Les économies arabes en mouvement. Un nouveau modèle de développement pour la région MENA
Alexandre Kateb, Paris, De Boeck Supérieur, novembre 2019, 208 p.
Avec une population proche de celle de l’Europe, le monde arabe rassemble certains des États les plus riches et les plus pauvres de la planète. La couverture médiatique de cette région est dominée par les conflits et les crises internes au sein d’États défaillants tels que la Syrie, le Yémen, l’Irak et la Libye, ou encore par des thématiques telles le chômage élevé des jeunes, la dépendance des pays arabes vis-à-vis de la rente pétrolière, la pénurie d’eau et de terres arables, dans une région très vulnérable au changement climatique. Pourtant, de Doha à Rabat et de Mascate à Alger, en passant par Riyad, Amman, Le Caire et Tunis, des progrès substantiels ont été accomplis en matière de développement. Le monde arabe est engagé dans une modernisation aux dimensions multiples. De la mise à niveau des systèmes financiers à l’investissement dans l’économie numérique, les industries high-tech et les énergies renouvelables, les initiatives ne manquent pas. Par ailleurs, les pays arabes ont amorcé un pivot vers l’Est et le Sud, comme en témoigne l’intensification de leurs échanges avec la Chine, l’Asie du Sud et du Sud-Est et l’Afrique subsaharienne. S’ils parviennent à relancer leur intégration régionale, ils pourraient faire de la région MENA un espace de paix et de prospérité partagée, au coeur de « nouvelles routes des épices et de la soie ». C’est pourquoi pour l’auteur, Alexandre Kateb, économiste, essayiste et consultant international, maître de conférences à Sciences Po Paris, l’Europe doit impérativement redéfinir ses relations avec les pays arabes.