Le monde vu de Moscou. Géopolitique de la Russie et de l’Eurasie postsoviétiques
Jean-Sylvestre Mongrenier, Paris, PUF, octobre 2020, 644 p.
À la mesure de l’immensité de son territoire, entre Baltique et Pacifique, le projet russe consiste à retrouver un statut de puissance globale, en opposition à l’Occident. L’approche raisonnée de ce « phénomène » géopolitique suppose la connaissance des lieux et espaces où s’exerce la puissance, la compréhension des rapports bilatéraux, la saisie des représentations à travers lesquelles les dirigeants voient et pensent le monde. Pour accompagner le lecteur dans cette voie, Jean-Sylvestre Mongrenier, professeur agrégé d’histoire-géographie et chercheur à l’Institut français de géopolitique, propose un format original : celui du dictionnaire. Outre des articles historiques (« Pierre le Grand », « Sarmates »…), philosophiques (« nihilisme »…), doctrinaux (« doctrine Guerassimov » ou « de guerre hybride »…), économiques (« secteur nucléaire civil », « blé russe »…), ou des portraits de personnalités essentiels pour appréhender la Russie d’aujourd’hui (Poutine bien sûr, mais aussi Alexeï Navalny, Sergueï Choïgu ou le patriarche de Moscou Kirill Ier), de nombreux développements sont consacrés à des entités de la Fédération de Russie ou encore aux relations de la Russie avec différents pays — voisins, alliés, concurrents — sur tous les continents. Au fil de ses 550 entrées, l’ouvrage offre ainsi au lecteur une multitude de perspectives sur cette « Eurasie », notion désormais centrale dans la géopolitique russe.