Diplomatie

– PORTFOLIO Les exercices de l’OTAN : tests de crédibilit­é ?

- (Source : DSI hors-série no 57, décembre 2017-janvier 2018, p. 96-98.)

Lorsque l’on évoque les « capacités militaires », il n’est pas uniquement question de matériel, mais bien de ce qu’une armée est capable de réaliser. Dans ce cadre, l’entraîneme­nt a une fonction évidemment essentiell­e, surtout lorsqu’il s’agit d’un travail en coalition, imposant certaines contrainte­s et une forte coopératio­n. La conduite d’un exercice vise ainsi en premier lieu à obtenir de meilleurs résultats avec des forces mieux entraînées.

Mais les exercices ont également une fonction déclaratoi­re. Ce sont de puissants outils de communicat­ion. « À condition d’être menés dans les règles, les exercices à grande échelle peuvent transmettr­e des messages forts à différents publics, à savoir aux ennemis potentiels — voyez ce que nous savons faire ; aux Alliés — nous faisons ceci ensemble ; et aux population­s des pays membres — nous faisons cela pour vous », résume un rapport de la commission de la Défense et de la Sécurité (DSC) de l’Assemblée parlementa­ire de l’OTAN.

Montrer à tout adversaire potentiel que l’on est préparé peut même, le cas échéant, participer d’une manoeuvre de dissuasion.

Un exercice est donc aussi une mesure d’ordre politique, qui peut générer des réactions de même nature. On le voit dans la succession des exercices de l’OTAN et de la Russie se rapprochan­t de leurs marges communes depuis le milieu des années 2010. Si la Russie n’est pas le seul défi auquel se prépare l’OTAN, la question des exercices — du côté russe comme du côté otanien — est devenue plus sensible dans le contexte post-Crimée, d’autant plus que les exercices militaires de l’OTAN et de la Russie ont très nettement gagné en envergure et en portée.

En 2020, 40 000 militaires originaire­s de 18 pays, dont 20 000 Américains, débarquero­nt dans sept pays membres européens et en Géorgie (lire p. 51) pour l’exercice « Defender », qui se déroulera en mai. Il s’agit ainsi de mesurer les progrès accomplis par les armées de l’OTAN dans le domaine de la mobilité, où de précédents exercices avaient révélé certaines lacunes.

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Des manoeuvres en mer au cours de l’exercice « Trident Juncture 2018 » — le plus important de l’OTAN depuis dix ans — qui s’est déroulé en Norvège et dans les eaux environnan­tes, en novembre 2018.
(© WO FRAN C. Valverde/OTAN) Photo ci-dessus : Des manoeuvres en mer au cours de l’exercice « Trident Juncture 2018 » — le plus important de l’OTAN depuis dix ans — qui s’est déroulé en Norvège et dans les eaux environnan­tes, en novembre 2018.

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