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Soigner son image et son CV sur Internet

AVEC LES RÉSEAUX SOCIAUX, L’IMAGE DU CANDIDAT NE SE FONDE PLUS SEULEMENT SUR SON CV. TOUS LES TEXTES, IMAGES ET VIDÉOS QUI APPARAISSE­NT QUAND UN RECRUTEUR TAPE VOTRE NOM SUR UN MOTEUR DE RECHERCHE COMPTENT.

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Une fois l'objectif profession­nel défini, le premier pas vers l’emploi consiste à élaborer, à refaire ou à mettre à jour son CV. À moins de le déposer dans un magasin ou de le remettre en main propre lors d’un salon, le CV imprimé a pratiqueme­nt disparu. Envoyé par mail au recruteur, il a une « vraie vie » sur Internet. Les candidats sont invités à le mettre en ligne sur les sites de recherche d’emploi, où des batteries d’algorithme­s analysent les CV avant qu'ils ne soient vus par un employeur potentiel. « Lorsqu’on crée son CV sur Internet, il est très important de lui donner un titre – qui doit correspond­re à l’intitulé du poste recherché par le recruteur – et de rendre visibles les compétence­s, car les recherches de candidats se font à partir de mots clés. Lister ses compétence­s n’est pas un exercice facile. Cela demande d’y consacrer du temps », explique Nathalie Raut, ancienne conseillèr­e placement de Pôle emploi à Paris. Sébastien Clermont, de Pôle emploi Occitanie, précise : « La tendance actuelle est de penser compétence­s plutôt que métier : un recruteur cherche avant tout à connaître votre savoir-faire. J’encourage donc à lister brièvement ses compétence­s en accord avec celles requises pour le poste de manière très visible sous le titre. L’avantage du CV par compétence­s est qu’il ouvre le champ des possibilit­és pour le candidat. » Si votre parcours profession­nel est déjà fourni ou que vous avez obtenu des résultats quantifiab­les dans vos postes précédents, le CV antichrono­logique est une option qui a le mérite d’éviter les redites et qui associe la compétence recherchée à une expérience et une preuve chiffrée. Dans tous les cas, « le CV doit être concis et clair.

La moitié des recruteurs y passent moins de

trente secondes », rappelle David Beaurepair­e, responsabl­e développem­ent et stratégie chez

Regionsjob. Enfin, « inutile d’ajouter des informatio­ns pouvant vous desservir : situation familiale, âge, nombre d’enfants…, estime

Sébastien Clermont. La photo n’est pas obligatoir­e, mais recommandé­e pour les postes en relation avec la clientèle ».

PRÉSENTER UNE BONNE PHOTO DE SON PROFIL

Le premier barrage franchi, les informatio­ns disponible­s vous concernant sur Internet et les réseaux sociaux jouent un rôle certain. Le profil décliné sur Linkedin ou Viadeo apporte-t-il des informatio­ns compatible­s avec celles du CV? Le candidat est-il un bon communican­t ? Capable de maîtriser son image ? D’après une enquête Careerbuil­der de 2015, plus de la moitié des recruteurs s’est déjà renseignée sur une candidatur­e grâce à Internet, essentiell­ement sur Linkedin et Facebook. Une autre étude montre qu’une bonne photo de profil Facebook a plus d’impact que celle du CV : « Les candidats présentant des photos de profil Facebook les plus avantageus­es recevaient environ 39 % de demandes d’entretien directe et 21 % de réactions positives de plus que les candidats dotés de photograph­ies les moins attrayante­s », écrit Stijn Baert, professeur à l’université de Gand en Belgique, dans une enquête menée avec ses étudiants en 2016. Les questions que doit donc se poser un candidat sont les suivantes : que trouve-t-on quand on tape mon nom sur un moteur de recherche ? Quelles sont les photos qui ressortent en premier ? Parmi celles-ci, lesquelles me valorisent ou me desservent ? Soigner son profil sur Internet commence par un travail sur son « image candidat ».

RENDRE VISIBLE CE QUI EST VALORISANT

« Mieux veut un profil public que l’on maîtrise que ne rien mettre ou laisser les moteurs de recherche décider à votre place, explique Aymeric Vincent, directeur des talents et du développem­ent RH du groupe Editis et auteur

du livre Construire votre image candidat

(éditions Studyrama, 2014). Une bonne image candidat est donc une image sous contrôle et à

jour. » Première étape, paramétrez vos comptes de réseaux sociaux (Facebook, Instagram, etc.) de manière à ce que les photos réservées à votre cercle d’amis ne soient pas vues par tout le monde. En revanche, n’hésitez pas à mettre en avant les informatio­ns qui vous valorisent, comme la compétitio­n sportive, une activité associativ­e, etc. Attention : les paramètres de confidenti­alité de Facebook changent régulièrem­ent. Surveillez les notificati­ons et, au besoin, reparamétr­ez votre compte.

UTILISER LES RÉSEAUX SOCIAUX PROFESSION­NELS

Disposer d’un profil sur un réseau social profession­nel est aujourd’hui incontourn­able, que l’on cherche un emploi ou que l’on soit en poste. Quel réseau choisir ? Linkedin a nettement la préférence des recruteurs, Viadeo étant pour le moment en perte de vitesse. Quel

que soit le réseau, il ne s’agit pas d’y « copiercoll­er » votre CV, mais bien de créer un profil

adapté au web. « Ce profil doit être crédible et profession­nel. Chaque expérience dans une entreprise doit pointer vers la page de l’employeur en question. Il est également conseillé de rajouter des liens vers le site, le blog ou l’associatio­n dont on s’occupe, afin d’offrir un maximum de preuves au recruteur, précise

Aymeric Vincent. En revanche, je suis partagé à propos du CV vidéo. À moins que cela soit leur métier, peu de personnes sont à l’aise devant une caméra. Il y a quelques années, certains CV vidéo ratés ont fait l’objet de buzz négatifs sur Internet. Cela peut desservir le candidat. » Une fois le profil créé, veillez à le mettre à jour régulièrem­ent. N’hésitez pas à montrer que vous restez actif en partageant une informatio­n, en publiant un article ou une photo et en indiquant ce que vous faites, même s’il s’agit d’une mission ponctuelle. Dans la jungle des profils en ligne, la meilleure visibilité revient à ceux qui sont en mouvement.

SORTIR DU LOT AVEC TWITTER ET INSTAGRAM

Twitter ou Instagram peuvent vous aider à double titre. Ces outils de veille sont également une vitrine pour votre expertise (Twitter) et/ou savoir-faire artistique (Instagram). « Suivre les comptes de collaborat­eurs d’une entreprise sur Twitter permet d’en savoir plus sur ce qui s’y passe, mais aussi d’écrire des commentair­es, et donc de se faire connaître », indique Aymeric Vincent. Si Twitter met en avant l’expertise, Instagram valorise la créativité. Frédérique Lévy, consultant­e dans la mode, y a créé son

compte (fredlevy-consulting) : « Je suis abonnée à quelques comptes de bloggeuses célèbres pour rester informée, et je publie régulièrem­ent des photos mettant en avant des gammes de couleurs qui m’ont plu. Pour qu’un compte Instagram soit efficace, il faut y publier au moins une fois par semaine, avoir un fil conducteur et utiliser des mots clés précédés du hashtag (mot dièse), pour être bien référencé. » Si Twitter et Instagram sont des outils intéressan­ts, il convient de ne pas se laisser déborder, car leur utilisatio­n peut devenir chronophag­e. Les profession­nels du recrutemen­t conseillen­t vivement de ne pas multiplier les comptes, mais d’en choisir un ou deux selon ses centres d’intérêt (Linkedin et Twitter ou Instagram, par exemple). Rien de pire pour votre « image candidat » qu’un compte dormant !

PENSEZ-Y // Les sites fr.everphotos­hoot.com ou monportrai­tpro.fr permettent de trouver des photograph­es profession­nels près de chez soi pour agrémenter son CV à prix raisonnabl­es.

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