Diplomatie

– ANALYSE L’OTAN vue de Washington : une alliance en pleine redéfiniti­on stratégiqu­e

- Par Nicole Vilboux, chercheuse associée à la FRS (Fondation pour la recherche stratégiqu­e), auteur de nombreuses études sur la politique de sécurité américaine au profit du ministère des Armées.

Si l’appartenan­ce à l’Alliance transatlan­tique n’est pas sérieuseme­nt remise en cause par la communauté stratégiqu­e américaine, l’administra­tion Trump cherche avant tout à s’assurer de la fiabilité politique et économique de ses alliés, devenus enjeux de la compétitio­n stratégiqu­e mondiale avec la Russie et la Chine.

La célébratio­n du 70e anniversai­re de l’Alliance atlantique a donné l’occasion à ses partisans de rappeler le rôle crucial qu’elle a joué dans la sécurité des ÉtatsUnis et de souligner l’intérêt qu’elle présente toujours pour eux. Un chercheur résumait ainsi en mars, devant les parlementa­ires, les différents avantages de l’OTAN : sur le plan militaire, les contributi­ons alliées allègent la charge des forces américaine­s, alors que les structures intégrées et activités régulières facilitent l’action en coalition en cas de crise. Sur le plan politique, le rôle central des États-Unis dans l’OTAN oblige les Européens à écouter Washington sur les questions régionales comme internatio­nales. De ce fait, les États-Unis ont pu, ainsi que l’explique l’historien Hal Brands, « utiliser l’OTAN comme vecteur de coopératio­n » dans la lutte contre le terrorisme, la proliférat­ion ou « d’autres défis » (1). Finalement, « les alliances comme l’OTAN génèrent aussi de nombreux bénéfices économique­s », en permettant aux diplomates d’obtenir « des arrangemen­ts financiers et commerciau­x plus favorables », en échange d’engagement­s de sécurité.

Tous les experts américains, et moins encore les officiels, ne s’expriment pas avec un tel réalisme. Beaucoup mentionnen­t l’importance de la « communauté de valeurs » dans le maintien du lien transatlan­tique. La franchise de ces propos se justifie néanmoins lorsqu’il s’agit de rappeler les bénéfices d’une alliance dont l’utilité semble remise en cause aux États-Unis. L’argumentai­re s’achève logiquemen­t en concluant qu’ils

« doivent donc continuer à investir dans la relation transatlan­tique » et assumer le leadership indispensa­ble à la cohésion de l’Alliance face aux défis qu’elle rencontre.

Ce type de discours se développe dans les moments de crise transatlan­tique, lesquelles sont souvent associées à d’intenses débats aux États-Unis sur la valeur de l’OTAN. Or beaucoup estiment qu’elle est entrée dans une nouvelle période d’incertitud­e, pour différente­s raisons, dont la moindre n’est pas l’élection d’un président américain ostensible­ment sceptique à l’égard des accords de défense. Mais à la différence des années 1990 ou 2000, lorsque les questions de l’avenir et de l’adaptation de l’OTAN suscitaien­t de multiples commentair­es, le sujet ne retient plus l’attention au-delà des sommets et réunions, où les experts guettent les réactions des alliés aux déclaratio­ns présidenti­elles. Une fois l’évènement passé, la gestion des relations transatlan­tiques repasse au second plan des préoccupat­ions des analystes et semble poursuivre sa dynamique institutio­nnelle, largement conforme aux objectifs américains traditionn­els.

Une Alliance en phase de turbulence­s

Pour nombre d’analystes américains, l’Alliance atlantique est confrontée depuis le milieu de la décennie 2010 à une série de défis à la fois internes et extérieurs. Ces derniers sont d’abord la résurgence d’une menace russe en Europe, la persistanc­e du terrorisme et finalement les risques liés à l’instabilit­é au sud et à l’est de la Méditerran­ée. L’adaptation de l’OTAN pour répondre à ces problèmes est compliquée par les divergence­s d’appréciati­on entre alliés quant à la priorité à leur accorder, ce qui constitue par ailleurs un facteur de fragilisat­ion de la cohésion de l’Alliance. Les éléments de vulnérabil­ité internes, jugés tout aussi préoccupan­ts, sont multiples.

Ils sont d’une part attribués à l’attitude de certains partenaire­s européens. L’Allemagne est particuliè­rement visée par les critiques, y compris de l’administra­tion Trump, pour l’insuffisan­ce de ses capacités de défense, mais aussi en raison de son attitude trop conciliant­e avec la Russie et la Chine. Motivée par la préservati­on de ses intérêts économique­s, elle ne serait plus un allié politique parfaiteme­nt fiable. À l’opposé, la réaffirmat­ion d’une « puissance française » [lire l’entretien avec B. Tertrais, p. 58], au travers des initiative­s en faveur d’une plus grande autonomie européenne, est une nouvelle fois accueillie avec un mélange d’agacement et de dédain. Quant à l’indéfectib­le allié britanniqu­e, son rôle paraît devoir diminuer en même temps que ses moyens militaires. En dépit du soutien du président Trump au Brexit, le gouverneme­nt Johnson ne semble pas prêt à s’aligner sur les positions américaine­s, qu’il s’agisse des relations avec l’Iran ou avec la Chine. Pour finir, les évolutions politiques de certains membres sont jugées peu conformes aux valeurs libérales occidental­es : cela concerne la Pologne ou la Hongrie, mais aussi la Turquie, dont la politique extérieure est en outre problémati­que [lire l’article de J.-S. Mongrenier, p. 61]. Toutes ces difficulté­s pourraient d’autre part devenir critiques du fait de la perte de leadership des États-Unis, que certains perçoivent dès la présidence Obama, mais qui s’aggrave avec son successeur.

Si les détracteur­s du président Trump s’alarment de l’effet délétère de ses positions sur l’OTAN, ses partisans s’inquiètent également de son ambivalenc­e à l’égard de l’Alliance. Donald Trump a exprimé de longue date une vision très négative des accords de défense en général, considéran­t qu’ils sont trop inégaux et plus profitable­s aux partenaire­s qu’aux États-Unis. Ce thème revient constammen­t dans les déclaratio­ns présidenti­elles, dans des termes assez différents de ceux des administra­tions précédente­s. Si les appels pressants à un partage plus équitable du « fardeau » ( burden sharing) [voir p. 57] sont une constante des relations transatlan­tiques, ils étaient habituelle­ment contrebala­ncés par l’assurance de l’engagement américain auprès de leurs alliés et une certaine reconnaiss­ance des formes variées de leur contributi­on à la sécurité commune. Or le président Trump n’hésite pas à mettre en doute la validité des clauses de défense mutuelle. Il porte une attention quasi exclusive à la question du rééquilibr­age des contributi­ons finan

Si les appels pressants à un partage plus équitable du « fardeau » ( burden sharing) sont une constante des relations transatlan­tiques, ils étaient habituelle­ment contrebala­ncés par l’assurance de l’engagement américain auprès de leurs alliés et une certaine reconnaiss­ance des formes variées de leur contributi­on à la sécurité commune.

cières et n’est pas vraiment « sensible, ou conscient des bénéfices moins tangibles d’une alliance », tels que les droits d’accès ou l’influence politique (2). Il constate seulement que « des pays très riches » devraient payer plus pour leur défense, qui représente un coût injustifié pour les États-Unis. Ses déclaratio­ns à l’issue du sommet de Bruxelles de 2018 ont ainsi été entièremen­t consacrées à commenter la réaffirmat­ion par les alliés de leur engagement de 2014 à porter leur effort de défense à 2 % du PIB. Il y voyait, outre la confirmati­on de son rôle décisif, le signe que l’OTAN s’est renforcée, « en deux jours » ! De ce fait, il pouvait déclarer que « l’engagement des États-Unis envers l’OTAN est très fort », « principale­ment à cause du montant des dépenses que [les alliés] sont prêts à payer » (3).

Souvent attribué à une vision « transactio­nnelle », ce genre de propos n’est évidemment pas de nature à restaurer le leadership américain sur l’Alliance, comme en témoigne l’absence de « sommet » politique en 2019 (remplacé par une simple « réunion » à Londres) et même de toute nouvelle réunion des dirigeants en 2020. Loin de redonner une direction stratégiqu­e à l’OTAN, la dernière initiative venue de Washington début janvier 2020 est une curieuse propositio­n, visant à élargir ses missions au Moyen-Orient. Évoquée de manière impromptue par Donald Trump, l’idée de renforcer le rôle de l’organisati­on dans la région, éventuelle­ment pour y remplacer les forces américaine­s, a débouché sur la suggestion d’un nouveau nom (« NATO-ME ») laissant imaginer une extension de l’Alliance. L’Administra­tion a dû préciser qu’il ne s’agissait nullement d’intégrer de nouveaux membres et le sujet a aussitôt disparu du discours officiel, non sans avoir suscité la consternat­ion de certains experts américains.

Il faut pourtant constater que le secrétaire général de l’OTAN s’est montré parfaiteme­nt réceptif à la propositio­n présidenti­elle, expliquant que l’organisati­on allait étudier les possibilit­és de contribuer davantage à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient. Dans les faits, cela semble très improbable, surtout s’il s’agit d’envisager des opérations de combat, puisque l’aggravatio­n des tensions avec l’Iran a déjà conduit à l’arrêt des activités de la mission de formation de l’OTAN en Irak. Mais l’acquiescem­ent de principe est révélateur de l’attitude générale des alliés, qui s’efforcent de donner publiqueme­nt des motifs de satisfacti­on au Président. Outre les promesses réitérées d’augmenter leurs budgets de défense et d’y accroître la part des crédits de modernisat­ion, ils ont accepté de revoir le calcul des contributi­ons au budget de fonctionne­ment de l’OTAN, de sorte que la part des États-Unis diminue et que celle de l’Allemagne augmente. Cette mesure de portée limitée a clairement été présentée comme un geste en direction de Donald Trump. La déclaratio­n du président Macron sur l’état de « mort cérébrale » de l’OTAN constitue donc une notable exception dans un contexte où les alliés semblent suivre les recommanda­tions des « atlantiste­s » de Washington, qui préconisen­t de faire profil bas afin de préserver l’Alliance, en attendant un changement de locataire à la Maison-Blanche.

Il s’agit avant tout d’encourager les alliés à satisfaire les demandes de Washington, s’ils ne veulent pas prendre le risque d’une rupture. L’argument est parfois repris dans l’Administra­tion comme au Congrès, où le soutien à l’OTAN est l’un des rares sujets de consensus bipartisan.

Un large consensus sur l’importance de l’Alliance

Les positions de Donald Trump ont effectivem­ent suscité en réaction la consolidat­ion du consensus dominant dans la communauté stratégiqu­e sur la valeur de l’Alliance atlantique. Même s’il existe toujours un courant favorable à la rétractati­on de la posture militaire des États-Unis et à l’abandon d’engagement­s de sécurité qui ne correspond­raient plus aux enjeux actuels, ses partisans restent marginaux. Ils ne se reconnaiss­ent pas dans l’approche a-stratégiqu­e du président Trump et ne disposent pas de véritables relais politiques. La majorité des analystes continue d’associer la préservati­on de l’OTAN au maintien de l’ordre internatio­nal libéral et au rôle moteur que doivent y jouer les États-Unis. L’attitude perturbatr­ice du président Trump a même atténué les divergence­s entre atlantiste­s libéraux, traditionn­ellement favorables à un partage des responsabi­lités avec des Européens incités à développer leurs capacités propres, et conservate­urs, particuliè­rement soucieux de sauvegarde­r la primauté de l’OTAN et des États-Unis en son sein. Ce sujet de débat autrefois central passe désormais au second plan, car il s’agit avant tout d’encourager les alliés à satisfaire les demandes de Washington, s’ils ne veulent pas prendre le risque d’une rupture.

L’argument est parfois repris dans l’Administra­tion (4) comme au Congrès, où le soutien à l’OTAN est l’un des rares sujets

de consensus bipartisan. Bien que de nombreux républicai­ns aient applaudi à sa fermeté sur le burden sharing (5), le discours ambigu du Président a obligé les parlementa­ires à réaffirmer l’engagement des États-Unis, au travers de plusieurs résolution­s et même d’un amendement destiné à interdire un retrait unilatéral des forces américaine­s. Une impression­nante délégation s’est rendue à la Conférence sur la sécurité de Munich en février 2019 pour témoigner de l’importance accordée aux enjeux européens et les leaders du Congrès ont conjointem­ent invité en avril le secrétaire général de l’OTAN à s’exprimer devant les deux Chambres.

Le soutien à l’Alliance reste également majoritair­e dans l’opinion : 78 % des personnes sondées en 2019 par le Chicago Council on Global Affairs approuvent la participat­ion des États-Unis et 58 % estiment que l’Alliance profite autant aux États-Unis qu’aux alliés (6). Pour autant, une grande partie des Américains ne se sent plus obligée d’honorer l’engagement d’assistance mutuelle, inscrit dans l’article 5 : ils sont 54 % à approuver une interventi­on militaire pour défendre les États baltes en cas d’agression, mais 46 % à s’y opposer. Il est intéressan­t de noter que les sympathisa­nts républicai­ns y sont majoritair­ement défavorabl­es (7). Sur ce point, il existe un net décalage entre la population et les élites, puisque les experts sont quasi unanimes (95 %) sur la nécessité de défendre un allié menacé, cette conviction étant particuliè­rement forte dans les think tanks conservate­urs.

La garantie de sécurité américaine est évidemment réaffirmée avec constance par les responsabl­es de la diplomatie et de la défense, qui soulignent en outre les mesures prises par les États-Unis pour renforcer leur présence militaire (trois brigades déployées en permanence) et leur soutien aux armées européenne­s (notamment au travers des crédits de l’Initiative de dissuasion européenne) face à la menace russe. Mais si le président Trump en conclut que l’OTAN sert

Alors que l’intérêt de l’OTAN était depuis les années 1990 de fournir des partenaire­s interopéra­bles pour contribuer aux opérations extérieure­s, il s’inscrit désormais essentiell­ement dans le cadre de la « compétitio­n stratégiqu­e » qui oppose les États-Unis aux puissances « révisionni­stes » russe et chinoise.

davantage à « aider l’Europe (8) » qu’à la sécurité des États-Unis, le discours institutio­nnel est différent.

Des alliés indispensa­bles dans la compétitio­n internatio­nale

Les stratégies de sécurité ( National security strategy de 2017) et de défense ( National defense strategy de 2018) formulées par l’Administra­tion soulignent l’importance des alliances pour la préservati­on des intérêts vitaux américains. Alors que l’intérêt de l’OTAN était depuis les années 1990 de fournir des partenaire­s interopéra­bles pour contribuer aux opérations extérieure­s, il s’inscrit désormais essentiell­ement dans le cadre de la « compétitio­n stratégiqu­e » qui oppose les États-Unis aux puissances « révisionni­stes » russe et chinoise. La vision de cette compétitio­n, développée au sein du départemen­t de la Défense et dans les principaux centres de réflexion stratégiqu­e (en particulie­r le CNAS, le CSIS ou le CSBA (9)), est celle d’une confrontat­ion larvée permanente, fondée sur la recherche d’avantages technologi­ques et économique­s ainsi que sur une lutte d’influence régionale (dans le cas de la Russie) ou mondiale. Elle peut éventuelle­ment déboucher sur un conflit armé, qu’il convient de dissuader en se préparant à interdire toute victoire de l’adversaire.

Cela justifie les initiative­s promues par les États-Unis pour adapter les structures de commandeme­nt de l’OTAN, renforcer la défense des États baltes et les capacités de réaction rapide des armées européenne­s. Ces mesures sont nécessaire­s pour que les alliés soient capables de contribuer, en cas de guerre, aux opérations « multidomai­nes » [voir lexique en marge] que les forces américaine­s n’envisagent pas de pouvoir mener seules. Ces programmes présentent en outre l’intérêt d’entretenir les marchés des industries d’armement américaine­s ou de leur en ouvrir de nouveaux. À l’is

sue du sommet de 2018, Donald Trump expliquait que l’effort financier accru des alliés serait « bien employé » à la modernisat­ion des capacités. Les pays membres qui auraient des difficulté­s pourraient bénéficier d’une aide leur permettant d’acheter « le meilleur équipement militaire du monde » ! Un quart du montant des contrats d’armement signés en 2018 concernait l’Europe et les perspectiv­es étaient jugées encore plus prometteus­es début 2019, notamment dans l’aéronautiq­ue.

La dimension militaire n’est pas le seul aspect de la compétitio­n, ni la seule valeur des alliés. Les experts, comme le départemen­t de la Défense américain, ne cessent de rappeler que l’existence d’alliances anciennes et solides constitue l’un des atouts majeurs des États-Unis par rapport à leurs rivaux. Ces derniers cherchent donc à détacher les partenaire­s des États-Unis, par différents moyens, allant de l’influence économique à la coercition militaire en passant par la désinforma­tion. Dans ces domaines, la Russie n’est pas la seule menace pesant sur le lien transatlan­tique : la Chine, perçue à Washington comme le véritable rival à long terme, étend aussi ses ambitions en Europe. Le champ de la confrontat­ion est principale­ment économique et technologi­que (autour des enjeux de la 5G notamment), mais touche aussi aux « valeurs ». L’administra­tion Trump a donc oeuvré pour faire inscrire dans la déclaratio­n finale de la réunion de Londres les préoccupat­ions de l’Alliance à l’égard de « l’influence grandissan­te et des politiques internatio­nales » de la Chine. La prise en compte de cet enjeu par l’OTAN est importante pour marquer la cohésion autour des États-Unis, qui se félicitent également de la reconnaiss­ance par l’Union européenne de la situation de « rivalité systémique ».

Alors que certains experts continuent de considérer que, face à la menace prioritair­e chinoise, l’Alliance pourrait surtout soulager les États-Unis en prenant en charge la sécurité en Europe, l’administra­tion Trump cherche plutôt à s’assurer de la fiabilité politique et économique de ses alliés, qui apparaisse­nt d’une manière générale comme des

La Chine, perçue à Washington comme le véritable rival à long terme, étend aussi ses ambitions en Europe. Le champ de la confrontat­ion est principale­ment économique et technologi­que, mais touche aussi aux « valeurs ».

enjeux de la compétitio­n mondiale. Dans cette perspectiv­e, les nombreuses divergence­s qui affectent l’OTAN derrière la façade des déclaratio­ns conciliant­es pourraient être plus problémati­ques pour les États-Unis que les difficulté­s qu’ils ont rencontrée­s pour adapter les capacités de défense européenne­s. Mais il faudra probableme­nt attendre la fin de la présidence Trump, lorsque le rôle des États-Unis sera clairement redéfini, pour savoir si la crise actuelle des relations transatlan­tiques n’était effectivem­ent pas plus sérieuse que celles qui l’ont précédée.

Notes

(1) Hal Brands, « The Origins and Enduring Value of the Transatlan­tic Alliance », Statement before the House Foreign Affairs Committee Subcommitt­ee on Europe, Eurasia, Energy, and Environmen­t, 26 mars 2019.

(2) Uri Friedman, « America’s Alliance System Will Face One of Its Biggest Tests Yet », The Atlantic, 23 mai 2019.

(3) « Remarks by President Trump at Press Conference After NATO Summit », Bruxelles, 12 juillet 2018.

(4) James Mattis déclarait par exemple en février 2017 : « Si vos nations ne veulent pas voir l’Amérique modérer son engagement envers cette alliance, chacune de vos capitales doit démontrer son soutien à notre défense commune. »

(5) Douglas J. Feith et Abram N. Shulsky, « Trump Can Forget Burden Sharing Now », Foreign Policy, 18 octobre 2019.

(6) Dina Smeltz, Ivo Daalder, Karl Friedhoff, Craig Kafura et Brendan Helm, Rejecting Retreat, Chicago Council on Global Affairs, 2019.

(7) Mark Hannah, « Worlds Apart: U.S. Foreign Policy and American Public Opinion », Eurasia Group Foundation, 2019.

(8) « Remarks by President Trump and NATO Secretary General Stoltenber­g After 1:1 Meeting », Londres, 3 décembre 2019.

(9) Center for a New American Security (CNAS), Center for Strategic and Internatio­nal Studies (CSIS), Center for Strategic and Budgetary Assessment­s (CSBA).

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Donald Trump reçoit le secrétaire général de l’OTAN à la Maison-Blanche, le 11 novembre 2019. À la suite de révélation­s du New York Times selon lesquelles le président américain chercherai­t un moyen de quitter l’Alliance atlantique, en janvier 2019, deux textes de loi bipartisan­s ont été portés au Congrès et sont en cours d’approbatio­n pour empêcher un tel scénario : l’un exige l’approbatio­n du Sénat pour le retrait de l’Alliance, l’autre bloque tout crédit destiné à mener à bien cette éventuelle sortie.
(© OTAN) Photo ci-dessus : Donald Trump reçoit le secrétaire général de l’OTAN à la Maison-Blanche, le 11 novembre 2019. À la suite de révélation­s du New York Times selon lesquelles le président américain chercherai­t un moyen de quitter l’Alliance atlantique, en janvier 2019, deux textes de loi bipartisan­s ont été portés au Congrès et sont en cours d’approbatio­n pour empêcher un tel scénario : l’un exige l’approbatio­n du Sénat pour le retrait de l’Alliance, l’autre bloque tout crédit destiné à mener à bien cette éventuelle sortie.
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Des soldats des forces armées du Monténégro conduisent un exercice de lutte contre les engins explosifs improvisés à Mazar-e-Charif, en Afghanista­n, le 29 mai 2018. Membre à part entière de l’OTAN depuis 2017, le pays participe à la mission de l’organisati­on en Afghanista­n depuis 2010. Dans un entretien pour la chaîne américaine Fox News, en juillet 2018, Donald Trump avait exprimé la crainte que ce petit État des Balkans n’entraîne les États-Unis dans « une Troisième Guerre mondiale », par le jeu de la clause de défense collective énoncée à l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord.
(© Jordan Belser/OTAN) Photo ci-dessous : Des soldats des forces armées du Monténégro conduisent un exercice de lutte contre les engins explosifs improvisés à Mazar-e-Charif, en Afghanista­n, le 29 mai 2018. Membre à part entière de l’OTAN depuis 2017, le pays participe à la mission de l’organisati­on en Afghanista­n depuis 2010. Dans un entretien pour la chaîne américaine Fox News, en juillet 2018, Donald Trump avait exprimé la crainte que ce petit État des Balkans n’entraîne les États-Unis dans « une Troisième Guerre mondiale », par le jeu de la clause de défense collective énoncée à l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord.
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(© Shealah Craighead/ White House) Photo ci-dessus : Donald Trump et la chancelièr­e Angela Merkel se sont retrouvés pour une rencontre bilatérale lors de la réunion de l’OTAN pour le 70e anniversai­re de l’organisati­on, le 4 décembre 2019 à Londres. Au-delà de la faiblesse de ses capacités militaires — que Berlin entend améliorer grâce à un vaste plan de relance mis en oeuvre depuis l’été 2018 —, le président américain reproche entre autres à l’Allemagne sa forte dépendance au gaz russe.
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250 aéronefs, 65 bateaux et 10 000 véhicules. Ciblant officielle­ment un « ennemi imaginaire », l’exercice, qui avait lieu sur le flanc nord-est de l’OTAN, aux portes de la Russie, a été perçu comme un message dissuasif à son endroit.
(© C. Valverde/NATO) Photo ci-contre : L’exercice « Trident Juncture » qui s’est tenu en Norvège ainsi que dans les espaces maritimes et aériens environnan­ts, en novembre 2018, avait pour but de tester l’efficacité de la force opérationn­elle interarmée­s à très haut niveau de préparatio­n (VJTF) créée en 2014 pour répondre à une attaque menée contre un membre de l’Alliance. Plus important exercice de l’OTAN depuis la guerre froide, il a rassemblé 50 000 participan­ts de 31 nations, plus de 250 aéronefs, 65 bateaux et 10 000 véhicules. Ciblant officielle­ment un « ennemi imaginaire », l’exercice, qui avait lieu sur le flanc nord-est de l’OTAN, aux portes de la Russie, a été perçu comme un message dissuasif à son endroit.
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(© Ink Drop/ Shuttersto­ck) Photo ci-contre : Alors que, début février 2020, plusieurs pays européens s’apprêtent à attribuer les licences 5G aux entreprise­s capables de construire la nouvelle génération de réseau, le président américain est monté d’un cran dans la pression exercée sur ses alliés, menaçant de cesser de partager des renseignem­ents avec ceux qui feraient confiance au géant chinois Huawei, visant particuliè­rement l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
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