Minorités d’Orient. Les oubliés de l’Histoire
Tigrane Yégavian, Paris, éditions du Rocher, octobre 2019, 228 p.
« Non, la question des minorités confessionnelles du Moyen-Orient n’est pas un problème religieux, elle doit être traitée dans l’angle de la défense des droits de l’homme et de la diversité. (…) Il est nécessaire de “séculariser” un sujet qui ne saurait rester l’apanage des seuls ecclésiastiques », avertit dès l’introduction Tigrane Yégavian, journaliste et arabisant. Si les dramatiques événements de l’été 2014 ont permis de sensibiliser l’opinion sur l’urgence de secourir les minorités opprimées du Moyen-Orient — qu’il s’agisse de communautés chrétiennes ou de sectes musulmanes hétérodoxes —, le traitement de cette question dans les médias souffre, selon l'auteur, d’une approche essentialiste, voire réductrice. Citoyens à part entière dans certains pays, « protégés » ou discriminés dans d’autres, ces communautés évoluent dans des contextes sociaux, culturels et politiques qui ont chacun leur propre singularité. Les englober dans un tout homogène brouille notre champ de vision. Ce livre propose un éclairage lucide et sans complaisance sur les causes de leur malheur mais aussi une nouvelle lecture du fait minoritaire en Orient, véritable machine de guerre géopolitique. Déconstruisant plusieurs mythes comme celui des Kurdes protecteurs des minorités, ou du rôle traditionnel de la France à l’égard des chrétiens, il entend débattre sur leur présent et leur avenir à la lumière de leur passé.