LECTURES
Philippe Velilla,
Lormont, Le Bord de l’Eau, septembre 2017, 184 p.
L’auteur, docteur en droit écrivant régulièrement sur Israël, aborde dans cet ouvrage les relations entre les conflits internes à la société israélienne et celui, externe, qui oppose l’État juif aux Palestiniens, ou comment les extrémistes ont, dans chacun des deux camps, réussi à imposer leurs vues et dictent l’orientation politique. Ainsi, Israël ne cesse d’innover en matière technologique, économique, et culturelle, sait vaincre ses ennemis et résister à ses amis, mais se révèle incapable de corriger ses déséquilibres internes, de résoudre son conflit avec ses voisins, et de prendre toute sa place dans son environnement régional. Fidèles à leur tradition de contestation permanente, les Israéliens interpellent régulièrement leurs dirigeants sur les problèmes du pays : la paupérisation de larges couches de la société, les privilèges dont bénéficient des communautés entières en raison de leur poids électoral. Mais la progression de l’orthodoxie et du messianisme, la droitisation de la société et la communautarisation, favorisées par un système politique qui encourage tous les excès, assombrissent les perspectives. Les Palestiniens ont aussi leur part de responsabilité dans les échecs constatés. La montée de l’islamisme, les ambiguïtés de l’Autorité palestinienne et la permanence du terrorisme découragent les meilleures volontés. Le gouvernement israélien, en esquivant le débat sur la solution à deux États ou sur les risques d’un État binational, multiplie les atermoiements en comptant sur la bienveillance d’une administration américaine pourtant bien imprévisible… au risque d’oublier que la pérennité d’un État juif dans un environnement hostile n’est pas assurée.