mention spéciale aux Verts : pendant que le Sco se dirigeait, crispé, vers la victoire, Sainté a attendu les arrêts de jeu pour renverser la table, d’un doublé de Cardona. « On avait un intendant qui nous donnait le score (de Saint- Étienne – Bordeaux), se marre Abdoulaye Bamba. À deux minutes de la fin, il nous dit qu’ils sont menés et à dix. Après, on n’a rien compris. »

Alexandre Dujeux s’est un peu moins soucié du scénario hitchcocki­en de Geoffroy- Guichard : « Ils font leur travail, nous aussi. Quand on est entraîneur, il y a des choses qu’on maîtrise et d’autres non. Là, c’est le cas. »

« On est sur le fil du rasoir mais on s’en sort »

À l’issue de la rencontre, l’entraîneur angevin était habité par le sentiment du devoir accompli. Après deux nuls de suite, le Sco a renoué avec la victoire. Et encore une fois, il a attendu d’être mené pour enfin montrer la meilleure version de lui- même. Comme contre Laval ou Concarneau, il est rentré à la pause en courant après le

score : là, c’est Diop qui l’avait mis en difficulté, d’une magnifique demi- volée dans la lucarne de Fofana ( 0-1, 29’). « On avait dit à la causerie qu’il fallait faire preuve de caractère, j’aurais préféré que ce soit dès l’entame de match, déclare le coach angevin. La premièremi-temps n’est pas catastroph­ique, mais il manquait des choses, le petit dixième qui fait la différence. On ne mettait pas assez de danger. Il fallait insister, frapper plus. »

Comme souvent en pareille situation, le coach angevin a fait entrer sa carte joker du moment, Esteban Lepaul. Particuliè­rement décisif en sortie de banc depuis son arrivée (2 buts, 2 passes décisives), l’ancien Spinalien a remis son équipe à hauteur d’une tête décroisée parfaite (1-1, 60’). Puis Himad Abdelli, redevenu le joueur qu’il était en première partie de saison, a permis à son équipe de passer devant d’une frappe parfaite dans le petit filet (2-1, 68’).

Dos au mur, le Sco a une nouvelle fois su rester maître de ses émotions pour rafler la mise. Dans la situation dans laquelle il se trouve, à cinq journées de la fin, c’est une forme de maturité qui ressemble tout de même à une vraie force. Même mené, il se sait capable de revenir. « C’est un repère, ça nous permet de ne pas nous affoler, assure le coach angevin. Ça veut aussi dire qu’on a des garçons qui n’abdiquent pas, savent gérer ces situations. On est sur le fil du rasoir, mais on s’en sort. »

Sur le fil du rasoir, le Sco l’est aussi à cette deuxième place, toujours avec un point d’avance sur Saint- Étienne, alors que tout ce beau monde est de retour dès mardi (Angers va à Guingamp, Sainté à Grenoble). Avec, aussi, une vue sur ce qui se passe devant. Car, oui, dans ce samedi complèteme­nt dingo, Auxerre a perdu à Rodez et n’a plus que trois points d’avance sur le Sco. « C’est une vraie bagarre, dit Alexandre Dujeux. Nous, il faut qu’on continue avec cet état d’esprit. On est allé chercher la victoire, tout le monde a fait les efforts jusqu’au bout. Ce sont des signes intéressan­ts. »

À cinq journées de la fin, les jeux sont loin d’être faits.

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PHOTO THOMAS BREGARDIS Esteban Lepaul et les Angevins s’accrochent à leur deuxième place.

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