Que souhaite la population taïwanaise ?
Dès 1992, le gouvernement taïwanais commanda à une université alors proche du pouvoir, l’Université nationale Chengchi, une série de sondages sur l’identification des Taïwanais à la Chine et à Taïwan. Elle fut poursuivie chaque année depuis, et complétée dès 1994 par une seconde série portant sur la question de l’avenir de Taïwan (unification, statu quo, instauration d’une République formosane). Ces sondages étaient cruciaux à l’issue d’une longue dictature qui avait interdit tout débat sur la question, et donnent depuis une information claire sur la vision qu’ont les Taïwanais de leur identité et de leurs souhaits concernant les relations avec la Chine. Utilisés par tous les observateurs et analystes, ils sont très fiables et particulièrement utiles pour ce qu’ils représentent, à savoir les positions théoriques des Taïwanais de souche chinoise sur les questions posées, mais ils n’ont aucun sens quand les répondants sont des autochtones formosans de souche austronésienne (en 2019, les autochtones représentaient 2,38 % des quelque 23,5 millions de Taïwanais, selon le Conseil aux affaires aborigènes de la République de Chine, une proportion qui a peu varié depuis 1992).
* Sondage effectué sur un échantillon de 4120 personnes en 1992 (sur les seules variables concernant l’identification ethnoculturelle), sondage effectué sur un échantillon de 1209 personnes en 1994 (pour les deux variables sur l’identification ethnoculturelle et l’avenir du détroit) et de 16 276 personnes en 2019 (pour les deux variables sur l’identification ethnoculturelle et l’avenir du détroit).