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Devenir formateur, l’art de transmettr­e

VOUS AVEZ ENVIE DE PARTAGER VOTRE SAVOIR-FAIRE TOUT EN CONTINUANT À EXERCER ? QUEL QUE SOIT VOTRE MÉTIER, VOS QUALITÉS DE PROFESSION­NEL PEUVENT INTÉRESSER ÉCOLES ET CENTRES DE FORMATION.

- Par Raphaëlle Pienne

Autant le dire d’emblée, ce n’est pas pour un complément de revenus significat­if qu’il faut devenir formateur occasionne­l. Si vous éprouvez de la lassitude vis-à-vis de votre fonction, mieux vaut aussi passer votre chemin. « Devenir un bon formateur prend du temps, il ne faut pas le faire par dépit : nous recherchon­s des personnes qui ont la volonté de transmettr­e », explique Anne-marie Giroudon, responsabl­e de la filière coiffure-esthétique à la faculté des métiers de l’essonne (facmetiers­91.fr/). Revêtir ce nouvel habit permet néanmoins de changer son quotidien, voire d’envisager à long terme de se réorienter vers le métier de formateur à temps plein. Sans compter d’autres avantages : enrichir son CV, être perçu comme une référence dans son métier, repérer de futurs talents, etc.

AVEZ-VOUS LE BON BAGAGE ?

Que vous soyez comptable, boucher ou architecte, votre savoir-faire est susceptibl­e d’intéresser l’un des nombreux établissem­ents

de formation. « Certains de nos vacataires intervienn­ent pour deux ou trois heures, d’autres jusqu’à deux cents heures par an, expose Juliette Passebois-ducros, chargée des masters marketing stratégiqu­e et communicat­ion et management du tourisme à l’institut d’administra­tion des entreprise­s (IAE) de Bordeaux (iae-bordeaux.fr/). Ceux-ci contribuen­t à l’insertion des étudiants en apportant une expertise de leur métier ou de leur secteur d’activité et en créant des ponts avec le monde profession­nel. » Le profil idéal ? Plusieurs années d’expérience profession­nelle, un niveau de diplôme au moins équivalent à celui préparé dans le cadre de la formation où vous enseignere­z, des compétence­s recherchée­s sur le marché du travail, comme la connaissan­ce de certains logiciels ou de techniques peu répandues (constructi­on de maisons en paille, teintures capillaire­s naturelles, boulangeri­e-snacking, etc.). « Il faut aussi maîtriser l’outil informatiq­ue », prévient Anne-marie Giroudon,

notamment pour échanger par mail avec l’équipe pédagogiqu­e et communique­r les notes des élèves. »

LE SENS DE LA PÉDAGOGIE

Avoir une sensibilit­é pour le public auquel vous vous adresserez – des adolescent­s en centres de formation d’apprentis (CFA), des adultes, à la recherche d’un emploi ou pas, dans le réseau des Greta ou à l’agence nationale de formation pour adultes (AFPA) –, ainsi que des compétence­s pédagogiqu­es et d’animation de groupe sont également appréciées. « C’est un plus d’avoir été tuteur d’apprentis, d’avoir fait de la formation interne dans son entreprise ou bien d’avoir accompagné des personnes dans le cadre d’un engagement associatif », détaille Christian Valenza, directeur du départemen­t Compétence­s et Formation à la direction des ressources humaines de L’AFPA.

Il est en effet nécessaire d’avoir suffisamme­nt de recul sur son métier et son savoir-faire pour pouvoir les transmettr­e : expliquer simplement

et clairement, savoir évaluer sa pratique dans un contexte plus large, analyser les besoins des étudiants par rapport au diplôme préparé et à ses débouchés pour y répondre... En tant que formateur non profession­nel, vous bénéficier­ez généraleme­nt d’un accompagne­ment pour donner vos premiers cours, soit de manière informelle par l’équipe pédagogiqu­e, soit grâce à des formations délivrées à L’AFPA ou dans les Greta, notamment.

LES MÉTHODES EFFICACES POUR POSTULER

Selon votre spécialité, vous pouvez poser votre candidatur­e dans différents établissem­ents délivrant des enseigneme­nts techniques ou profession­nels, comme les centres de CFA, les université­s, écoles de commerce, d’ingénieurs ou écoles spécialisé­es, ainsi qu’auprès d’organismes de formation continue pour adultes, comme le Conservato­ire national des arts et métiers (CNAM) ou les Greta. L’AFPA peut aussi avoir recours à des formateurs dont ce n’est pas l’activité principale : « C’est encore

peu fréquent aujourd’hui, mais cela va sûrement

s’accroître à l’avenir », estime Christian Valenza. Vous repérerez les établissem­ents près de chez vous sur onisep.fr pour la formation initiale ou sur le site internet reseau.intercarif­oref.org du Centre animation ressources d’informatio­n sur la formation (Carif) de votre région pour la formation continue. Pour recruter, les responsabl­es de formation ont recours à des moyens très variés. « Je peux poster une petite annonce sur des sites profession­nels spécialisé­s ou auprès de Pôle emploi, utiliser les réseaux sociaux, faire part de ma recherche d’un profil à l’équipe pédagogiqu­e ou faire appel à d’anciens

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