Industries de défense
Airbus
L’AVION DE COMBAT EUROPÉEN PREND DE LA VITESSE
Évoqué depuis quelques mois (voir DSI no 129), le projet d’un nouvel appareil de combat européen – initialement germano-espagnol – prend de la vitesse, la France semblant avoir été convaincue. Paris et Berlin ont donc annoncé le 13 juillet leur intention de collaborer sur ce projet, de même que sur une version modernisée du Tigre, des armements air-sol, les drones ou encore les chars de bataille. Concrètement, il s’agirait d’une combinaison d’appareils pilotés et non pilotés destinés au remplacement des Rafale et Typhoon. Si peu de détails ont été donnés sur les appareils ou leur date d’entrée en service, une feuille de route sera publiée mi-2018. Manifestement, le concept actuellement évoqué semble porter une grande attention aux questions liées au partage de l’information, au coeur des préoccupations du SCAF/ FCAS franco-britannique. Reste donc à voir si ce dernier intégrera – ou pas – le projet d’airbus.
Belgique
DES ANNONCES, MAIS PAS DE CONTRATS
Le ministre belge de la Défense a signé avec la France une déclaration d’intention portant sur l’achat de 60 Jaguar et 417 Griffon, en application de la « Vision stratégique » dans laquelle le programme SCORPION était déjà mentionné (voir DSI no 125). Pour Bruxelles, « l’objectif est d’établir un partenariat fondé sur des véhicules de combat français et belges identiques », les engins devant entrer en service entre 2025 et 2030 en remplacement de Piranha IIIC… qui auront alors moins de 20 ans de service. Le contrat, qui n’est pas encore signé, aura une valeur d’environ 1,1 milliard d’euros. Reste à voir ce qu’il recouvrira précisément, que ce soit concernant les munitions (en l’occurrence les MMP devant équiper les Jaguar) ou les systèmes de communication. La Belgique a également annoncé un appel d’offres pour 199 Light Troop Transport Vehicles, destinés aux forces spéciales et aux paras-commandos, pour un montant de 63,3 millions d’euros. Les
premiers engins entreraient en service à partir de 2019. Par ailleurs, le nombre de candidats au remplacement des F-16 diminue encore. Après Boeing, c’est au tour de Saab de se retirer, estimant que les logiques de vente et de partenariat d’état à État au cours de la carrière opérationnelle ne sont pas adaptées. Dès lors, c’est bien à un match entre le F-35 et le Rafale que l’on assistera : si le Typhoon est toujours dans la course, son manque de polyvalence apparaît comme problématique au regard des demandes belges.
Eurofighter NOUVELLES D’OMAN… … ET D’AUTRICHE
Les quatre premiers Typhoon, sur les neuf monoplaces et trois biplaces commandés, ont été livrés au Sultanat d’oman le 22 juin. Mais cette bonne nouvelle pour Airbus a été suivie d’une autre : l’autriche a annoncé vouloir retirer du service ses 15 Typhoon, considérés comme économiquement dispendieux au regard du reste de leur carrière, sachant que les Saab 105 servant aux missions d’appui aérien rapproché vont également quitter le service. Les deux types seraient alors remplacés par un nouvel avion, qui pourrait être le Gripen E/F ou le F-16. Les appareils autrichiens, de la Tranche 1, n’avaient pas de fonction air-sol et avaient été touchés par des problèmes structurels résultant de l’usage d’un rivetage inapproprié, réduisant de 2 000 heures de vol (sur 6 000) leur durée de vie. L’affaire autrichienne pourrait influencer la Belgique, marché sur lequel Eurofighter s’est également positionné.
FAMA LE NOUVEAU PAMPA ARRIVE
La Fábrica Argentina de Aviones (FAMA) a effectué le roll-out du premier IA-63 Pampa III de production. Le premier vol du prototype avait eu lieu en août 2015. Le petit biplace d’entraînement est propulsé par un réacteur Honeywell TFE731-40 et est doté d’un cockpit tout écrans, de même que
d’une avionique fournie par Elbit. Un premier lot de trois appareils a déjà été commandé par la force aérienne argentine, qui entend disposer à terme de 18 Pampa III. Elle a également cherché à acquérir 22 exemplaires de sa version d’attaque au sol, L’IA-63GT, mais n’a pas obtenu le budget nécessaire.
Raytheon GROS CONTRATS EN VUE EN POLOGNE
C’est finalement la firme américaine qui a remporté la mise : Varsovie a profité du passage de Donald Trump début juillet pour signer un mémorandum avec Washington portant sur l’achat de deux systèmes de défense aérienne. D’une part, huit batteries Patriot, dans une configuration identique à celle actuellement utilisée par L’US Army et qui sera « polonisée », pour un montant estimé à 7,6 milliards de dollars. La première batterie sera livrée en 2022. D’autre part, le programme Wisla, pour un système de moyenne portée ayant des capacités antimissiles, basé sur une combinaison de radars AESA et le Skyceptor, nom commercial du Stunner présent dans le système anti-roquettes israélien « Fronde de David » et qui est proposé sur le marché par Raytheon et Rafael.
Lockheed Martin LE F-35 PLUS CHER
La flotte mondiale de F-35 a passé le cap des 100 000 heures de vol. Bien qu’officiellement opérationnel depuis juillet 2015 dans le Marine Corps, ses essais se poursuivent dans le même temps, notamment pour valider la configuration finale du logiciel Block 3F ou encore l’usage du F-35B depuis des pistes dégradées. Ces nouvelles plutôt positives sont cependant assombries par la publication du dernier Selected Acquisition Report (SAR)
par le Pentagone. Ce dernier estime que le coût total du programme va augmenter de 7 %, passant à 406,5 milliards de dollars – soit 27 milliards de dollars de plus –, ce qui n’est que partiellement dû à la volonté du DOD d’acheter 13 F-35B supplémentaires pour les Marines. Les coûts sont également imputables à un étalement du programme : L’US Air Force n’entend plus acquérir annuellement que 60 appareils, contre 80 précédemment. La production cessera ainsi en 2044 plutôt qu’en 2038 comme initialement envisagé. La dernière cause de cette envolée est liée… à l’augmentation du prix unitaire lui-même. L’actuel SAR estime en effet le coût d’un F-35A, moteur compris, à 111,3 millions et celui d’un F-35C à 112,4 millions.
PAS DE CHANCE EN INDE Sikorsky
Il est assez fréquent que des négociations conduites avec l’inde, y compris jusqu’à des étapes avancées, s’interrompent brutalement. Sikorsky en a fait l’expérience, lorsqu’un futur contrat portant sur 16 hélicoptères pour lequel le S-70 avait été sélectionné a été annulé. L’inconvénient pour l’hélicoptériste réside dans le fait que 124 autres machines auraient pu être construites sous licence – avec les risques spécifiques à l’inde que cela comporte. Si Delhi a annoncé qu’un nouveau programme allait être lancé, sa marine se voit obligée de continuer à opérer les vieux Sea King.
Tuzla Naval Shipyard LES ISTANBUL SUCCÈDENT AUX ADA
Le Kinaliada, quatrième et dernière corvette du type Ada (classe Heybeliada) a été lancée le 3 juin. Ces bâtiments de 2 400 t vont céder la place à une variante, cette fois qualifiée de frégate, la classe Istanbul, qui comportera quatre unités. L’istanbul, tête de classe, a été mis sur cale le même jour, la première découpe de tôle ayant eu lieu en janvier 2017, et devrait entrer en service en 2021. Comparativement aux Ada, les Istanbul déplaceront 600 t de plus et seront plus longs de 14 m. Ils représentent la deuxième phase du projet Milgem, la troisième étant constituée par la TF-2000, une frégate de défense aérienne.