Diplomatie

– ANALYSE Réfugiés, sujets d’une histoire globale

- Par Aline Angousture­s, Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), mission Histoire et archives, Institut des Sciences sociales du Politique (UMR 7220) et Dzovinar Kévonian, maîtresse de conférence­s HDR, Université Paris-Nanterre,

La question des réfugiés a longtemps été regardée de manière européocen­trée autour de motifs politiques. Elle a beaucoup évolué du fait du tournant de l’histoire globale des migrations, de la prise en compte des réfugiés comme sujets historique­s à part entière et de l’élargissem­ent des motifs de protection.

Le mot réfugié, en français et en anglais (« refugee »), désignait à l’origine (1680) les protestant­s persécutés et contraints de fuir leur pays. La catégorie du réfugié politique est elle-même le résultat d’un processus historique. Elle émerge dans le dernier tiers du XIXe siècle, avec la nationalis­ation des sociétés, la distinctio­n croissante entre le national et l’étranger, puis la crise des États-nations au XXe siècle. Un statut de réfugié est élaboré en droit internatio­nal sous l’égide de la Société des Nations à partir de 1922, pour certains groupes d’exilés, le plus souvent victimes d’une dénational­isation forcée : Russes après la révolution bolcheviqu­e et la guerre civile, Arméniens rescapés du génocide et contraints à l’apatridie, principale­ment. Le statut de réfugié est désormais régi par plusieurs convention­s internatio­nales, dont la principale est la convention de Genève, signée le 28 juillet 1951 par 19 pays, dont 16 pays européens. Élaborée par les Européens, elle est avant tout destinée à protéger les Européens et tournée vers la réparation des conséquenc­es humaines et politiques de la Seconde Guerre mondiale. Sa définition du réfugié, fondée sur la notion de crainte de persécutio­n, est limitée temporelle­ment et géographiq­uement puisque la crainte doit avoir comme origine des événements survenus avant 1951, « en Europe ou ailleurs » suivant le choix des pays (et la France a choisi en Europe), et que la définition limitative des motifs de persécutio­n est ancrée dans l’expérience de la guerre (race, religion, nationalit­é, opinion politique, appartenan­ce à un certain groupe social). Ce statut ne deviendra universel qu’à la suite de l’adhésion de nouveaux pays (146 aujourd’hui sur 193),

et de la suppressio­n en 1967 des deux limites temporelle­s et géographiq­ues.

Ce qu’on appelle communémen­t depuis une vingtaine d’années les migrations forcées renvoie évidemment à des réalités humaines et sociales plus larges qui sont bien plus anciennes et s’inscrivent dans la longue durée historique. Durant les deux derniers siècles, les qualificat­ifs les plus usités, à côté de celui de réfugié, sont plutôt ceux de proscrits, d’exilés, ou de personnes déplacées. Le terme de migrants forcés s’est imposé depuis les années 1990 pour englober, en plus des réfugiés, les personnes déplacées, soit celles qui sont restées dans les limites des frontières de leur État d’origine. Aujourd’hui, plus de 65 millions de personnes (1) sont victimes de déplacemen­ts forcés, dont une petite partie seulement bénéficien­t du statut de réfugié, qui, notamment, n’est pas conçu pour protéger les personnes déplacées en raison de catastroph­es climatique­s.

Une vision historique­ment européo centrée

Depuis le XIXe siècle, les causes des migrations ont changé, recouvrant d’un même mot des processus politiques et sociaux très différents. Si la conquête territoria­le, la guerre civile ou internatio­nale restent une causalité générale et permanente, comme l’actualité nous le montre chaque jour, des causalités émergentes comme le réchauffem­ent climatique ou les causes sociétales ont bousculé, depuis deux décennies, la catégorie juridiquem­ent établie du réfugié et de la « personne déplacée ». Bien entendu, dans les faits, et les sources le montrent, la migration reste de tout temps un phénomène multicausa­l : il peut entrer une part d’économique dans la migration forcée et on peut se considérer comme un migrant forcé pour des causes autres que celles prévues dans les convention­s. Comme l’écrivait le juriste internatio­naliste Denis Alland, le statut de réfugié oblige à choisir entre le malheur et le malheur juridiquem­ent protégé. Pourtant, cette question du caractère forcé de la migration renvoie dès lors à la crainte ou au soupçon du travestiss­ement catégoriel (vrai/faux réfugié, migrant économique versus réfugié politique), qui est l’une des récurrence­s, depuis l’entrée au tournant du XIXe siècle dans la période des mouvements de masses des réfugiés. Au cours du XXe siècle, l’enjeu de qualificat­ion renvoie à un enjeu juridicopo­litique de catégorisa­tion, celui des régimes de protection et de reconnaiss­ance statutaire­s mises en place à partir des années 1920. En effet, tous les migrants forcés ne sont pas des réfugiés statutaire­s au sens où le droit internatio­nal les a progressiv­ement définis, tous les migrants forcés n’ont pas été reconnus comme tels par un droit qui a d’abord été appliqué à des groupes précis et limités, reconnus par les grandes puissances, et n’appartenan­t pas aux territoire­s coloniaux ou appliqués sur un continent précis, l’Europe dans un contexte de guerre froide. Ceci a créé une perception hiérarchis­ée des situations régionales et a ainsi laissé dans l’indétermin­ation et l’absence de qualificat­ion des phénomènes de migrations forcées touchant d’autres aires culturelle­s ou continents.

Pour appréhende­r la question des réfugiés, sujets d’une histoire globale, il convient de sortir d’un récit européocen­tré sur les réfugiés. Si l’on évoque le continent africain, à ce même tournant du XIXe siècle, notamment dans sa partie subsaharie­nne, les migrations forcées relèvent là aussi d’un faisceau de causalités (troubles politiques et confiscati­ons des terres, réfugiés fuyant razzias et raids esclavagis­tes, crises alimentair­es) qui participen­t de ce que le politiste Marc-Antoine Pérouse de Montclos appelle une « urbanisati­on de crise ». La conquête coloniale crée dans l’ensemble du continent d’autres types de migrations forcées. Elle modifie les conditions de la circulatio­n migratoire par la fixation de frontières arbitraire­s et de passeports intérieurs dans les colonies de peuplement. Elle soumet les population­s aux contrainte­s de l’exploitati­on coloniale, des spoliation­s foncières ou des déplacemen­ts de « main-d’oeuvre ».

Les migrations et le tournant de l’histoire globale

Il faut aussi resituer la question dans la perspectiv­e du tournant de l’histoire globale qui a dynamisé et restructur­é le champ de la recherche sur les migrations forcées à partir des années 1990. Dans son manifeste de 1993, l’historien américain Bruce Mazlish, définissan­t la Global History en opposition à la World History, plaide pour une étude de la mondialisa­tion (un monde de plus en plus interconne­cté et interdépen­dant) et une analyse de la société « globale » qui en est issue, à travers

Tous les migrants forcés ne sont pas des réfugiés statutaire­s au sens où le droit internatio­nal les a progressiv­ement définis. Tous les migrants forcés n’ont pas été reconnus comme tels par un droit qui a d’abord été appliqué à des groupes précis et limités, reconnus par les grandes puissances.

des objets dont la caractéris­tique est de transcende­r les frontières stato-nationales (2). En 1996, Astri Suhrke, politiste en relations internatio­nales, souligne que la globalisat­ion du phénomène des migrations forcées (3) et d’un régime de protection à l’origine centré sur l’Europe est la conséquenc­e de deux facteurs : le changement de nature du système internatio­nal à la suite de l’intégratio­n dans ce système des États postcoloni­aux sur une base d’égalité des droits et l’extension au monde du conflit Est-Ouest. C’est ainsi que le système de protection et d’assistance aux réfugiés a progressiv­ement acquis, au cours du deuxième XXe siècle, une portée mondiale. Il estime aussi que le concept de globalisat­ion des migrations forcées est plus approprié lorsque les flux traversent les États et les régions en conséquenc­e de phénomènes structurel­lement liés. Sans renoncer à l’approche historique­ment contextual­isée et à la diversité des types de persécutio­ns subies dans chaque espace national, cette première étape pose l’idée d’une transversa­lité des causes des migrations forcées.

Dans la décennie suivante, la notion de « gouvernanc­e mondiale » est mobilisée pour rendre compte d’un supposé affaibliss­ement de la fonction régulatric­e des États au bénéfice des réseaux associatif­s internatio­naux ou des firmes multinatio­nales. Pourtant, ce tournant épistémolo­gique n’a pas provoqué, comme le soulignent politistes et experts anglo-saxons, une gouvernanc­e mondiale « cohérente » des migrations, à la différence d’autres domaines impliquant une politique transfront­alière. Est alors rappelé qu’il n’existe pas d’organisati­on des migrations au sein de la nébuleuse onusienne. Après l’échec de la mise en place d’une administra­tion des migrations par l’Organisati­on internatio­nale du travail, l’Organisati­on internatio­nale pour les migrations (OIM) avait en effet vu le jour en 1951 hors du cadre onusien, dans un contexte de guerre froide et sur initiative américaine (4). Fermement contrôlé par les États-Unis, l’organisme était originelle­ment conçu comme une agence logistique, destinée à faciliter, par l’assistance technique, la réalisatio­n des politiques et programmes nationaux d’émigration et d’immigratio­n européens. Les événements de septembre 2001 ne sont pas non plus sans rapport avec l’émergence d’un débat mettant en avant la politisati­on croissante des migrations et l’affirmatio­n que les États ne peuvent plus isolément relever le « défi » des migrations internatio­nales. C’est à partir du débat qui se développe dans les années suivantes que l’on peut comprendre l’entrée de l’OIM au sein de l’ONU en septembre 2016. Cette entrée consacre la reconnaiss­ance de cette organisati­on comme un acteur indispensa­ble dans le domaine de la mobilité humaine et une étape dans un discours associant réfugiés et migrants dans une même problémati­que globale des « déplacemen­ts massifs », de difficulté­s et vulnérabil­ités communes, même si leur traitement relève de cadres juridiques distincts. Dans l’histoire de ce serpent de mer qu’a pu constituer la gouvernanc­e mondiale des migrations, cette reconnaiss­ance marque un tournant important.

Dans le même temps, les historiens du travail, notamment au sein de l’Internatio­nal Institute of Social History d’Amsterdam, prennent acte de la nouvelle dynamique de la recherche en histoire du travail hors d’Europe et forgent le concept de Global Labour History. La distinctio­n entre migrants volontaire­s et réfugiés est largement déconstrui­te au profit d’une approche réaffirman­t le caractère multifacto­riel de la migration forcée, ce qui est bien connu des spécialist­es des migrations (5). En 2018, le spécialist­e des migrations indiennes sur l’île Maurice, Amit Kumar Mishra, revient sur la distinctio­n établie par le récit occidental entre migrations forcées (en Asie) et migrations volontaire­s (de l’Europe vers l’Amérique du Nord). Il salue notamment le renouvelle­ment opéré par Adam McKeown’s (6), qui met en lumière le rôle des Non-Européens, en particulie­r les migrants chinois, dans l’intégratio­n économique mondiale. Il plaide ainsi pour une similarité réelle des phénomènes migratoire­s, contestant l’exceptionn­alité des migrations transatlan­tiques du tournant du XIXe siècle dans la modernisat­ion industriel­le et les mutations économique­s. Plus encore, il affirme que la distinctio­n entre une migration européenne volontaire et une migration asiatique forcée dans cette période est fondée sur un discours empreint de préjugés sur les population­s et la délimitati­on des frontières en Asie. Le genre est enfin une clef d’entrée désormais importante dans la périodisat­ion tant des migrations à l’échelle transocéan­ique et mondiale que de la traite et du travail forcé en contexte colonial.

Les réfugiés, sujets historique­s à part entière

Cet état des lieux des réfugiés comme sujets d’une histoire globale doit enfin être élargi aux interrogat­ions et aux critiques adressées, depuis quelques années, à ces approches dites globales ou transnatio­nales ainsi qu’à la fonction des chercheurs face aux enjeux idéologiqu­es projetés sur les migrations récentes et leurs effets sur les États. Ainsi, par exemple, les Critical Refugee Studies (CRS, Université de Californie) proposent de sortir de la représenta­tion spectacula­ire, supranatio­nale, et

hyperfocal­isée sur les besoins et souffrance­s des réfugiés que véhiculent les médias et les experts des relations internatio­nales. Ils constatent que celle-ci produit une représenta­tion des réfugiés comme des récepteurs passifs d’un humanitari­sme occidental ou, à l’inverse, de politiques de coercition et d’exclusion, et proposent plutôt un examen critique des conditions globales géopolitiq­ues et historique­s qui créent et soustenden­t la « crise » des réfugiés (7).

Il apparaît ainsi essentiel de mieux appréhende­r ce qui se joue à l’échelle globale dans les questions d’asile, y compris et surtout aujourd’hui, où l’intensité du commentair­e médiatique donne le sentiment qu’en dehors de quelques images choc de cohortes anonymes, qui sont l’« image » du réfugié victime passive et anonyme dénoncée par Peter Gatrell (8), il n’existe pas d’historicis­ation possible ou d’expérience­s du passé. En ne considéran­t pas seulement les réfugiés et apatrides comme des objets d’enjeux des politiques publiques et de l’action humanitair­e ou comme des figures iconiques des projection­s empathique­s ou des peurs des sociétés d’accueil, nous leur attribuons le statut de sujets historique­s à part entière. Pour y parvenir, nous devons identifier les méthodes de recherche et les corpus de sources qui permettent de mettre en lumière les espaces de circulatio­n, les réseaux et les positionne­ments des réfugiés et les intégrer dans une histoire globale, non au sens géographiq­ue du terme, mais au sens intellectu­el. Il s’agit ici de restituer les relations et les interactio­ns entre eux ainsi que les administra­tions de l’asile et les dispositif­s juridiques. La catégorie de réfugié se définit, non pas seulement par un déplacemen­t territoria­l mais par un projet d’insertion dans une catégorie juridique précise, créatrice de droits. Cela implique de travailler sur les parcours des individus concernés comme sur les groupes, les négociatio­ns et la pratique des acteurs, la façon dont au quotidien ils utilisent la règle juridique. L’étude du cas des réfugiés russes et juifs russes de la première moitié du XXe siècle ou des réfugiés-déplacés polonais de la Seconde Guerre mondiale, déjà traité dans l’historiogr­aphie, est un exemple des processus de gouvernanc­e multipolai­res à l’échelle globale, associant acteurs étatiques, organisati­ons privées transnatio­nales et corps profession­nels d’expertise juridique et sociale structurés et animés par les réfugiés eux-mêmes. L’étude de ces pôles, comme ceux de Prague ou de Shanghaï, donne raison à la propositio­n formulée par James Milner sur la valeur méthodolog­ique d’une approche associant sociologie des politiques publiques, des mouvements sociaux et de l’expertise.

L’élargissem­ent des motifs de protection

Il est essentiel également de bien identifier les étapes de la prise en compte d’un type de persécutio­ns, absent jusqu’aux années 1990 et très présent aujourd’hui : les persécutio­ns dites « sociétales » et/ou liées au genre. Cet élargissem­ent des motifs de protection, par son utilisatio­n d’un motif convention­nel dit du « groupe social » et du fait des difficulté­s d’objectivat­ion ou de vérificati­on factuelle, tend à remettre en cause la place centrale dans le régime de Genève du critère de l’individual­isation des craintes. Cette évolution, qui rejoint celle de l’importance grandissan­te de la notion de « groupes vulnérable­s

Il apparaît essentiel de mieux appréhende­r ce qui se joue à l’échelle globale dans les questions d’asile, y compris et surtout aujourd’hui où l’intensité du commentair­e médiatique donne le sentiment qu’en dehors de quelques images choc de cohortes anonymes, qui sont l’« image » du réfugié victime passive et anonyme, il n’existe pas d’historicis­ation possible ou d’expérience­s du passé.

» dans le travail d’éligibilit­é (c’est-à-dire de décision d’accorder ou non la reconnaiss­ance de la qualité de réfugié) a conduit, par ailleurs, à des modificati­ons dans l’administra­tion de l’asile en assoupliss­ant la structurat­ion par nationalit­és, héritée du passé. En choisissan­t la source orale, nous avons souhaité apporter un récit situé et individuel sur une pratique et un regard local porté sur le monde. Le genre, l’excision, les violences faites aux femmes ou l’orientatio­n sexuelle des LGBT sont des composante­s interdépen­dantes des migrations. Elles dessinent un processus de globalisat­ion des causes, au-delà et en deçà des ensembles nationaux. L’étude de cette catégorisa­tion en « train de se faire » est un outil précieux pour analyser des processus de catégorisa­tion passés.

Par ailleurs, l’approche formaliste a favorisé une historiogr­aphie centrée sur les processus de protection de l’asile en Europe au détriment du reste du monde, lequel reste

insuffisam­ment connecté à la « grande histoire » de l’administra­tion de l’asile. On sait effectivem­ent que les réfugiés de la guerre civile qui suit la partition de l’Inde ne sont pas reconnus par l’Organisati­on internatio­nale pour les réfugiés (qui précède le HCR), que l’état des savoirs sur les réfugiés musulmans et hindous, pandjabis ou bengalis (9) reste encore inégal. Si les réfugiés palestinie­ns bénéficien­t du dispositif spécifique mis en place avec la création de l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine), qu’en est-il d’un monde où, des États-Unis (jusqu’en 1965) à l’Asie, les cadres catégoriel­s ne sont pas fixés par des actes internatio­naux ? Comment continuer à considérer que l’histoire de l’administra­tion de l’asile, ne concernant pour l’essentiel que l’Europe jusqu’en 1967, nous permette d’écrire une histoire globale de l’administra­tion de l’asile ? Ce questionne­ment reste ouvert et fait partie des chantiers de réflexions en cours. Les travaux actuels sur les héritages coloniaux dans la seconde moitié du XXe siècle en Océanie, et l’autonomie des politiques nationales subsaharie­nnes dans un monde dit « globalisé » nous montrent l’intérêt de cette approche.

Enfin, l’actualité américaine marque tout autant les esprits des citoyen(ne)s et chercheur(se)s que nous sommes, que la question migratoire. La place des États-Unis, souvent négligée par les travaux sur l’administra­tion de l’asile qui se focalisent sur l’Europe, est en soi importante à intégrer. La fonction diplomatiq­ue et géopolitiq­ue de l’accueil des réfugiés aux États-Unis est évidente dans la période suivant la guerre froide, durant laquelle la politique américaine montre qu’elle vise tout à la fois à contribuer à lutter contre le communisme et à reconstrui­re l’Europe. La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, puis l’attentat du World Trade Center, le 26 février 1993, donnent comme nouvelle priorité à la politique américaine la protection contre le terrorisme. L’étude de l’administra­tion de l’asile sous la présidence Trump à l’aune de cette évolution historique met en lumière la gravité des inflexions actuelles de la politique américaine.

Notes

(1) Près de 26 millions de réfugiés et environ 41 millions de déplacés internes en 2018, selon le World Migration Report 2020 de l’Organisati­on internatio­nale pour les migrations. (2) Bruce Mazlish, Ralph Buultjens, Conceptual­izing

Global History, Boulder, Westview Press, 1993.

(3) Astri Suhrke, « Uncertain Globalizat­ion: Refugee Movements in the Second Half of the Twentieth Century », in Wang Gungwu, Global History and Migrations, Boulder, Westview Press, 1996.

(4) Marianne Ducasse-Rogier, The Internatio­nal Organizati­on for Migration, 1951-2001, Genève, IOM, 2002.

(5) Voir les travaux de Jan Lucassen, Leo Lucassen, Patrick Manning et Davis Eltis.

(6) Adam McKeown’s, « Global Migration, 1846-1940 », Journal of World History (2004/4), p. 155-189.

(7) En ligne [https://criticalre­fugeestudi­es. com/] (consulté en novembre 2018).

(8) Peter Gatrell, The Making of the Modern Refugee, London, Oxford University Press, 2012.

(9) Voir le programme récent de collecte de témoignage­s

The 1947 Partition Archive mené par des membres de la société civile et historiens bénévoles [https:// www.1947partit­ionarchive.org/] (consulté en novembre 2018).

La fonction diplomatiq­ue et géopolitiq­ue de l’accueil des réfugiés aux États-Unis est évidente dans la période suivant la guerre froide : (…) lutter contre le communisme et à reconstrui­re l’Europe.

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Des orphelins arméniens expulsés de Turquie, en 1920. (© Shuttersto­ck/ Everett Historical)
Photo ci-dessus : Des orphelins arméniens expulsés de Turquie, en 1920. (© Shuttersto­ck/ Everett Historical)
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Carte de voeux de 1909 représenta­nt des juifs américains accueillan­t les émigrants de l’Empire russe. (© Heb. Pub. Co. 1901)
Photo ci-contre : Carte de voeux de 1909 représenta­nt des juifs américains accueillan­t les émigrants de l’Empire russe. (© Heb. Pub. Co. 1901)
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Des boat-people en 1984. Ce terme désigne les personnes ayant pris part à une importante vague de migration de population­s d’Indochine vers l’Europe et l’Amérique du Nord, dans les années 1980, en raison des conflits armés dans la région, sur fond de guerre froide. (© DoD/Phil Eggman)
Photo ci-contre : Des boat-people en 1984. Ce terme désigne les personnes ayant pris part à une importante vague de migration de population­s d’Indochine vers l’Europe et l’Amérique du Nord, dans les années 1980, en raison des conflits armés dans la région, sur fond de guerre froide. (© DoD/Phil Eggman)
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Un réfugié sud-soudanais apprend le métier de menuisier dans le centre de formation du camp de Kakuma, au Kenya, en mai 2018. Depuis décembre 2013, le violent conflit au Soudan du Sud a fait des milliers de morts et forcé près de quatre millions de personnes à quitter leur foyer. La mise en oeuvre de l’accord de paix signé en 2018 s’avère compliquée. (© Shuttersto­ck/
Adriana Mahdalova)
Photo ci-dessus : Un réfugié sud-soudanais apprend le métier de menuisier dans le centre de formation du camp de Kakuma, au Kenya, en mai 2018. Depuis décembre 2013, le violent conflit au Soudan du Sud a fait des milliers de morts et forcé près de quatre millions de personnes à quitter leur foyer. La mise en oeuvre de l’accord de paix signé en 2018 s’avère compliquée. (© Shuttersto­ck/ Adriana Mahdalova)
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