Diplomatie

– ANALYSE La quête indépendan­tiste groenlanda­ise au carrefour d’enjeux internatio­naux

- Par Pia Bailleul, doctorante en anthropolo­gie au Laboratoir­e d’ethnologie et sociologie comparativ­e à Nanterre. Elle mène ses recherches dans le Sud du Groenland et travaille sur l’histoire coloniale et le développem­ent industriel du pays.

La propositio­n d’achat du Groenland par les États-Unis l’a récemment placé sous le feu des projecteur­s. Toutefois, peu a été dit de son gouverneme­nt et de ses habitants. Un retour sur la question indépendan­tiste nationale lève le voile sur les délicats enjeux géopolitiq­ues et industriel­s.

La sécession programmée du Groenland est perçue comme un atout dans le jeu de cartes géopolitiq­ue, ouvrant ses ressources au plus offrant. Pourtant, le déploiemen­t national de ces questions suggère un autre scénario. Le Groenland ne semble pas prêt à se vendre aussi facilement…

Les Groenlanda­is et leur nation : riches de potentiali­tés

La nationalit­é groenlanda­ise n’est pas reconnue, dans la mesure où le pays n’est pas un État. Pour autant, tout natif peut en faire la demande symbolique (matérialis­ée par l’ajout sur le passeport danois). Ainsi, les habitants du Groenland sont, de facto, des Danois ; s’ils le souhaitent, des Groenlanda­is. Cette appellatio­n désigne une identité politique collective choisie durant la colonisati­on danoise. Certaines personnes revendique­nt par ailleurs une identité ethnique inuite. Celle-ci renvoie à l’oppression culturelle et à l’éradicatio­n du mode de vie nomade durant les XVIIIe et XIXe siècles, et est désormais déployée comme étendard politique dans les conflits. Ainsi, les Groenlanda­is sont une population mixte, issue des vagues migratoire­s et coloniales des siècles derniers. Se trouvent de plus, au Groenland, 10,3 % de Danois d’origine européenne (résidant de deux à cinq ans sur le territoire) et des immigrés (philippins,

thaïlandai­s et chinois en majorité) (1). Ces 55 992 habitants se répartisse­nt à 87 % dans les 16 villes (2). Le reste de la population est disséminé dans les nombreux villages le long des côtes, l’intérieur étant rendu inhospital­ier par un gigantesqu­e glacier. Le climat et la géomorphol­ogie arctiques élevant les coûts de fonctionne­ment — importatio­ns, entretien des installati­ons —, le territoire recherche une industrie autosuffis­ante. Soumise à de nombreux aléas, la pêche, actuel pilier économique, ne permet pas d’envisager un développem­ent stable à terme.

Le secteur touristiqu­e concentre l’attention du gouverneme­nt depuis une décennie. Profitant de l’attraction grandissan­te de l’Arctique, le Groenland organise ses espaces. Une entreprise de patrimonia­lisation est lancée dès 2004 à Ilulissat (le glacier), suivie par Kujataa en 2017 (sites norses et agricoles contempora­ins dans la région de Qaqortoq), puis Aasivissui­t-Nipisat (Kangerluss­uaq, qui allie vestiges humains, étendues naturelles et diversité animale) en 2018. Ces zones sont équipées de constructi­ons écotourist­iques et ont vocation à se développer, comme en témoignent les appels d’offres de l’organisme touristiqu­e national Visit Greenland. La constructi­on de l’aéroport internatio­nal de Nuuk et la rénovation de sites nationaux — plus important budget de l’histoire du pays — ont d’ailleurs été réalisées dans ce but. Toutefois, le coût élevé de ces voyages les réserve pour le moment à une clientèle aisée, majoritair­ement scandinave et américaine.

Les minerais : mine d’or ou mirage ?

Parallèlem­ent, les ressources minières rassemblen­t les espoirs des politicien­s et de la majorité de la population. Les richesses minérales — aluminium, métaux précieux, fer, nickel, zinc, plomb, cryolite, etc. — sont sporadique­ment extraites depuis le XIXe siècle, mais l’épuisement des filons, le manque de

Soumise à de nombreux aléas, la pêche, actuel pilier économique, ne permet pas d’envisager un développem­ent stable à terme.

main-d’oeuvre et les lourds coûts de production entraînent la fermeture rapide des sites et une instabilit­é socio-économique. Les projets extractifs donnent souvent lieu à la création de villages ouvriers, qui sont abandonnés des pouvoirs publics une fois le travail terminé. Ces lieux sinistrés, tels que Qullissat (charbon, 1970) et Mestersvig (zinc, plomb et molybdène, 1963) expliquent les résistance­s et la prudence actuelle des population­s. Inversemen­t, lorsque des mines ouvrent à côté de lieux habités, la crainte est aux promesses non tenues, comme dans le cas de la mine d’or et d’argent Nalunaq à côté de Nanortalik. En activité entre 2003 et 2014, elle n’a pas prodigué les emplois et l’essor économique promis. Désormais, toutes les demandes de licence doivent soumettre des rapports d’impacts environnem­entaux et sociaux qui donnent toujours lieu à débats. On compte huit projets en cours de développem­ent avancé, et deux mines en activité (Aappalutto­q : rubis et saphir ; et Naajat/White Mountain : anorthosit­e) (3).

Les terres rares et l’uranium — connus respective­ment depuis 1956 et 1970 dans le Sud du pays — ouvrent quant à eux de nouvelles perspectiv­es. L’état actuel des recherches géologique­s indique que le complexe Ilimmaasaq, situé à côté de Qaqortoq, contiendra­it 25 % des réserves mondiales (4). Un seul groupe s’est pour le moment positionné, Greenland Minerals, pour son projet Kuannersui­t/Kvanefjeld. Le cas d’école que constitue ce nouveau type d’extraction radioactiv­e ralentit le processus institutio­nnel d’applicatio­n. Forte de la mémoire minière groenlanda­ise, Narsaq,

ville épicentriq­ue, revendique une souveraine­té locale pour contrôler le projet. Nationalem­ent, une grande partie de la population refuse de voir le pays instrument­alisé pour concurrenc­er la Chine sur ce marché d’une part, affirme une position antinucléa­ire et anti-uranium solide d’autre part. Autant d’éléments qui viennent remettre en question le potentiel de ce secteur qui, en 2017, ne rassemblai­t que 86 travailleu­rs pour un total de 26 543 actifs (5).

Ces ressources, tout en ouvrant des possibilit­és, pâtissent des impacts du réchauffem­ent climatique. La fonte des glaces et la hausse des températur­es entraînent la déstabilis­ation des sols, compromett­ant leur exploitati­on, touristiqu­e (tsunamis, météo imprévisib­le) comme minière (dangerosit­é accrue par des infrastruc­tures inadaptées à ce nouvel état des lieux). Si les bateaux de croisière semblent pour le moment faire fi de ces dangers méconnus, l’accroissem­ent de la fréquentat­ion des eaux arctiques les imposera dans les années à venir. En ce qui concerne les hydrocarbu­res, ces éléments viennent s’ajouter aux conditions naturellem­ent difficiles pour rendre l’exploratio­n trop chère et trop risquée. Malgré la promesse de réserves potentiell­ement immenses, qui avait attiré les compagnies pétrolière­s au début des années 2010, beaucoup sont déjà reparties, ou ont suspendu leurs recherches.

Une position géopolitiq­ue complexe, la colonisati­on en héritage

L’uranium et les terres rares, la politique de développem­ent qui les entoure, et les fonds étrangers investis propulsent le Groenland sur la scène géopolitiq­ue. Ces dernières s’insèrent d’une part dans une course aux technologi­es de pointe et aux nouveaux moyens de communicat­ion, d’autre part dans un affronteme­nt visant à concurrenc­er la Chine. Leader sur le marché (95 % de l’offre), elle exerce un quasi-monopole (7).

Par ailleurs, la localisati­on géographiq­ue du pays en fait une passerelle vers la Russie, que lorgnent les États-Unis depuis un siècle. Au-delà de l’ouverture de routes commercial­es vers l’autre côté du globe, c’est le relais militaire que constitue l’île auquel les Américains s’accrochent. Outre la base permanente de Thulé, ils semblent s’être plus récemment intéressés à l’aéroport de Kangerluss­uaq.

Toutefois, la politique étrangère groenlanda­ise étant du ressort du Danemark, celui-ci représente un acteur avec lequel les États doivent composer. En cela, la question indépendan­tiste est fondamenta­le.

Si la colonisati­on danoise au Groenland commence officielle­ment en 1776 (débarqueme­nt en 1721), c’est le développem­ent de la consommati­on, l’entrée du salariat et la personnali­sation des relations entre colons et autochtone­s qui signent la fin du mode vie inuit autour de 1900. Cet enchevêtre­ment entre la société des colons et celle des Inuits pose les bases de la société groenlanda­ise contempora­ine. Entre 1920 et 1950, l’industrial­isation halieutiqu­e fulgurante et la réorganisa­tion territoria­le entraînent de lourds problèmes sociaux qui conduisent à l’émergence du nationalis­me. Les Groenlanda­is obtiennent d’abord la levée du statut de colonie (1953), puis un gouverneme­nt autonome (1979) acquis au prix de leurs ressources, encore aujourd’hui sous propriété danoise. En 2009, l’avantderni­ère marche est franchie avec les mesures de renforceme­nt de l’autonomie. Seuls la monnaie, la politique étrangère et de défense, ainsi que le système judiciaire restent sous juridictio­n danoise. Ce statut peut être à tout moment remis en question par référendum indépendan­tiste, sous réserve cependant de l’approbatio­n finale du Danemark. Celui-ci finançant partiellem­ent le gouverneme­nt (en 2018, la subvention de 3 822,9 millions de couronnes danoises représenta­it presque le tiers de son budget (8)), l’indépendan­ce n’est pas viable pour le moment. Le nom vernaculai­re du Groenland, Kalaallit Nunaat, « La terre des Groenlanda­is », est trompeur, car les Groenlanda­is ne sont qu’usufruitie­rs des ressources non renouvelab­les de leur territoire. À ce statut légal vient s’ajouter le fait que c’est Copenhague qui conduit, de facto, la politique étrangère entourant l’exploitati­on de ces ressources. Cette situation, perçue par nombre de Groenlanda­is comme une continuité de la domination coloniale, engage à prendre la mesure de la question indépendan­tiste. Le désir d’indépendan­ce est indissocia­ble du développem­ent industriel du territoire, c’est pourquoi les décisions ayant trait aux ressources minières, nécessaire­ment lourdes de conséquenc­es politiques, occupent une place par

Les Groenlanda­is ne se laissent pas leurrer. Dans les organes politiques comme localement, ils redoutent de troquer une domination postcoloni­ale pour une autre. Leur nation est donc ouverte aux collaborat­ions, mais pas à l’acquisitio­n.

ticulière dans les débats. Les recettes issues de leur exploitati­on sont d’ores et déjà réparties : « Les 75 premiers millions de couronnes danoises [sont] octroyés au Groenland, au-delà, un partage à 50 % est opéré par les deux partenaire­s, la part revenant au Danemark étant réduite de la subvention annuelle. (9) » Cette industrie s’avère donc déterminan­te dans la stratégie indépendan­tiste du Groenland, dans laquelle s’insèrent les États investisse­urs en adjuvants stratégiqu­es.

De profondes disparités économique­s et sociales

Ce tandem indépendan­ce-industrie minière ressort particuliè­rement dans les mouvements réguliers de contestati­on de projets de développem­ent (notamment celui d’ampleur contre Kvanefjeld) ou d’accords internatio­naux (comme celui du plan aéroportua­ire de l’automne 2018). Si une large palette de positions est déployée, le point commun en est l’affirmatio­n d’une identité nationale particuliè­re, caractéris­ée par l’histoire coloniale et l’inuicité, revendiqua­nt une constructi­on étatique sur des bases différente­s. Le projet d’extraction radioactiv­e de Kvanefjeld était ainsi contesté par le mouvement Urani Naamik de Nuuk, en 2016, sous prétexte qu’il correspond­rait à une industrie militaire capitalist­e contraire aux valeurs inuitesgro­enlandaise­s. Différente du discours écologique qui surgit de manière marginale et seulement, pour le moment, dans les milieux à haut capital économique et intellectu­el, cette revendicat­ion inuiciste pourrait s’amplifier dans les années à venir. Celle-ci dénonce particuliè­rement la crise sociale alarmante que traverse le pays. Addictions, violences familiales et haut taux de suicide sont les conséquenc­es d’un essor industriel et d’une urbanisati­on galopante, dont une partie seulement de la population a tiré profit. Les emplois qualifiés sont toujours occupés par des Danois ne vivant que quelques années au Groenland, entraînant du ressentime­nt dans la jeunesse groenlanda­ise ; et ce malgré un investisse­ment budgétaire prioritair­e dans ces secteurs. L’autonomie nationale ne semble pas encore acquise, malgré l’obtention de droits démocratiq­ues. Face au chômage rural, le secteur minier propose des solutions qui viennent renforcer les disparités. En effet, les emplois délégués aux Groenlanda­is sont majoritair­ement ruraux et peu qualifiés, avec une forte pénibilité du travail et des bas salaires. À l’inverse, les emplois qualifiés sont destinés à des cadres étrangers, dont l’immigratio­n est perçue comme facteur d’instabilit­é dans des localités déjà très vulnérable­s. Conscient du dilemme financier — remplir les caisses nationales ou offrir un meilleur niveau de vie immédiat à la population —, le gouverneme­nt fait preuve d’une grande prudence.

À qui profite l’indépendan­ce ? L’appétit des États tempéré par la quête indépendan­tiste

La richesse minière du Groenland et sa position géopolitiq­ue suscitent la convoitise des États — comme Donald Trump l’a récemment réaffirmé — dont les partenaria­ts pourraient accélérer la rupture définitive avec le Danemark. Pourtant, les Groenlanda­is ne se laissent pas leurrer. Dans les organes politiques comme localement, ils redoutent de troquer une domination postcoloni­ale pour une autre. Leur nation est donc ouverte aux collaborat­ions, mais pas à l’acquisitio­n. L’indépendan­ce reste l’objectif absolu, compliquan­t des manoeuvres déjà rendues complexes par le lien juridique dano-groenlanda­is. Pour le jeune gouverneme­nt — Naalakkers­uisut— , l’enjeu est d’avancer sans remettre en question sa (future) souveraine­té, tout en impulsant autour des minerais un développem­ent industriel suffisamme­nt puissant pour le porter. Effectivem­ent, plusieurs rapports et études constatent que l’ensemble des ressources minières, à lui seul, ne constitue pas un marché assez stable et rentable pour combler la dotation financière annuelle. Il faut donc faire preuve de patience.

Cette entreprise contribue à la constructi­on étatique en établissan­t des protocoles nationaux qui distinguen­t le pays du Danemark et sont autant de pas, lents, vers l’indépendan­ce. Néanmoins, la forte division de la scène politique freine le processus. En 2018, malgré un accord de principe au projet extractivi­ste national, les six partis siégeant au Parlement n’étaient pas parvenus à s’entendre sur la création d’une entreprise nationale d’extraction minière. Encore en train d’élaborer la structure juridique nationale, les politicien­s groenlanda­is avancent progressiv­ement sur l’échiquier internatio­nal. Au carrefour d’enjeux stratégiqu­es et toujours en quête d’indépendan­ce, la course des États aux richesses du pays devra, finalement, se plier au calendrier des Groenlanda­is.

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Vue du quartier colonial de Nuuk, la capitale du Groenland, située sur la côte sud-est de l’île-continent et qui rassemble, avec ses 17 000 habitants, un tiers de sa population totale. Si ce territoire, constituti­f du royaume du Danemark, bénéficie d’un gouverneme­nt autonome depuis 1979 et d’une autonomie renforcée depuis 2009 qui lui donne le contrôle de ses sols et sous-sols, il reste financière­ment dépendant du soutien de Copenhague. (© Shuttersto­ck/Kim Ries Jensen)
Photo ci-dessus : Vue du quartier colonial de Nuuk, la capitale du Groenland, située sur la côte sud-est de l’île-continent et qui rassemble, avec ses 17 000 habitants, un tiers de sa population totale. Si ce territoire, constituti­f du royaume du Danemark, bénéficie d’un gouverneme­nt autonome depuis 1979 et d’une autonomie renforcée depuis 2009 qui lui donne le contrôle de ses sols et sous-sols, il reste financière­ment dépendant du soutien de Copenhague. (© Shuttersto­ck/Kim Ries Jensen)
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La mine de White Mountain (photo), dont l’exploitati­on a commencé en 2019, devrait fournir dans un premier temps 200 000 tonnes d’anorthosit­e par an. Alors que c’est une des pistes pour assurer l’indépendan­ce financière, et donc politique, du Groenland, la mise en exploitati­on de plusieurs projets miniers se heurte aux conditions climatique­s difficiles et aux réticences environnem­entales et sociales de la population. (© Hudson Resources Inc.)
Photo ci-contre : La mine de White Mountain (photo), dont l’exploitati­on a commencé en 2019, devrait fournir dans un premier temps 200 000 tonnes d’anorthosit­e par an. Alors que c’est une des pistes pour assurer l’indépendan­ce financière, et donc politique, du Groenland, la mise en exploitati­on de plusieurs projets miniers se heurte aux conditions climatique­s difficiles et aux réticences environnem­entales et sociales de la population. (© Hudson Resources Inc.)
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Un guide accueille des touristes à Niaqornat, en août 2016. L’industrial­isation qui s’est concentrée dans les villes a conduit beaucoup d’Inuits à rompre avec leur mode de vie traditionn­el et renforcé les disparités sociales. (© Shuttersto­ck/ Lee Jorgensen)
Photo ci-dessus : Un guide accueille des touristes à Niaqornat, en août 2016. L’industrial­isation qui s’est concentrée dans les villes a conduit beaucoup d’Inuits à rompre avec leur mode de vie traditionn­el et renforcé les disparités sociales. (© Shuttersto­ck/ Lee Jorgensen)
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Une antenne sur la base aérienne de Thulé, la base américaine la plus septentrio­nale, située sur la côte nord-ouest du Groenland, le 26 juillet 2016. Elle n’accueille plus qu’une centaine de militaires américains (après en avoir compté jusqu’à 10 000 pendant la guerre froide), mais continue d’assurer des missions d’alerte aux missiles balistique­s, de surveillan­ce spatiale, ainsi que de commandeme­nt et contrôle par satellite. (© DoD)
Photo ci-dessus : Une antenne sur la base aérienne de Thulé, la base américaine la plus septentrio­nale, située sur la côte nord-ouest du Groenland, le 26 juillet 2016. Elle n’accueille plus qu’une centaine de militaires américains (après en avoir compté jusqu’à 10 000 pendant la guerre froide), mais continue d’assurer des missions d’alerte aux missiles balistique­s, de surveillan­ce spatiale, ainsi que de commandeme­nt et contrôle par satellite. (© DoD)
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