– PORTFOLIO Au Kazakhstan, l’engagement chinois inquiète la population
La Chine voisine est déjà l’un des plus gros investisseurs au Kazakhstan, dont elle veut faire un carrefour essentiel de ses nouvelles routes de la soie, entre Orient et Occident. Dans cette ancienne république soviétique, les autorités accueillent positivement l’engagement chinois, espérant y gagner des rentrées financières et des emplois, mais également désenclaver ce si vaste territoire, en plein coeur de l’Asie centrale. Cependant, la présence de plus en plus imposante de la Chine nourrit une hostilité grandissante dans une partie de la population. Début septembre 2019, par exemple, des manifestations sont parties de la petite ville industrielle de Zhanaozen, dans l’Ouest, pour demander l’interdiction de projets que la population voyait comme le déplacement d’usines chinoises obsolètes et polluantes au Kazakhstan (ce que le gouverneur de la région a démenti).
Quoique modestes — le régime de Noursoultan (ex-Astana) n’est pas réputé pour son respect des droits de l’homme et des libertés —, les rassemblements contre les investissements chinois se sont propagés, traversant le territoire jusqu’à Almaty, la plus grande ville du pays, à la frontière avec la Chine. Principal reproche fait aux sociétés chinoises — et plus généralement, étrangères : embaucher trop peu de personnel local et le payer moins que des travailleurs étrangers. Vient encore s’ajouter, alors que la population est majoritairement musulmane, l’opposition à la campagne « antiterroriste » menée par Pékin dans la province chinoise frontalière du Xinjiang. Cela d’autant plus que, parmi les personnes enfermées dans des camps de « dé-radicalisation » — environ un million selon des groupes de défense des droits de l’homme —, on trouverait également des personnes d’ethnie kazakhe. Ce type de reproches et de contestations se retrouve dans d’autres pays participant à la BRI, et notamment en Afrique.