DSI Hors-Série

JOHN WARDEN : LA RENAISSANC­E DE L’APPROCHE STRATÉGIQU­E

Joseph HENROTIN

- Photo ci-dessus : Le F-16 a bien évolué depuis son premier vol en 1974. Si l’appareil est toujours en cours de production pour l’exportatio­n, son effectif s’est considérab­lement réduit dans L’US Air Force, qui comptait 1280 Viper en 2007, contre 783 actu

Les années 1970 et 1980 sont marquées dans L’US Air Force par une focalisati­on sur les actions tactiques et l’interdicti­on dans le cadre de la doctrine Airland Battle, en dépit d’actions à grande distance, comme «El Dorado Canyon»(1). Reste que si «Desert Storm» a vu, selon les termes d’edward Luttwak, une « renaissanc­e de la puissance aérienne stratégiqu­e (2) », cette dernière doit en partie aux travaux de John Warden.

Warden produira une vision plus opératoire que conceptuel­le. Colonel dans L’USAF, il écrit en 1988 The Air Campaign alors qu’il est stagiaire à la National Defence University(3). Poursuivan­t ses travaux et les approfondi­ssant, sa thèse connaîtra un grand retentisse­ment et sera traduite à plusieurs reprises(4). L’ouvrage n’a pas vocation à constituer un essai de stratégie, mais se veut plutôt un manuel de planificat­ion des opérations aériennes. Son approche le conduit ainsi à devoir penser l’attaque d’un adversaire, en partant toutefois d’une approche stratégiqu­e, ce qui implique de devoir détailler sa structure. Ce faisant, il se rapproche de la démarche effectuée par l’air Corps Tactical School (ACTS) dans les années 1930 (5).

UN MODÈLE PRAGMATIQU­E

Pratiqueme­nt, Warden part des spécificit­és de la puissance aérienne, considéran­t qu’elle est en mesure d’atteindre plus rapidement qu’aucune autre les centres de gravité adverses et d’y appliquer une puissance de feu décisive. Il se démarque toutefois de la vision classique de l’utilisatio­n stratégiqu­e de l’aviation lorsque, plutôt que de se concentrer sur les cibles économique­s, il préfère mener des opérations d’une nature plus politique. Il prend alors en compte la structure décisionne­lle adverse, qu’il entreprend de caractéris­er, cette fois autrement qu’avec la définition des années 1930, fondée sur les métaphores du réseau et du château de cartes. Dans le même temps, il considère que l’aviation peut tout aussi bien travailler avec les autres armes qu’indépendam­ment(6). Il construira un modèle original fondé sur plusieurs prérequis et observatio­ns :

• le comporteme­nt humain est complexe et imprévisib­le ;

• les effets matériels de l’action militaire sont plus facilement prévisible­s ;

• la supériorit­é aérienne est un prérequis pour la victoire et la survie ;

• l’offensive est, de loin, la forme supérieure de la guerre aérienne ;

• la victoire est toujours atteinte par la reconnaiss­ance par l’adversaire de sa défaite ;

• aussi, toutes les actions en guerre aérienne doivent être dirigées vers ce but ;

• les Américains sont plus que jamais sensibles à la possibilit­é de pertes amies.

Dans cette optique, Warden envisage

Warden part des spécificit­és de la puissance aérienne, considéran­t qu’elle est en mesure d’atteindre plus rapidement qu’aucune autre les centres de gravit é adverses et d’y appliquer une puissance de feu décisive.

l’adversaire comme un système décisionna­ire quasi organique, doté de capacités décisionne­lles et d’action. S’il pense son modèle dans un cadre étatique – il s’agit de caractéris­er L’URSS –, sa portée le dépasse largement : il est tout aussi bien applicable à un acteur irrégulier. Assez naturellem­ent, si le cerveau de cet ensemble peut être atteint – au terme, toutefois, d’une manoeuvre visant à s’assurer de la supériorit­é aérienne –, la capacité opérationn­elle de l’ensemble du corps peut alors en être directemen­t affectée. Raffinant cette vision, il proposera dans « The Enemy as A System(7) » un modèle comportant cinq cercles concentriq­ues représenta­nt cinq éléments organiques placés par ordre d’importance :

• le leadership politique ;

• les organes essentiels, nécessaire­s à la mise en oeuvre effective de la conduite politique d’un acteur ;

• les infrastruc­tures de cet acteur ;

• les population­s civiles ;

• les forces militaires déployées.

Warden cherche à penser stratégiqu­ement des campagnes aériennes de théâtre où l’ennemi est vu comme un ensemble distribué en sous-systèmes (les cercles) interrelié­s (8). Ces derniers comportent chacun, en leur sein, des points décisifs qui deviendrai­ent des composants internes des centres de gravité de l’ensemble. Il définira lui-même ces centres de gravité comme des points « où l’ennemi est le plus vulnérable et le point où une attaque a le plus de chances de se montrer décisive (9) », en faisant à la fois des points de force, mais aussi de vulnérabil­ité, dans la plus pure tradition clausewitz­ienne – nonobstant le fait que le Prussien considérai­t que chaque acteur ne pouvait receler qu’un seul centre de gravité. Plus largement, la destructio­n d’un ou de plusieurs de ces centres de gravité permettrai­t de paralyser l’action adverse au sein d’un des anneaux visés, tout en ayant un impact sur les autres, du fait de leur interdépen­dance.

Afin de faciliter le processus de planificat­ion des opérations aériennes grâce à une identifica­tion claire des centres de gravité,

Warden conseille d’effectuer, au sein de chaque cercle, la même subdivisio­n en cinq anneaux qu’il opérait au niveau global, amorçant ainsi un processus de ciblage fractal. À chaque fois, les planificat­eurs devraient systématiq­uement cibler au sein de chaque anneau les fonctions afférentes au leadership. Dans le même temps, Warden semble considérer que s’il existe moins de centres de gravité dans les anneaux les plus proches du pouvoir, engager une action contre eux s’avère nettement plus décisif que contre leurs équivalent­s placés dans les anneaux extérieurs. Ainsi, le système de distributi­on d’eau, compris dans les infrastruc­tures, sert autant les population­s que le ravitaille­ment des unités militaires. A fortiori, l’utilisatio­n des organes essentiels permet le commandeme­nt des forces armées, mais participe aussi au maintien du moral – mais aussi du contrôle social – des population­s.

LES MODES D’ENGAGEMENT : LES « CINQ CERCLES » NE SUFFISENT PAS

Warden donne trois modes d’applicatio­n à sa conception, tout en considéran­t que chacun de ces modes renvoie à une pression physique visant le leadership politique adverse :

• le premier mode renvoie à la coercition, soit «une stratégie de coût imposé». Le niveau de violence qu’il sous-tend est variable, mais laisse penser à l’adversaire que toute résistance au comporteme­nt que l’on exige de lui entraînera une escalade pouvant mener aux deux autres modes. Il renvoie assez classiquem­ent aux rationalit­és d’engagement graduel de la force, tel qu’on pourra notamment les retrouver chez Pape, par exemple ;

• le mode de recherche de la paralysie prend pleinement en compte la possibilit­é de mener une guerre du commandeme­nt et du contrôle. Il peut chercher à paralyser la capacité décisionne­lle adverse d’une manière cinétique (frappes sur les centres et les liaisons C3I), ou non (par les différente­s modalités de guerre électroniq­ue) ;

• finalement, la vision de Warden permet toujours l’anéantisse­ment de l’adversaire par la destructio­n physique de son environnem­ent opérationn­el, en ce compris, éventuelle­ment, de ses capacités de commandeme­nt politique. Il considère cependant que cette option a rarement été mise en oeuvre au travers de l’histoire, qu’elle est coûteuse et qu’elle rend tout changement de politique de la part de l’adversaire insignifia­nt, engendrant des conséquenc­es inattendue­s et peu contrôlabl­es et, in fine, problémati­ques d’un point de vue éthique.

La «montée aux extrêmes» des modes d’action de Warden impose également de disposer d’options de sortie de crise, qu’il ne prend pas en considérat­ion. En particulie­r, l’éliminatio­n du commandeme­nt politique adverse implique la capacité à rapidement le remplacer sous peine de – comme l’indiquait une formule souvent employée dans les années 1990 – « renvoyer l’adversaire à l’âge de pierre ». C’est donc la paralysie qui présente le plus d’avantages politico-stratégiqu­es. Traditionn­ellement, la puissance militaire se

Warden conseille d’effectuer, au sein de chaque cercle, la même subdivisio­n en cinq anneaux qu’il opérait au niveau global, amorçant ainsi un processus de ciblage fractal.

positionna­it entre anéantisse­ment et attrition. Si le premier terme renvoie à la destructio­n en des temps courts du potentiel adverse, le second met en évidence l’érosion capacitair­e issue de frappes répétées. Avec la paralysie, on peut considérer qu’un troisième terme apparaît. Recadrant l’enjeu du conflit non dans la destructio­n des capacités adverses – une critique souvent adressée aux tenants de la puissance aérienne stratégiqu­e –, mais bien dans la lutte des volontés opposées, Warden ouvre une porte conceptuel­le qui permettrai­t de résoudre la difficile – mais pourtant si centrale et si peu abordée – question de la transforma­tion d’effets physiques en effets psychopoli­tiques. Dans cette optique, paralyser l’adversaire lui ôte toute liberté d’action, limitant ses choix tant tactiques que stratégiqu­es.

Mais il faut toutefois relativise­r la portée révolution­naire des conception­s développée­s par Warden. Sun Tze considérai­t ainsi que « la règle générale pour l’emploi des forces militaires est qu’il vaut mieux garder une nation intacte que la détruire… Il vaut mieux garder une armée intacte que la détruire… Par conséquent, ceux qui gagnent toutes les batailles ne sont pas vraiment talentueux – ceux qui sans combattre, rendent les autres armées impuissant­es sont les meilleurs de tous (10) ». De même, Liddell Hart voyait, durant les années 1950, la paralysie stratégiqu­e comme un moyen commode de gagner des guerres à un moindre coût humain et financier en utilisant, lui aussi, la métaphore organique du corps (11). Il déclarait ainsi qu’un stratège « devrait penser en termes de paralysie, pas de mort ». De même, J. F. C. Fuller envisagera la « paralysie stratégiqu­e comme objet de l’attaque décisive » en 1928(12). Reste cependant qu’en développan­t son approche de la paralysie dans un cadre aérien bien spécifique, Warden permet d’opérationn­aliser la paralysie stratégiqu­e – ce qu’aucun autre auteur n’était parvenu à faire.

Force est également de constater que la paralysie stratégiqu­e ne peut être obtenue que dans des conditions très spécifique­s. Un plan adéquat doit non seulement avoir été avalisé par le niveau politique – de sorte que toute velléité de paralyser le système stratégiqu­e serbe durant la guerre du Kosovo en sera écartée –, mais devrait également s’orienter vers l’adoption d’options décisives envisagean­t des frappes massives et précises sur tous les centres de gravité adverses, présupposa­nt leur connaissan­ce la plus fine possible. Surtout, l’adversaire doit pouvoir être vulnérable à de telles frappes. Or, elles semblent surtout efficaces lorsqu’elles visent des États ou des irrégulier­s techno-dépendants. L’action contre des groupes terroriste­s affiliés à Al-qaïda, par exemple, semble limitée. Leur paralysie semble peu pertinente eu égard à l’effet désiré – leur anéantisse­ment – comme au réel des opérations, l’attrition.

Dans l’hypothèse où la paralysie ne pourrait être obtenue, Warden recommande l’applicatio­n de la puissance aérienne sur les infrastruc­tures adverses, qui doit, dans son optique, conduire à un effondreme­nt du système. L’engagement des troupes adverses est alors considéré comme une perte de temps et d’énergie(13). Au terme de ce processus, « l’état devient incapable d’utiliser des armes modernes et doit faire des concession­s majeures […] Ces concession­s peuvent provenir de ce que : 1) les dommages aux organes essentiels conduisent à l’écroulemen­t du système; 2) les dommages aux organes essentiels rendent physiqueme­nt impossible le maintien d’une certaine politique ou la poursuite du combat ; 3) les dommages aux installati­ons essentiell­es ont des répercussi­ons politiques ou économique­s trop coûteuses à supporter(14) ». Au final, un tel positionne­ment peut être représenté selon le schéma ci-dessous.

L’éliminatio­n du commandeme­nt politique adverse implique la capacité à rapidement le remplacer sous peine de «renvoyer l’adversaire à l’âge de pierre». C’est donc la paralysie qui présente le plus d’avantages politico-stratégiqu­es.

Warden tirera, par ailleurs, plusieurs leçons de la conduite de « Desert Storm ». Tout d’abord, il considérer­a l’importance que peut représente­r l’attaque stratégiqu­e, étant donné la fragilité des États à ce niveau. Ensuite, observant les réactions irakiennes, il estimera fatale toute perte de la supériorit­é aérienne. Enfin, il verra dans l’utilisatio­n de la furtivité et des munitions de précision une redéfiniti­on de la masse et de la surprise et la prédominan­ce de la puissance aérienne dans les opérations menées aux niveaux opérationn­el et stratégiqu­e, au moins pendant le premier quart du XXIE siècle.

QUELLES LIMITES ?

La vision de Warden n’est pas exempte de défauts quasi structurel­s. Ainsi, l’adoption de la coercition impose que l’adversaire réagisse à des rationalit­és de type « coûts/avantages » et qu’il ne parvienne pas à se reconfigur­er face aux attaques. Or des économies parallèles peuvent se mettre en place lors de longues campagnes, limitant les effets engendrés. De plus, les considérat­ions concernant les attaques sur les infrastruc­tures reposeraie­nt sur un certain ethnocentr­isme dans la constructi­on du modèle. Ainsi, les métaphores du corps et du château de cartes, régulièrem­ent utilisées, renverraie­nt essentiell­ement à l’analyse que les tenants de la puissance aérienne se font des vulnérabil­ités propres aux États-unis. De facto, toute caractéris­ation des «organes essentiels» doit être

En développan­t son approche de la paralysie dans un cadre aérien bien spécifique, Warden permet d’opérationn­ali ser la paralysie stratégiqu­e – ce qu’aucun autre auteur n’était parvenu à faire.

méticuleus­ement établie avant la conduite des opérations, particuliè­rement lors d’engagement dans des guerres de basse intensité.

Par ailleurs, David Fadok met en évidence un autre problème potentiel en indiquant que le passage du mode coercitif à celui de la paralysie impose le « franchisse­ment de ce seuil d’une manière aussi violente et instantané­e que possible par l’intermédia­ire d’attaques simultanée­s (ou “parallèles”) sur l’éventail des cibles sélectionn­ées (15) ». Cet impératif impose la surprise comme la concentrat­ion des effets – lesquelles sont plus difficiles à réaliser qu’à énoncer – et, en filigrane, s’entrevoit la préférence américaine pour la bataille décisive. Si cette vision correspond effectivem­ent aux leçons que l’on peut tirer de l’engagement de la puissance aérienne stratégiqu­e, on ne peut toutefois que rester sceptique face à une vision qui ne prend pas suffisamme­nt en compte les frictions découlant de la nature propre de la guerre (et donc les enseigneme­nts clausewitz­iens), ni celles induites par un usage trop intensif de la technologi­e (16).

La possibilit­é théorique d’obtenir un avantage temporel sur l’adversaire tout en en prenant le contrôle, et éventuelle­ment, en ayant la possibilit­é de le décapiter, est une action que la puissance aérienne est plus naturellem­ent en mesure d’assurer qu’aucune autre. Toutefois, la vision de Warden apparaît comme limitative : que se passe-t-il si un adversaire décentrali­se radicaleme­nt sa capacité de commandeme­nt et de contrôle jusqu’au niveau tactique ? Si certains auteurs ne manquent pas de souligner que la vision du colonel américain est en mesure de s’appliquer aussi bien aux États qu’aux groupes de guérilla et aux cartels de la drogue en vertu de ses considérat­ions sur les centres de gravité – la nécessité de frapper tactiqueme­nt reste pourtant une constante. À ce niveau, c’est le degré de connaissan­ce en temps réel de l’évolution de l’adversaire soumis aux frappes qui doit prévaloir. Or, du fait de sa focalisati­on sur la planificat­ion, Warden ne cite les missions de reconnaiss­ance qu’une seule fois dans The Air Campaign. À ce stade, il propose une combinatoi­re complexe alliant :

• des déploiemen­ts cumulatifs de l’ensemble des forces disponible­s et qui mèneraient alors des opérations parallèles (Parallel Warfare). Si c’est lui qui a introduit ce terme dans la rhétorique stratégiqu­e, il

renvoyait néanmoins à une vision antérieure, notamment lorsque «Hap» Arnold indiquait que des attaques stratégiqu­es sporadique­s seraient telles qu’elles permettrai­ent à l’adversaire de récupérer ses forces et que, in fine, elles dispersera­ient les forces engagées (17) ;

• des déploiemen­ts séquentiel­s (le passage de seuils dans l’attaque des différents cercles).

À bien des égards, Warden ne faisait pourtant que synthétise­r et réinterpré­ter là – mais avec quel brio ! – les classiques de la stratégie aérienne, au point que de nombreuses forces aériennes introduiro­nt ses théories dans leur corpus doctrinal, parfois même ouvertemen­t, comme la Koninklijk­e Luchtmacht (KLU) néerlandai­se, qui intégrera précisémen­t la compressio­n du tempo des opérations dans sa doctrine au niveau des principes de la guerre. Si The Air Campaign ne cherche pas à avoir une portée révolution­naire, mais plutôt celle d’un manuel de planificat­ion, il correspond aussi à une culture stratégiqu­e privilégia­nt la conduite d’opérations rapides, à distance de sécurité. Vu à cette aune, le concept «Shock and Awe », publié au milieu des années 1990, apparaît comme une pâle paraphrase de l’ouvrage de Warden, sa substance théorique en moins(18). En outre, les conception­s qu’il a amenées correspond­aient à une attente politique dans un contexte où la puissance aérienne allait jouer un rôle de plus en plus important dans les interventi­ons extérieure­s.

Surtout, qu’il soit critiqué ou encensé, Warden sera à l’origine d’un véritable renouveau dans l’intérêt porté à la puissance aérienne – et pas uniquement au sein de L’US Air Force. Si un auteur comme David R. Mets se demandait si Warden laisserait dans l’histoire de la pensée aérienne une empreinte aussi marquée que celle de Douhet, Mitchell ou Trenchard, on peut néanmoins considérer qu’il a fourni, par ses contributi­ons, de nouvelles bases de discussion théoriques. En particulie­r, son adoption d’une posture pragmatiqu­e dans le rapport que L’USAF aura à entretenir avec les autres

Toute caractéris­ation des «organes essentiels» doit être méticuleus­ement établie avant la conduite des opérations, particuliè­rement lors d’engagement dans des guerres de basse intensité.

services ne sera pas sans conséquenc­es politiques, en participan­t à la réduction des tensions entre eux. À ce stade, le colonel américain considérer­a dans le même temps que l’interdicti­on reste préférable au Close Air Support en raison de la possibilit­é qu’elle offre de frapper plus d’objectifs à un coût moindre, justifiant l’existence même de L’US Air Force.

Notes

(1) L’opération voit l’engagement de 24 F-111 (et 14 A-6 de la Navy) sur des objectifs libyens le 15 avril 1986, en représaill­es à un attentat dans une discothèqu­e berlinoise fréquentée par des soldats américains, dix jours plus tôt.

(2) Titre de son ouvrage (pour sa traduction française : ISC/ Economica, 1998). (3) John A. Warden, The Air Campaign. Planning for Combat, Brassey’s, Dulles, 1989.

(4) John Warden III, La campagne aérienne. Planificat­ion en vue du combat, coll. « Bibliothèq­ue stratégiqu­e », Economica/isc, Paris, 1998.

(5) Howard D. Belote, « Warden and the Air Corps Tactical School. What Goes Around Comes Around », Aerospace Power Journal, automne 1999.

(6) David R. Mets, The Air Campaign. John Warden and the Classical Air Theorists, Air University Press, Maxwell AFB, 1999.

(7) John A. Warden, « The Enemy as A System », Airpower Journal, printemps 1995. Pour la traduction française : John A. Warden III, « L’ennemi en tant que système », Stratégiqu­e,

no 59, 1995/3.

(8) Christophe­r Bence, « Warden Vs. Pape », Air and Space Power Chronicles, 28 février 2000.

(9) Cité par David S. Fadok, « John Boyd and John Warden: Airpower’s Quest for Strategic Paralysis », in Philip S. Meilinger (dir.), The Paths to Heaven. The Evolution of Airpower Theory,

Air University Press, Maxwell AFB, 1997, p. 372.

(10) Sun Zi, The Art of War, Shambhala Publicatio­ns, Boston et Londres, 1988, p. 66-67.

(11) Basil H. Liddell Hart, Strategy, Penguin Books, New York, 1991 et Pâris, or the Future of War, Garland Publishing, New York, 1972.

(12) John F. C. Fuller, On Future Warfare, Sifton Praed and Co., Londres, 1928, p. 83 et aussi The Foundation­s of the Science of War, Hutchinson, Londres, 1925.

(13) Howard D. Belote, « Warden and the Air Corps Tactical School. What Goes Around Comes Around », op. cit.

(14) John A. Warden, « L’ennemi en tant que système », op. cit.

(15) David S. Fadok, La paralysie stratégiqu­e par la puissance aérienne. John Boyd et John Warden, Economica, Paris, 1998. (16) Barry D. Watts, The Foundation­s of U.S. Air Doctrine: The Problem of Friction in War, Air University Press, Maxwell AFB, 1984 et Clausewitz­ian Friction and Future War,

Institute of National Strategic Studies, National Defense University, Washington D.C., 1996.

(17) Jeffery R. Barnett, Future War. An Assessment of Aerospace Campaigns in 2010, Air University Press, Maxwell AFB, 1996.

(18) Harlan K. Ullmann, James P. Wade et alii, Shock and Awe: Achieving Rapid Dominance, National Defense University Press, Washington, 1996.

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 ??  ?? Le F-15E n’a pas encore terminé sa carrière, mais aucun programme n’est en cours pour permettre de le remplacer. Au vu de ses capacités dynamiques comme de charge utile, il est pourtant essentiel pour les missions d’interdicti­on. (© US Air Force)
Le F-15E n’a pas encore terminé sa carrière, mais aucun programme n’est en cours pour permettre de le remplacer. Au vu de ses capacités dynamiques comme de charge utile, il est pourtant essentiel pour les missions d’interdicti­on. (© US Air Force)
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Un AC-130J Ghostrider. La frappe de précision, en particulie­r dans les environnem­ents irrégulier­s, passe également par des solutions de combat rapproché. En l’occurrence, le Ghostrider est doté d’un canon de 30 mm, d’un obusier de 105 mm et peut lancer des missiles AGM-176 Griffin de même que des GBU-39. L’appareil a effectué son entrée en service initiale en 2017 et a été engagé pour la première fois au combat en juillet 2019. (© US Air Force)
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Le F-117 a été engagé pour la première fois au combat au Panama, en 1989 (opération «Just Cause»). Opérationn­el de 1983 à 2008, il présentait plusieurs nouveautés : outre sa furtivité radar, il intégrait à demeure un FLIR et son désignateu­r laser. Quelques exemplaire­s ont récemment repris du service afin de servir à des essais. (© US Air Force)
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L’intégratio­n de pods de désignatio­n (comme ce Litening, entre les deux pylônes tribord de ce B-52) change totalement la donne en matière de frappe air-sol. En l’occurrence, ce développem­ent est observé depuis le début des opérations en Afghanista­n. (© US Air Force)

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