– PORTFOLIO La Géorgie attend toujours son adhésion à l’OTAN
Considérée comme un partenaire « modèle » de l’Alliance atlantique, la Géorgie, indépendante depuis 1991, a intégré le « Partenariat pour la paix » dès 1994, un programme de coopération qui permet aux pays tiers d’établir une relation spécifique avec l’OTAN. En 2008, lors du sommet de Bucarest, les Alliés décident que la Géorgie deviendrait membre de l’OTAN pourvu qu’elle réponde à toutes les exigences requises (décision confirmée depuis aux sommets successifs de l’OTAN) ce qui provoque l’ire de la Russie, qui y voit une ingérence occidentale dans sa sphère d’influence. Or les relations avec ce petit pays du Caucase du Sud sont déjà tendues en raison des provinces d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, deux régions de Géorgie revendiquant leur indépendance et bénéficiant du soutien de Moscou. La deuxième guerre d’Ossétie du Sud, qui éclate en août 2008, oppose la Géorgie à sa province séparatiste et s’étend rapidement à l’Abkhazie. Elle se transforme alors en un conflit opposant la Géorgie et la Russie. Si un cessez-le-feu est signé le 16 août 2008, la Russie reconnaît par la suite officiellement l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, dont elle se dit prête à assurer la sécurité, en violation de la mise en oeuvre du Plan
Medvedev-Sarkozy du 12 août 2008. En mars 2020, ces deux provinces géorgiennes, dont très peu de pays reconnaissent l’indépendance, sont toujours occupées par des troupes russes. À chaque sommet de l’OTAN, les Alliés répètent que la Géorgie a vocation à rejoindre l’organisation, sans pour autant lui octroyer le droit de lancer la procédure d’adhésion. De nombreux mécanismes ont toutefois été mis en place avec Tbilissi, devenu un partenaire privilégié de l’OTAN : programme d’instruction pour les militaires, dialogue spécifique avec les Alliés, projets de développement de l’armée, exercices militaires… La Géorgie est même l’un des plus gros contributeurs à la mission « Resolute Support » en Afghanistan, avec 870 soldats pour 4 millions d’habitants. Un argument qu’elle met en avant pour pousser son « rêve d’alliance ». Si certains membres de l’OTAN, notamment les pays baltes et d’Europe de l’Est, les États-Unis et la Turquie, soutiennent l’adhésion de la Géorgie, d’autres — comme la France et l’Allemagne — hésitent à provoquer Moscou, d’autant plus qu’en août 2018, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a déclaré sans ambiguïté qu’une adhésion de la Géorgie à l’OTAN pourrait provoquer « un terrible conflit ».