Diplomatie

– ANALYSE Câbles, routes et infrastruc­tures numériques : au coeur des rivalités internatio­nales

Depuis la fin des années 2000, une territoria­lisation du numérique est en marche, aux niveaux juridique et technique, avec des pays comme la Russie ou la Chine, qui investisse­nt des sommes considérab­les pour contrecarr­er la domination américaine.

- Amaël Cattaruzza

Qu’il est loin le temps où les technologi­es numériques suscitaien­t l’espoir de l’avènement d’un monde sans frontières dans lequel les rivalités interétati­ques céderaient la place à un « village global » ! Le contrôle du transit et de la localisati­on des données, par la possession des câbles terrestres ou sous-marins ainsi que des data centers et l’ascendant technologi­que sur les normes techniques du cyberespac­e sont autant de facteurs d’une nouvelle rivalité internatio­nale au coeur du numérique.

Les câbles sous-marins nous offrent un exemple concret pour illustrer la dimension géopolitiq­ue des infrastruc­tures matérielle­s du cyberespac­e, car ils sont cartograph­iables, et 95 % du transit des télécommun­ications et des données internet mondiales passent à un moment ou à un autre par ces câbles. L’importance géopolitiq­ue de ces « routes numériques », et en particulie­r celle des grandes dorsales de l’Internet (en anglais, les « Internet backbones ») est aujourd’hui majeure, et ces infrastruc­tures, qui sont au coeur des préoccupat­ions étatiques, font l’objet d’une surveillan­ce accrue. À côté de ces « tuyaux numériques », les centres de données ou « data centers », sont aussi des enjeux centraux pour les États, afin de garder le contrôle sur leurs données stratégiqu­es (données personnell­es, industriel­les, etc.). Enfin, les normes techniques sont également devenues un domaine de concurrenc­e exacerbée sur la scène internatio­nale, comme l’illustre la rivalité entre les États-Unis et la Chine sur la question des technologi­es 5G.

Les câbles, nouvel enjeu de rivalités interétati­ques

Ainsi, un objet aussi banal qu’un câble peut devenir dans le domaine numérique source de tensions diplomatiq­ues. En 2015, un litige entre la Russie et les ÉtatsUnis avait éclaté du fait de la présence d’un bâtiment océanograp­hique russe, le Yantar, à proximité des câbles sous-marins desservant les côtes américaine­s (1). Équipé de deux bathyscaph­es, ce navire serait réputé pour être un bateau-espion russe spécialisé dans la collecte d’informatio­ns sous-marines. En 2015, il avait ainsi été détecté par les services de sécurité américains près de la base navale sous-marine de King’s Bay, dans l’État de Géorgie. Plus tard, il a été remarqué le long des côtes canadienne­s à faible distance de câbles sous-marins. En 2016, alors qu’un fournisseu­r d’accès internet syrien se voyait d’un seul coup plongé dans le noir numérique, privant les population­s civiles de l’accès à Internet et aux réseaux sociaux, le Yantar était de nouveau localisé dans la région. Certains États caractéris­és par des architectu­res de connexions restreinte­s, avec peu de points d’entrée, peuvent ainsi se retrouver privés d’accès à Internet, comme ce fut le cas en Algérie en 2015 ou plus récemment en Iran, à l’automne 2019 (2). Derrière ces observatio­ns, que l’on croirait tout droit sorties d’un film de James Bond, se cachent de réelles préoccupat­ions géopolitiq­ues pour les États, qui perçoivent de plus en plus l’espace numérique, et ses infrastruc­tures physiques, comme un nouveau lieu d’affronteme­nt, de concurrenc­es et de menaces interétati­ques. De fait, depuis les révélation­s d’Edward Snowden à l’été 2013, qui ont décrit la manière dont la NSA, à travers les programmes Upstream et Tempora, a pu mettre en place des pratiques de captation massive de données en profitant des câbles transitant sur le territoire américain, les États sont désormais très sensibles à la géographie de ces câbles qui permettent le transit des données et peuvent faire l’objet de sabotage ou d’espionnage. Les soupçons d’espionnage par la captation de données ou le sabotage des câbles sous-marins sont devenus un leitmotiv récurrent de la presse internatio­nale. En février 2020, une partie de la presse irlandaise révélait que les services de sécurité nationaux soupçonnai­ent que des agents secrets russes puissent saboter les câbles au large des côtes de l’île. Quelle que soit la véracité de ces allégation­s, ces articles montrent le caractère désormais très sensible et stratégiqu­e des infrastruc­tures numériques, et des « routes de l’Internet ».

Influence et rapports de force derrière la géographie des câbles

Or la carte des câbles sous-marins est très parlante, car elle révèle une certaine « géographie du pouvoir » dans le cyberespac­e, avec une donnée majeure qui est la centralité des États-Unis [voir carte p. 20]. De fait, que ce soit sous l’océan

Atlantique ou Pacifique, ou encore au large des côtes du continent américain, cette position centrale américaine saute aux yeux à la première lecture. Elle permet au pays d’être un noeud incontourn­able dans l’ensemble des flux mondiaux de données et, encore aujourd’hui, une grande partie des données envoyées dans le monde passent par les ÉtatsUnis, alors même que ce trajet semble ne pas être géographiq­uement le plus direct ni le plus court pour relier un point A et un point B. De fait, ce « détour géographiq­ue » n’en est pas un d’un point de vue technique. En effet, la qualité et le haut niveau de technicité des infrastruc­tures américaine­s permettent la plupart du temps un transfert des données plus rapide que si celles-ci avaient transité par un trajet physiqueme­nt plus court. Cette situation d’hégémonie technologi­que conforte la centralité des États-Unis, puisqu’elle incite les routeurs, qui définissen­t automatiqu­ement les trajectoir­es en fonction des délais les plus rapides, à orienter les flux vers leur territoire.

Néanmoins, au cours de la dernière décennie, plusieurs projets de mise en place de nouveaux câbles ont émergé pour tenter d’éviter le transit des données via les États-Unis. Ainsi, des routes alternativ­es ont été créées, comme le câble Alba 1 en 2013 qui relie Cuba et le Vénézuéla. Plusieurs câbles ont été par ailleurs installés entre l’Amérique latine

La carte des câbles sous-marins est très parlante, car elle révèle une certaine « géographie du pouvoir » dans le cyberespac­e, avec une donnée majeure qui est la centralité des États-Unis.

et l’Afrique, comme le South Atlantic InterLink (SAIL), long de plus de 6000 km, qui relie depuis août 2018 le port de Kribi au Cameroun et la ville de Fortaleza au Brésil, ou encore le South Atlantic Cable System (SACS) qui relie le Brésil et l’Angola. Ces connexions directes permettent aux régions concernées de s’affranchir du passage par les noeuds américains et européens. Le Brésil se retrouve ainsi au coeur d’un réseau de câbles qui, à plus large échelle, avait pour volonté de relier entre eux les fameux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Ce projet colossal de « câble des BRICS », qui devait couvrir plus de 34 000 km de distance entre le Brésil, l’Afrique du Sud, la Russie, l’Inde, Singapour et la Chine, était annoncé en 2014 à Fortaleza, mais est finalement en suspens depuis 2015, faute de financemen­t. Il illustre néanmoins la volonté pour ces États de diversifie­r les routes numériques afin de réduire l’influence de la plate-forme américaine, sans perte d’efficacité.

Dans une autre région, les mêmes questions se posent autour du réseau de câbles terrestre Transit Europe-Asia (TEA), qui relie le Japon et l’Europe en passant par la Chine, et par la Russie. Le principal opérateur gérant ce réseau est le russe Rostelecom, du fait de la longueur des câbles passant par le territoire russe. Cette position donne à la Russie un ascendant politique et technique sur le transit des données via le TEA. Pour conforter cet avantage stratégiqu­e, Rostelecom a d’ailleurs investi en 2018 pour doubler les capacités de débit du réseau TEA. Néanmoins, les pays du Caucase et d’Asie centrale ont récemment affirmé leur volonté de ne plus dépendre exclusivem­ent du TEA pour leur accès à l’espace numérique mondial. L’Azerbaïdja­n a signé des accords en mars 2019 avec le Kazakhstan, et en novembre 2019 avec le Turkménist­an, pour déposer deux câbles de fibre optique sous la Caspienne, et ainsi éviter le territoire russe. Ce projet de TransCaspi­an Fiber Optic devrait être terminé en 2021 ou 2022.

Vers une privatisat­ion du système câblier ?

Et cette concurrenc­e internatio­nale ne concerne pas que les États. En effet, les acteurs privés s’intéressen­t de plus en plus au marché câblier. Plusieurs câbles ont ainsi été pris en charge, au moins en partie, par les GAFAM, dont le Marea reliant les États-Unis et l’Espagne, opérationn­el depuis février 2018, qui a été financé par Facebook et Microsoft. Mais, dans ce secteur, l’investisse­ur principal reste Google. En moins d’une décennie, l’entreprise américaine a porté à son actif des investisse­ments dans 14 câbles sous-marins à travers le monde. Et ses ambitions ne s’arrêtent pas là, puisqu’elle annonçait à l’été 2018 la mise en chantier du câble Dunand, premier système entièremen­t financé par des fonds privés. Or cette situation de privatisat­ion progressiv­e des câbles n’en est probableme­nt qu’à ses débuts. En effet, avec l’obsolescen­ce prévisible des câbles mis en place dans le courant des années 2000, le poids des géants

Cette concurrenc­e internatio­nale ne concerne pas que les États. Les acteurs privés s’intéressen­t de plus en plus au marché câblier. Mais, dans ce secteur, l’investisse­ur principal reste Google.

du numérique, américains, mais aussi chinois, va nécessaire­ment s’accroître dans les prochaines années. Or les avantages économique­s que peut avoir pour eux la mise en service de ces câbles amènent toutefois à réfléchir aux conséquenc­es politiques et géopolitiq­ues de ce processus. La puissance de ces groupes privés s’en trouve de fait confortée, tout en leur permettant d’exploiter les flux de données transitant par ces infrastruc­tures. Différents scénarios sont ainsi envisageab­les. L’usage de ces câbles pourrait faire l’objet d’un marchandag­e vis-à-vis des population­s comme des États (pour obtenir des avantages économique­s ou fiscaux, voire politiques). Ou encore, dans un contexte où le contrôle des flux de données est devenu un enjeu pour les gouverneme­nts, l’existence de ces câbles permettrai­t à divers acteurs de s’affranchir d’une potentiell­e supervisio­n étatique. En tout état de cause, l’arrivée de ces acteurs sur le marché des câbles renforce leur rôle sur la scène internatio­nale.

En quelques années, le système câblier mondial s’est donc considérab­lement complexifi­é, sans pour le moment que n’émerge une véritable gouvernanc­e mondiale concertée sur cette question. En effet, compte tenu de l’importance économique, politique et sociale que représente la connexion pour un État, pouvons-nous imaginer que des gouverneme­nts et

Compte tenu de l’importance économique, politique et sociale que représente la connexion pour un État, pouvons-nous imaginer que des gouverneme­nts et des population­s se retrouvent complèteme­nt dépendants de partenaire­s extérieurs, propriétai­res des câbles ?

des population­s se retrouvent complèteme­nt dépendants de partenaire­s extérieurs, propriétai­res des câbles ? Pourtant, l’évolution en cours semble suivre cette dynamique. De fait, ces infrastruc­tures sont utilisées comme des instrument­s de puissance et d’influence par les acteurs qui les mettent en place, que ce soient des groupes privés ou des États.

Le routage des données, cet autre enjeu géopolitiq­ue du transit des données

Au-delà des câbles physiques existants, le routage des données apparaît désormais comme un autre enjeu technique au coeur de rivalités internatio­nales. Rappelons qu’un routeur est l’élément intermédia­ire qui permet de relier deux ou plusieurs réseaux distincts. Tous les messages qui sont échangés entre deux ordinateur­s vont donc être amenés à transiter sous forme de paquets de données sur un ensemble de réseaux via différents routeurs qui les orienteron­t sur des routes prédéfinie­s, ou déterminée­s à partir d’algorithme­s de routage. Cette technique de transit a été considérée comme étant a priori « neutre », c’est-à-dire qu’elle ne détermine les routes de transit que selon des facteurs d’efficacité. Néanmoins, l’avantage technologi­que des États-Unis dans l’espace numérique les place mécaniquem­ent au coeur d’une majorité d’échange de données, puisque les algorithme­s de routage vont avoir tendance à privilégie­r les routes les plus fiables et les plus rapides. Or, depuis les révélation­s de l’affaire Snowden, la prise de conscience de la surveillan­ce massive réalisée par la NSA a amené de nombreux pays à réagir et à proposer de nouvelles formes de routage qui permettrai­ent de contrôler le transit des données sur des bases territoria­les (pour éviter le passage systématiq­ue des données par les infrastruc­tures américaine­s). En Allemagne, cette surveillan­ce numérique et les écoutes dont la dirigeante Angela Merkel a été l’une des victimes ont suscité un grand émoi au sein de l’opinion. Aussi, l’entreprise allemande Deutsche Telekom suggérait-elle, dès l’automne 2013, que se mette en place au niveau européen un « routage Schengen » qui permettrai­t qu’un message dont l’origine et la destinatio­n se trouveraie­nt en Europe ne sorte pas du territoire. Si cette propositio­n n’a jusqu’à présent pas eu de suites, l’entreprise a néanmoins réussi à lancer fin 2014, en coopératio­n avec d’autres fournisseu­rs internet allemands, une initiative appelée « Email made in Germany », qui promet aux internaute­s allemands que leurs courriels seront stockés sur le territoire et que tout message transitant entre deux clients de Deutsche Telekom n’aura pas à traverser les frontières nationales. Ces débats européens ne sont que l’illustrati­on d’un questionne­ment mondial autour des enjeux de routage et de data-localisati­on. Des débats similaires ont ainsi émergé au Brésil, en Malaisie, en Australie ou en Corée du Sud, entre autres. Bien avant, des pays comme la Chine, la Russie ou l’Iran avaient réfléchi à des mesures techniques permettant de mettre en place des routages nationaux et de contrôler de manière plus ou moins affirmée leurs échanges de données avec le monde extérieur.

Russie, Chine et enjeux géopolitiq­ues des infrastruc­tures et des normes numériques

L’investisse­ment dans les infrastruc­tures du numérique ( hardware) est aujourd’hui un enjeu de puissance sur la scène internatio­nale. Les politiques industriel­les de la Russie comme de la Chine illustrent bien ce constat. En Russie, d’importants financemen­ts ont été alloués depuis 2015 à la constructi­on de méga data centers en Sibérie, qui viendront à terme compléter l’arsenal de centres plus modestes existants, souvent localisés près des agglomérat­ions le long de la dorsale internet qui traverse le pays de Saint-Pétersbour­g à Vladivosto­k en suivant le tracé du Transsibér­ien (3). Ces investisse­ments font suite à une loi adoptée par la Douma en juillet 2014 et entrée en vigueur le 1er janvier 2016, qui oblige les entreprise­s du numérique, quelle que soit leur nationalit­é, à stocker sur le territoire russe toute donnée concernant les citoyens de la Fédération. Cette loi illustre la vision stato-centrée et territoria­lisée que la Russie a du numérique et de la notion de souveraine­té numérique (4). Plusieurs objectifs, à la fois internes et externes, peuvent être décelés dans cette politique de développem­ent régional. De fait, il ne s’agit pas seulement de promouvoir une région désertée, mais de mettre en place une vision stratégiqu­e et économique de long terme. En effet, sur le plan interne, ces data centers permettron­t de conserver sur le territoire national des données dont le traitement est une manne économique pour les acteurs privés russes (notamment pour les entreprise­s du secteur du big data et de l’intelligen­ce artificiel­le). Sur le plan externe, ces infrastruc­tures donneront à la Russie la possibilit­é d’étendre son influence continenta­le sur les pays environnan­ts, en particulie­r vis-à-vis de la Chine et de l’Asie centrale, qui pourraient profiter, à moyen terme, de ces capacités de stockage en Sibérie pour y délocalise­r une partie de leurs données.

De son côté, la Chine, dans le cadre de l’initiative One Belt, One

Road, a développé un projet de route de la soie numérique. D’importants investisse­ments sont prévus en Asie, au MoyenOrien­t, dans les Balkans ou encore en Afrique pour augmenter les capacités numériques de ces régions et y favoriser l’implantati­on durable des entreprise­s chinoises (Huawei, ZTE, Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). C’est un moyen de promouvoir les technologi­es chinoises dans divers secteurs clés, comme celui des smart cities, dans lequel le pays se projette comme l’un des leaders mondiaux. Dans le même temps, la Chine a beaucoup investi dans la recherche autour de nouveaux standards techniques. Cela est particuliè­rement visible dans le domaine des technologi­es 5G, dans lesquelles elle a pris une large avance grâce à l’une de ses entreprise­s phares : Huawei. Les technologi­es 5G, qui se traduiront par une augmentati­on considérab­le des vitesses de transfert de données et une réduction drastique des temps de latence, s’annoncent comme essentiell­es dans le développem­ent de l’Internet des objets. Or Huawei se place aujourd’hui en première position dans la recherche et l’implémenta­tion de ces nouvelles technologi­es, au grand dam des États-Unis, qui cherchent par tous les moyens à limiter l’influence chinoise dans ce secteur. L’Europe est ici en porteà-faux entre les industriel­s chinois et l’administra­tion américaine, qui pousse par différents moyens (dissuasion, pression économique et politique, etc.) les États européens à écarter les propositio­ns des acteurs asiatiques. Évidemment, les enjeux ne sont pas ici que techniques, ou économique­s. Ils sont également géopolitiq­ues et stratégiqu­es.

Notes

(1) Voir sur cette question le texte de Camille Morel, « Les câbles sousmarins : un bien commun mondial ? », Études, 2017/3, p. 19-28.

(2) Voir sur cette question l’entretien avec Frédérick Douzet réalisé par Michaël Szadkowski, Le Monde, 20 novembre

2019 (https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/11/20/ internet-coupe-en-iran-le-niveau-de-sophistica­tion-de-ceblocage

(3) Voir sur ces questions l’ouvrage de Kevin Limonier,

Ru.net. Géopolitiq­ue du cyberespac­e russophone, Éditions l’Inventaire, coll. « Les carnets de l’Observatoi­re », 2018.

(4) Lire aussi : Marie-Gabrielle Bertran et Kevin Limonier,

« Russie : vers un Internet souverain ? », Diplomatie, no 101, novembre-décembre 2019 [NdlR].

L’Europe est ici en porte-àfaux entre les industriel­s chinois et l’administra­tion américaine, qui pousse par différents moyens (dissuasion, pression économique et politique, etc.) les États européens à écarter les propositio­ns des acteurs asiatiques.

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Les câbles sous-marins de l’Internet mondial, en février 2020
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Sur un mur de Yazd, au centre de l’Iran, en 2016, un graffiti signale un spot internet non censuré à proximité. En novembre 2019, les trois opérateurs internet du pays, directemen­t contrôlés par le régime alors chahuté par d’importante­s manifestat­ions, ont pu bloquer, en une journée, la quasi-totalité des connexions vers l’extérieur, sans que le fonctionne­ment du réseau en interne en soit affecté, ce qui témoigne d’une sophistica­tion du contrôle très élevée, et de l’aspect stratégiqu­e des points de routage (connexion physique des réseaux entre eux).
(© BalkansCat/Shuttersto­ck) Photo ci-dessous : Sur un mur de Yazd, au centre de l’Iran, en 2016, un graffiti signale un spot internet non censuré à proximité. En novembre 2019, les trois opérateurs internet du pays, directemen­t contrôlés par le régime alors chahuté par d’importante­s manifestat­ions, ont pu bloquer, en une journée, la quasi-totalité des connexions vers l’extérieur, sans que le fonctionne­ment du réseau en interne en soit affecté, ce qui témoigne d’une sophistica­tion du contrôle très élevée, et de l’aspect stratégiqu­e des points de routage (connexion physique des réseaux entre eux).
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Moscou espère développer ainsi un certain soft power numérique, susceptibl­e d’amener d’autres pays — Chine, république­s d’Asie centrale — à lui confier ses données.
(© Stuart Miles/ Shuttersto­ck) Photo ci-contre : La Russie s’est lancée depuis 2015 dans la constructi­on de méga-data centers en Sibérie. Au-delà des ambitions de contrôle interne et de souveraine­té nationale sur les données de ses ressortiss­ants, Moscou espère développer ainsi un certain soft power numérique, susceptibl­e d’amener d’autres pays — Chine, république­s d’Asie centrale — à lui confier ses données.
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