Vers la renaissance industrielle
Anaïs Voy-Gillis et Olivier Lluansi, Clichy, éd. Marie B, avril 2020, 64 p.
Hier méprisée, l’activité industrielle est désormais au coeur des priorités — ou au moins des discours des politiques, qui y voient l’avenir de nos emplois et de nos économies développées. La crise économique et financière de 2008 puis les « gilets jaunes » ont montré les dégâts causés par la désindustrialisation : fracture sociale et territoriale, sentiment de relégation, voire d’abandon d’une partie de la population se traduisant sur le plan électoral par un vote de plus en plus favorable aux partis et leaders nationalistes-identitaires… Or l’industrie de demain reste largement à inventer. Cela est d’autant plus vrai avec le choc que la crise sanitaire de 2020 fait vivre au secteur : aux nombreux bouleversements qui remettaient déjà en cause son modèle et appelaient à en faire émerger une nouvelle approche, sont venues s’ajouter les difficultés colossales liées à l’arrêt total ou partiel de nombreuses activités pendant le confinement, à la chute de la consommation, à l’augmentation du chômage… « Digitalisation », « industrie du futur » ou « numérisation », ces concepts qui annoncent de vastes mutations sauront-ils sortir l’industrie de la crise inédite où la COVID-19 l’a plongée ? Anaïs Voy-Gillis détaille ces dynamiques et leurs impacts sur la manière de produire, posant in fine la question de la place de l’homme dans l’usine de demain. Des réflexions ô combien nécessaires à l’heure de relancer toute l’économie, et que l’auteur rend accessibles grâce à une présentation didactique enrichie de cartes en couleur.