Comment choisir sa platine vinyle
DEPUIS QUELQUES ANNÉES, LE DISQUE VINYLE CONNAÎT UN SECOND SOUFFLE. FINI LE TOUT NUMÉRIQUE, LA NOUVELLE TENDANCE, C’EST LE RETOUR DE LA GALETTE. C’EST DÉCIDÉ, VOUS ALLEZ VOUS OFFRIR UNE PLATINE VINYLE. MAIS PAR OÙ COMMENCER?
C’EST UN INVESTISSEMENT
Il n’y a pas de secret, une bonne platine, c’est cher. Pour Alban Lecourt, vendeur chez Ground Zero, c’est clair : « En dessous de 180 euros, ce n’est pas la peine, c’est du périssable, avec une mauvaise qualité sonore. On ne peut pas changer les pièces, donc une fois que c’est usé, c’est fini. Leur durée de vie va de six mois à cinq ans, au mieux. Une platine, c’est un investissement de long terme, comme un beau
meuble. » Mevin, disquaire et collectionneur, est de son avis : « On a énormément de retours sur la qualité de nos vinyles. Pour nous, ce sont de faux retours. En fait, les platines bon marché ne permettent pas une écoute optimale du vinyle,
donc ça saute, ça grésille, ça vibre… ». Pour lui, une platine correcte, c’est minimum 200 euros. Car pour un rendu optimal, il faut avoir un système son qui tient la route. Stéphane
Gissy, chef de produit à la Fnac, recommande d’équilibrer son budget entre les différents éléments d’une chaîne, de la source jusqu’au diffuseur. Il ne sert à rien de mettre la moitié du prix de sa chaîne dans la platine. Idéalement, il propose un tiers du budget dans la platine, un tiers dans l’ampli et un tiers dans les enceintes.
LE DESIGN, C’EST IMPORTANT
Quitte à dépenser de l’argent dans une platine, autant qu’elle soit belle. D’autant qu’elle va nous durer pour la vie. « Il y a un aspect coup de coeur très fort. C’est un produit d’émotion, de nostalgie », précise Stéphane Gissy. Sur ce point, faites-vous plaisir. « Design, ce n’est pas un gros mot pour une platine, loin de là ! », rassure Alban Lecourt.
LA BONNE MÉCANIQUE Automatique ou manuelle?
Si vous recherchez la simplicité, prenez une automatique. Lorsqu’on lance la lecture, le bras positionne la tête de lecture au bon endroit, avec le bon niveau de pression. Et quand le disque est terminé, le bras se lève pour se remettre au repos. Si vous n’êtes pas habitué à ces réglages, c’est un bon choix qui vous permet d’éviter d’abîmer votre disque. « Mais il y a un charme à régler soi-même le bras de sa platine, qui donne un rapport plus physique avec la musique », rappelle Stéphane Gissy. En dehors du geste plus authentique, pour Cyril Debarge, producteur de musique et DJ, la platine manuelle permet d’aller chercher le morceau qu’on veut sur le vinyle.
Entraînement direct ou par courroie?
« Les meilleures platines audiophiles fonctionnent par courroie, pour éviter les vibrations transmises par l’entraînement direct », précise Mevin. « L’entraînement direct a été démocratisé par le modèle MK2 de Technics, c’est une platine mythique pour les DJS. Ultrasolide, avec une très bonne lecture, mais utile seulement pour mixer ou scratcher », explique Alban Lecourt.
Préampli phono intégré ou pas?
Pour écouter un vinyle, il faut une platine branchée à un préamplificateur phono, lui-même relié à une amplification qui débouche sur des enceintes. Ce préampli, « c’est ce qui permet d’amplifier le très faible signal électrique qui sort de la tête de lecture pour l’amener à un niveau standard reconnu par tous les appareils de hi-fi classiques. Ce qui permet de brancher la platine sur n’importe quel ampli, sans avoir besoin d’une entrée spécifique appelée phono. Toutes les platines d’entrée de gamme ont un préampli phono systématiquement intégré, c’est plus simple », explique Stéphane Gissy.
DES OPTIONS SUR MESURE
Avec le retour du vinyle, de nouvelles options sont apparues récemment. Stéphane Gissy nous met en garde: « Côté prix, si la platine est équipée en USB ou en Bluetooth, tout l’argent va passer dans ces différentes options. Si ce n’est pas essentiel, il vaut mieux investir la même somme dans une platine simple. » Et Alban