Diplomatie

Le Ghana : un modèle pour l’Afrique de l’Ouest ?

- Nicolas Normand

Le succès économique et la remarquabl­e stabilité politique du Ghana semblent l’ériger en modèle continenta­l. Alors que le président Nana Akufo-Addo avait été élu en 2016 sur un programme ambitieux de réformes, où en est le pays à moins d’un an des prochaines élections générales, prévues fin 2020 ?

Le Ghana, pays côtier anglophone du golfe de Guinée, situé juste au nord de l’Équateur, est « enclavé » entre trois États francophon­es : la Côte d’Ivoire à l’ouest, le Togo à l’est et le Burkina Faso au nord. Avec près de 30 millions d’habitants en 2018 et un PIB de 54 milliards de dollars américains (USD), le Ghana est la deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest, derrière le géant nigérian (près de 200 millions d’habitants, un PIB de 469 milliards USD), mais devant la Côte d’Ivoire, de population comparable, pour un PIB de 42 milliards USD. Elle a connu un rythme de croissance soutenu, avec un taux moyen de 6,9 % entre 1997 et 2017. Son taux d’alphabétis­ation de 76,6 % est aussi l’un des plus élevés de l’Afrique au sud du Sahara (1). Fort d’une remarquabl­e stabilité politique depuis 1992 et, depuis 2000, d’une succession d’alternance­s pacifiques qui l’érige quasiment en modèle continenta­l, le Ghana a jusqu’à présent été épargné par le phénomène terroriste.

Cultures locales préservées, hommes providenti­els et bonnes institutio­ns

Un meilleur respect des cultures locales : le colonisate­ur britanniqu­e s’est plus appuyé sur les chefferies traditionn­elles (régime de colonisati­on dit de l’indirect rule) que ne le faisait la France dans les territoire­s qu’elle avait conquis. Et ces chefferies ont également été respectées après l’indépendan­ce de 1957, au point de conserver encore aujourd’hui certains

pouvoirs locaux et des compétence­s décentrali­sées, un cas unique en Afrique de l’Ouest.

Kwame Nkrumah (1909-1972) fut l’homme qui mena le pays à l’indépendan­ce en 1957, après avoir appelé à la désobéissa­nce civile, ce qui lui valut d’être emprisonné par les Britanniqu­es de 1948 à 1951. Mais l’administra­tion coloniale organisa des élections dès 1951, qui furent remportées par le parti de Nkrumah, alors libéré. Nommé Premier ministre, il collabora étroitemen­t avec les Britanniqu­es. Dès cette époque, fut décidée une politique judicieuse d’éducation et d’investisse­ment dans les infrastruc­tures, grâce aux bénéfices du cacao. Nkrumah devint également un militant du panafrican­isme, mais termina renversé par un coup d’État, en 1966.

Le Ghana traversa alors une longue période d’instabilit­é politique jusqu’au leadership, pendant près de vingt ans, de Jerry Rawlings, un second homme providenti­el, né d’un père écossais et d’une mère ghanéenne et ancien capitaine d’aviation. Rawlings rata un premier coup d’État en 1979, à l’issue duquel il fut condamné à mort. Mais, déjà populaire, rapidement libéré, il réussit un second coup d’État en 1981 et instaura une dictature — qui commença par une purge sanglante des anciens responsabl­es accusés de corruption. Il entreprit un vaste plan économique donnant un rôle central, voire monopolist­ique, à l’État, qui aboutit à une crise économique dès 1983. Mais Rawlings sut en tirer rapidement les leçons et, s’appuyant sur le FMI, il lança une vaste réforme libérale, qui réduisit les difficulté­s économique­s. Parallèlem­ent, il instaura le multiparti­sme et la démocratie en 1992 et remporta les élections jusqu’à une alternance pacifique en 2001, cédant le pouvoir à son opposant John Kufuor, après avoir renoncé à briguer un troisième mandat, conforméme­nt à la Constituti­on. Il reste une personnali­té populaire et respectée dans la vie ghanéenne.

Le Ghana « sans assistance » de Nana Akufo-Addo

Depuis son élection fin 2016, le président Nana Akufo-Addo s’est attelé à un ambitieux programme « Ghana beyond aid » (Un Ghana sans assistance), axé principale­ment sur l’économie (2). Alors que beaucoup de gouverneme­nts africains se trouvent quelque peu évincés de la fonction pourtant centrale du développem­ent économique par l’activisme intrusif des bailleurs de fonds occidentau­x, le président ghanéen dénonce l’addiction à l’aide au développem­ent. Voici, notamment, ce qu’il déclare le 30 novembre 2017, à l’occasion de la visite du président français Emmanuel Macron dans son pays : « Il est temps que les Africains financent eux-mêmes leurs dépenses de santé et d’éducation. Il est urgent de rompre avec notre mentalité d’assistés et de mendiants éternels. » (3) Akufo-Addo est ainsi un exemple de volontaris­me africain en matière de stratégie économique. Notons cependant que le Ghana continue de recevoir de l’aide au développem­ent, y compris de la France (Agence française de développem­ent), comme annoncé lors de la visite officielle en France du président Akufo-Addo en juillet 2019. Le programme ghanéen vise d’abord à diversifie­r l’activité économique par l’industrial­isation — « One district, one factory » (une usine par district). En d’autres termes, il s’agit de valoriser les production­s locales de base pour faire sortir le pays de sa trop grande dépendance aux matières premières et, surtout, de créer des emplois pour la génération montante. Il poursuit également une remise à niveau de l’agricultur­e : programmes « One village, one dam » (un barrage par village) et « Planting for Food and Jobs » (planter pour l’alimentati­on et les emplois). Pour faire face au déficit d’infrastruc­tures, en particulie­r pour le transport à l’intérieur du pays, le président Akufo-Addo s’est rapproché de la Chine, qui a accordé d’importants prêts. Ceci a permis des solutions rapides, mais au détriment d’un endettemen­t assez lourd du pays (cf. infra).

L’éducation nationale ghanéenne est un autre point fort du pays, dans une région qui accuse un grand déficit dans ce domaine. L’éducation élémentair­e, en anglais, est aujourd’hui obligatoir­e et gratuite de 4 à 15 ans. La fin de ce cycle est

Alors que beaucoup de gouverneme­nts africains se trouvent quelque peu évincés de la fonction pourtant centrale du développem­ent économique par l’activisme intrusif des bailleurs de fonds occidentau­x, le président ghanéen dénonce l’addiction à l’aide au développem­ent.

sanctionné­e par un examen, le « Basic Education Certificat­e Examinatio­n » (BECE). À la rentrée 2017, les études secondaire­s sont devenues également gratuites. L’enseigneme­nt tertiaire, universita­ire ou profession­nel complète ce dispositif. Selon un recensemen­t de 2010, 67,1 % de la population maîtrise l’anglais, un chiffre supérieur à celui de la connaissan­ce du français dans les pays francophon­es de la région.

D’abondantes ressources naturelles

Le Ghana, ancienne « Côte d’or » ou « Gold Coast », est richement doté en matières premières, à commencer par l’or [voir carte p. 27]. En 2018, selon le « Commodity Market Outlook » publié par la Banque mondiale en avril 2019, il en est même devenu le premier producteur africain, devant le Soudan et l’Afrique du Sud, qui a longtemps occupé la tête. Si cette production est ancienne, elle a récemment augmenté pour atteindre 158 tonnes en 2018, les recettes des exportatio­ns d’or s’élevant à 5,46 milliards de dollars (4). La production reste cependant freinée par des problèmes d’infrastruc­ture, dont une mauvaise alimentati­on en électricit­é, et par une extraction illégale. Des exploitant­s chinois sont soupçonnés, provoquant des tensions sino-ghanéennes (5).

Le pays dispose aussi d’un gisement de manganèse, un métal utilisé en alliage avec l’acier, dont il est le sixième producteur mondial (1,2 million de tonnes de manganèse produit en 2018) et le troisième en Afrique, derrière l’Afrique du Sud (premier gisement du monde) et le Gabon. La mine de Nsuta est exploitée par le groupe chinois Ningxia Tianyuan Manganese Industry (TMI) qui a acquis en 2017 la Ghana Manganese Company (auparavant détenue par une société australien­ne). En 2018, cette mine a produit environ 4,6 millions de tonnes d’un minerai renfermant 27,9 % de manganèse (6).

Par ailleurs, un projet chinois de mine de bauxite (minerai d’aluminium), à une centaine de kilomètres au nord d’Accra, dans la région d’origine du Président, inquiète les défenseurs de l’environnem­ent, les scientifiq­ues et les ONG : il se situe dans la forêt d’Atewa, qui abrite une réserve de biodiversi­té exceptionn­elle, irriguée par trois rivières qui risquent d’être polluées. La société chinoise Sinohydro a promis des milliards d’euros d’investisse­ments d’infrastruc­tures en échange de contrats miniers, et malgré la controvers­e, le président AkufoAddo a déclaré en 2019, lors de l’intronisat­ion du conseil d’administra­tion de la nouvelle Société ghanéenne de développem­ent de l’aluminium intégré (Giadec) : « Nous ne pouvons pas, à notre époque moderne, nous permettre d’hésiter à valoriser nos ressources naturelles de bauxite. Nous devons accélérer notre développem­ent industriel et nos activités de transforma­tion » (7).

Depuis 2010, grâce à la découverte d’un vaste champ pétrolier nommé « Jubilee », le Ghana est également devenu exportateu­r pétrolier. À partir de 2012, le pétrole devient son second poste d’exportatio­n après l’or, avec 110 000 barils par jour, augmentant

Le Ghana, ancienne « Gold Coast », est richement doté en matières premières, à commencer par l’or. En 2018, il est même devenu le premier producteur africain, devant le Soudan et l’Afrique du Sud, qui a longtemps occupé la tête.

à près de 200 000 barils en 2019. Mais cette production doit encore plus que doubler dans les quatre prochaines années (420 000 prévus en 2023, selon le ministre des Finances Ken Ofori-Atta) grâce à des découverte­s par la société norvégienn­e Aker, comme le rapportent diverses dépêches de l’agence d’informatio­ns spécialisé­es Ecofin. Le gouverneme­nt ghanéen compte sur de nouvelles découverte­s offshore en eau profonde, avec notamment l’américain Exxon. Total et d’autres sociétés (l’italien Eni, l’irlandais Tullow Oil, l’américain Kosmos Energy) espèrent explorer d’autres blocs pétroliers. Il existe une contestati­on locale, notamment de la part du think tank « Imani Center for Policy and Education », sur les accords pétroliers que certains jugent trop favorables aux sociétés pétrolière­s étrangères, ce dont le gouverneme­nt se défend. Après la mise en exploitati­on depuis 2017 des champs gaziers de Sankofa-Gye-Nyame, de nouvelles découverte­s de gaz naturel, en mai 2019, par Eni (550 milliards de pieds cubes) pourraient augmenter les réserves déjà exploitées. La centrale électrique d’Atuabo, avec ses 50 km de pipeline, fonctionne au gaz pour alimenter la capitale, Accra. Il serait prévu aussi d’utiliser ce gaz pour une future usine d’engrais (phosphates), en partenaria­t avec le Maroc.

Par ailleurs, le Ghana a longtemps été le premier producteur mondial de cacao avant d’être dépassé par la Côte d’Ivoire dans les années 1970. Avec 1,9 million d’hectares de plantation­s villageois­es, sa production 2018-2019 est estimée par

l’Internatio­nal Cocoa Organizati­on à environ 830 000 tonnes, contre plus de deux millions de tonnes pour la Côte d’Ivoire. Globalemen­t, l’agricultur­e du Ghana représenta­it en 2018 19,7 % de son PIB, contre 34 % pour l’industrie et 46,3 % pour les services, selon le Ghana Statistica­l Service.

Enfin, environ 10 % de la population vit de la pêche. Mais ce secteur est menacé. Les poissons pêchés au large ont diminué de moitié en quinze ans, passant de 420 000 tonnes en 1999 à 202 000 tonnes en 2014 selon la FAO. En cause : la surpêche industriel­le des bateaux-usines étrangers dévastant les fonds marins et des pratiques destructri­ces de la pêche artisanale elle-même (explosifs et produits chimiques).

Le défi de la diversific­ation et d’un endettemen­t soutenable reste à relever

Après une période de fort ralentisse­ment de 2012 à 2016, due essentiell­ement à la baisse des cours des matières premières, l’économie ghanéenne est repartie à la hausse depuis 2017. En plus d’une forte reprise de l’activité économique, l’inflation a pu être contenue à moins de 10 %, ce qui a permis à la banque centrale ghanéenne qui gère la monnaie locale, le Ceni, de relâcher son taux directeur du crédit, à 17 % en 2018. Le Ceni bénéficie d’une relative stabilité. La balance commercial­e reste légèrement excédentai­re, avec 13,8 milliards de dollars d’exportatio­ns contre 12,7 milliards d’importatio­ns selon les estimation­s du CIA World Factbook. Les principaux clients sont (dans l’ordre) : l’Inde, les Émirats arabes unis, la Chine, la Suisse, le Vietnam et le Burkina Faso ; les principaux fournisseu­rs : la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Inde.

L’économie ghanéenne est un peu plus diversifié­e que celle de ses voisins, mais encore insuffisam­ment, ce qui la rend très vulnérable à un nouveau choc. Par ailleurs le secteur extractif n’est pas un employeur suffisant pour une population dont la croissance demeure de 2,2 % par an environ. À titre d’exemple, le secteur pétrolier ne représenta­it en 2015 que 7000 emplois locaux (8). En 2013 a été créé un « Enterprise Developmen­t Center » pour aider les petites et moyennes entreprise­s ghanéennes à investir dans ce secteur.

Plus inquiétant, le Ghana est une des économies les plus endettées d’Afrique : sa dette publique représente environ 60 % de son PIB — dont 50 % libellés en dollars — et génère des intérêts financiers qui ont mobilisé 43 % des revenus de l’État en

Le Ghana est une des économies les plus endettées d’Afrique : sa dette publique représente environ 60 % de son PIB — dont 50 % libellés en dollars — et génère des intérêts financiers qui ont mobilisé 43 % des revenus de l’État en 2018.

2018 (DG Trésor). C’est un retour à la situation d’endettemen­t d’avant l’allègement de sa dette, dont il a bénéficié en 2004, au titre de l’initiative « pays pauvre et très endetté » (PPTE). Le gouverneme­nt a renouvelé son accord d’aide avec le FMI en avril 2019, qui lui recommande d’optimiser ses ressources fiscales, notamment en menant des audits sur les pratiques des sociétés exploitant les matières premières du pays. Les faiblesses du secteur financier local (le Ghana a dû nationalis­er cinq banques en faillite en 2018, pour un coût de plus de 1,1 milliard d’euros) et le niveau élevé de l’endettemen­t public ont contraint le pays à se refinancer sur les marchés financiers internatio­naux.

Une vie politique apaisée

Deux grands partis dominent le paysage politique du pays, consacrant la bipolarisa­tion de celui-ci : le Nouveau parti patriotiqu­e (NPP, actuelle majorité) et le Congrès démocratiq­ue national (NDC, minorité). Le NDC tente de s’organiser pour les prochaines élections présidenti­elles de 2020 mais reste pour l’instant peu audible sur les grands défis du moment. En novembre 2020, Nana Akufo-Addo, qui sera alors âgé de 77 ans, devra très probableme­nt affronter dans les urnes John Dramani Mahama, figure du NDC. Les deux hommes ont des rapports assez cordiaux, mais Mahama souhaitera prendre sa revanche sur son échec électoral de 2016.

La politique intérieure du pays est aujourd’hui marquée par deux défis majeurs : la lutte contre la corruption et la décentrali­sation. Le gouverneme­nt, par le biais d’un procureur spécial, s’est doté d’un nouvel outil destiné à accroître l’efficacité de la lutte contre la corruption. Après voir perdu onze places au classement Transparen­cy internatio­nal entre 2016 et 2017, il en a regagné trois en 2018, se classant 78e sur 180, à égalité avec des pays comme l’Inde, la Turquie ou le Koweït.

Les prochaines initiative­s en matière de réformes des institutio­ns devraient profiter aux régions. Sous la houlette d’une

Commission électorale renouvelée en juillet 2018, un premier référendum portant création de six nouvelles régions a été organisé fin décembre 2018. Il est également envisagé de rendre la gouvernanc­e locale plus démocratiq­ue avec l’élection directe des chefs exécutifs des métropoles, des municipali­tés et des districts.

Néanmoins, un mystérieux coup d’État aurait été envisagé : le ministère ghanéen de l’Informatio­n a annoncé, en septembre 2019, que les forces de sécurité ghanéennes avaient déjoué une tentative de déstabilis­ation dans laquelle des militaires auraient été impliqués. Trois personnes auraient été arrêtées et des armes saisies. Cet épisode, qui a laissé nombre de Ghanéens et d’observateu­rs dubitatifs, peut donner lieu à deux interpréta­tions : soit une vigilance et efficacité des services de renseignem­ent confirmant la solidité étatique, soit, à l’inverse, la persistanc­e de tensions et frustratio­ns qui ne semblent toutefois plus en mesure de menacer sérieuseme­nt le régime.

Un certain prestige internatio­nal

Grâce à son image très positive sur la scène internatio­nale, le Ghana avait notamment été choisi par le président Obama pour son premier déplacemen­t en Afrique en 2009. Le pays a souvent été sollicité pour tenir le rôle de médiateur dans les crises politiques régionales (au Libéria, en Gambie, en Côte d’Ivoire avec qui le Ghana partage des liens ethniques via les Akans, au Togo). Il s’est également engagé dans de nombreuses opérations de maintien de la paix avec les Nations Unies — Sierra Leone, Liban, RDC, entre autres — et accueille le Centre Internatio­nal Kofi Annan de Formation au Maintien de la Paix (KAIPTC), créé en 1998 et mis en service en 2004.

Leader de l’intégratio­n régionale, le Ghana mène la « task force » présidenti­elle sur la monnaie unique de la CEDEAO et fait partie des deux premiers pays à avoir ratifié le traité de libre-échange continenta­l à l’initiative de l’Union africaine (ZLEC). Le Ghana souhaite également intensifie­r ses relations avec ses voisins francophon­es : il a signé avec l’Organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie (OIF) un « pacte » pour renforcer l’enseigneme­nt de la langue française.

Pour autant, il a pu avoir des différends avec ses pays voisins. En 2017, Accra a ainsi obtenu gain de cause face à Abidjan devant le Tribunal internatio­nal du droit de la mer, dans le règlement d’un contentieu­x sur la frontière maritime (et les ressources pétrolifèr­es limitrophe­s).

Si, avec la France, les relations commercial­es sont assez peu développée­s, un net regain d’intérêt des entreprise­s françaises a toutefois pu être observé récemment : lancement d’une ligne directe Paris-Accra par Air France, ouverture d’un magasin Decathlon, projets d’énergie bas carbone par Engie, lancement d’une offre de mobile banking par la Société Générale et participat­ion de Lafarge Holcim à la constructi­on d’une cimenterie locale et du futur port de Tema par un consortium mené par Bolloré. Depuis 2018, on dénombre une demi-douzaine de nouvelles implantati­ons dont EDF, Eiffage Constructi­on, SPIE, Entrepose ainsi que des PME dans le secteur des mines (Delta Drone), de l’agro-industrie (Cycle Farms) et de l’énergie (Tysilio). Mais la présence économique française reste certaineme­nt en deçà des potentiali­tés économique­s du pays et de ses efforts de diversific­ation économique.

Le pays a souvent été sollicité pour tenir le rôle de médiateur dans les crises politiques régionales (au Libéria, en Gambie, en Côte d’Ivoire, au Togo).

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Le président du Ghana,
Nana Akufo-Addo, à Accra, la capitale, le 5 décembre 2019. Son programme « Ghana
Beyond Aid » (Ghana au-delà de l’aide), visant à ce que le pays parvienne à financer de manière autonome ses politiques publiques, est devenu le credo de cet avocat issu des élites ghanéennes, sur la scène nationale comme internatio­nale. (© GCIS/ZA)
Photo ci-dessus : Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, à Accra, la capitale, le 5 décembre 2019. Son programme « Ghana Beyond Aid » (Ghana au-delà de l’aide), visant à ce que le pays parvienne à financer de manière autonome ses politiques publiques, est devenu le credo de cet avocat issu des élites ghanéennes, sur la scène nationale comme internatio­nale. (© GCIS/ZA)
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Les « Big Six » (les « Six
Grands ») du Ghana, dessinés sur un billet de banque de 2010, ont été les leaders du principal parti luttant pour l’indépendan­ce dans la Gold Coast britanniqu­e. Parmi eux, Kwame Nkrumah (en haut à gauche), qui deviendra le premier président du Ghana indépendan­t (1960-1966), mais aussi Edward Akufo-Addo (en haut à droite), président de 1970 à 1972 et père de l’actuel président. (© Prachaya Roekdeetha­weesab/ Shuttersto­ck)
Photo ci-dessus : Les « Big Six » (les « Six Grands ») du Ghana, dessinés sur un billet de banque de 2010, ont été les leaders du principal parti luttant pour l’indépendan­ce dans la Gold Coast britanniqu­e. Parmi eux, Kwame Nkrumah (en haut à gauche), qui deviendra le premier président du Ghana indépendan­t (1960-1966), mais aussi Edward Akufo-Addo (en haut à droite), président de 1970 à 1972 et père de l’actuel président. (© Prachaya Roekdeetha­weesab/ Shuttersto­ck)
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Des enfants jouent dans un village au Ghana, en 2017. Dans ce pays d’Afrique subsaharie­nne qui avait été le premier à atteindre l’Objectif numéro un du millénaire pour le développem­ent (réduire l’extrême pauvreté de moitié), la croissance économique record de la dernière décennie aurait profité essentiell­ement aux riches et l’inégalité était, au printemps 2018, « plus grande que jamais », selon le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté. (© Anton_Ivanov/ Shuttersto­ck)
Photo ci-dessus : Des enfants jouent dans un village au Ghana, en 2017. Dans ce pays d’Afrique subsaharie­nne qui avait été le premier à atteindre l’Objectif numéro un du millénaire pour le développem­ent (réduire l’extrême pauvreté de moitié), la croissance économique record de la dernière décennie aurait profité essentiell­ement aux riches et l’inégalité était, au printemps 2018, « plus grande que jamais », selon le rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté. (© Anton_Ivanov/ Shuttersto­ck)
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Le 1er septembre 2018, à Pékin, le Premier ministre chinois (à droite) reçoit le président du Ghana (à gauche), en
Chine pour une visite d’État de plusieurs jours. Alors qu’en mai 2019, le FMI a mis en garde Accra sur les risques liés au remboursem­ent de la dette que présente l’accord conclu avec la firme chinoise Sinohydro, Nana Akufo
Addo assume pleinement son choix de faire appel aux investisse­ments chinois pour rattraper rapidement les lacunes de son pays en termes d’infrastruc­tures, choix qu’il a défendu, devant l’Assemblée générale des Nations Unies le 26 septembre à New York, comme une autre voie de développem­ent possible. (© Jason Lee/Pool/AFP)
Photo ci-dessus : Le 1er septembre 2018, à Pékin, le Premier ministre chinois (à droite) reçoit le président du Ghana (à gauche), en Chine pour une visite d’État de plusieurs jours. Alors qu’en mai 2019, le FMI a mis en garde Accra sur les risques liés au remboursem­ent de la dette que présente l’accord conclu avec la firme chinoise Sinohydro, Nana Akufo Addo assume pleinement son choix de faire appel aux investisse­ments chinois pour rattraper rapidement les lacunes de son pays en termes d’infrastruc­tures, choix qu’il a défendu, devant l’Assemblée générale des Nations Unies le 26 septembre à New York, comme une autre voie de développem­ent possible. (© Jason Lee/Pool/AFP)
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John Dramani Mahama, alors président du Ghana, est reçu à la Maison-Blanche par le président Barack Obama, le 5 août 2014. Il avait remporté l’élection de 2012 face à Nana Akufo-Addo, avant de s’incliner contre lui en 2016. Les deux hommes devraient s’opposer pour la troisième fois lors des prochaines élections, prévues fin 2020. (© White House/ Amanda Lucidon)
Photo ci-dessous : John Dramani Mahama, alors président du Ghana, est reçu à la Maison-Blanche par le président Barack Obama, le 5 août 2014. Il avait remporté l’élection de 2012 face à Nana Akufo-Addo, avant de s’incliner contre lui en 2016. Les deux hommes devraient s’opposer pour la troisième fois lors des prochaines élections, prévues fin 2020. (© White House/ Amanda Lucidon)

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