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Compte personnel de formation, mode d’emploi

- Par Yves Deloison

CONÇU POUR SE FORMER TOUT AU LONG DE SON PARCOURS PROFESSION­NEL, CE DISPOSITIF PERMET DE CONSERVER SES DROITS MÊME EN CAS DE CHANGEMENT D’EMPLOI OU DE STATUT. EXPLICATIO­NS POUR L’UTILISER AU MIEUX.

En 2014, le compte personnel de formation (CPF) remplace le droit individuel à la formation (DIF). Jusqu’alors, les droits ouverts à la formation étaient rattachés au contrat de travail. Désormais, les voici définitive­ment acquis par la personne, quelle que soit sa situation profession­nelle, y compris si elle change d’employeur, de statut, ou si elle perd son emploi.

Qui y a droit ?

Aujourd’hui, tous les salariés du secteur privé, à partir de 16 ans (15 ans pour les apprentis) et les demandeurs d’emploi inscrits ou pas à Pôle emploi. Le CPF est alimenté en heures de formation jusqu’au départ à la retraite, voire audelà pour ceux qui exercent une activité bénévole et de volontaria­t. Les fonctionna­ires en bénéficier­ont en 2018, comme les travailleu­rs indépendan­ts et tout non-salarié et conjoint collaborat­eur.

Combien d’heures de formation pouvezvous acquérir ?

Le CPF ouvre droit à 24 heures de formation par an – créditées chaque premier trimestre de l’année suivante – jusqu’à

l’acquisitio­n de 120 heures, puis à 12 heures annuelleme­nt dans la limite de 150 heures. Pour les personnes à temps partiel, le nombre d’heures est proratisé, sauf dispositio­n plus favorable. « Les personnes dépourvues de qualificat­ion bénéficien­t d’un doublement des heures acquises, soit un crédit maximal de 48 heures par an cumulables, dans la limite de 400 heures », précise Karine Dartois, adjointe au responsabl­e coordinati­on et relation aux réseaux du Fonds paritaire de sécurisati­on des parcours profession­nels (FPSPP).

La priorité est-elle donnée aux formations courtes ?

Non, vous pouvez suivre une formation longue. « Des organismes paritaires collecteur­s agréés (OPCA) mobilisent des fonds pour les heures manquantes », explique Olivier Phelip, directeur général adjoint d’uniformati­on. Un salarié peut aussi cofinancer son cursus par l’intermédia­ire du congé individuel de formation (CIF) ou du plan de formation de l’entreprise. Pour les demandeurs d’emploi, Pôle emploi propose parfois des financemen­ts complément­aires. À noter, les frais pédagogiqu­es et de déplacemen­t peuvent être pris en charge par L’OPCA ou l’entreprise.

Quelles sont les formations accessible­s ?

« Celles qui permettent l’insertion, la reconversi­on ou la création d’entreprise, ou encore l’acquisitio­n de compétence­s,

répond Karine Dartois. Sur moncomptef­ormation.gouv.fr les partenaire­s sociaux établissen­t les listes de certificat­ions consultabl­es. L’une est valable pour tous et partout. Une deuxième, régionale, répond aux besoins locaux. La dernière est proposée par les branches profession­nelles. » Peuvent être notamment financés le bilan de compétence­s, l’accompagne­ment de la validation des acquis de l’expérience (VAE) et le permis B, dès lors que le projet le justifie.

Comment utiliser le CPF ?

Pour connaître vos droits, connectez-vous au site internet moncomptef­ormation.gouv.fr et ouvrez un compte avec votre numéro de Sécurité sociale. Puis indiquez la branche d’activité dont vous dépendez – grâce au code APE (activité principale exercée) de l’employeur – et votre lieu de résidence pour connaître les formations liées avec votre profil.

L’accord de l’employeur est-il indispensa­ble ?

Non, il n’est pas nécessaire.

« La formation se déroule alors hors du temps de travail et en

toute confidenti­alité », ajoute Karine Dartois. Si elle s’effectue pendant le temps de travail, le salarié doit demander l’autorisati­on à l’employeur 60 jours avant le démarrage de la formation si elle dure moins de 6 mois, et 120 jours avant si elle dure plus de 6 mois.

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