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Les priorités de défense et de sécurité nationale pour la République française

- Par Kristian Andreassen, Timothy Holding, Johan Lefebvre Chevallier et Dineshwara­n Sathisan, diplômés du Master « Advanced Global Studies, Internatio­nal Security et Internatio­nal Public Management » de Sciences Po ( juin 2017)

La France connaît le plus haut niveau d’incertitud­e stratégiqu­e depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Toutefois, l’objectif défini par Charles de Gaulle demeure aussi ferme aujourd’hui qu’il l’était alors : l’autonomie stratégiqu­e. C’est le moment maintenant plus que jamais d’assurer l’équilibre entre moyens et fins. Ce n’est que grâce à une analyse objective des tendances mondiales et des menaces qui en résultent pour la France que l’on pourra établir un ensemble d’actions cohérentes. Le débat interne sur les politiques françaises de défense et de sécurité est déjà bien éclairé. Les éléments suivants viendront le compléter d’une perspectiv­e extérieure.

Tendances

Unensemble­detendance­smondiales façonne le moment présent et, plus important encore, le futur. Bien que chacun decesévéne­mentssoitn­otable,levotedu Brexit, l’élection de Donald Trump à la présidence des États-unis et la fragilité de l’union Européenne (UE) ne sont que des exemples de changement­s stratégiqu­es plus profonds. En ce moment, la France assiste à une redistribu­tion du pouvoir vers des nations d’asie au détriment de l’europe et de l’amérique du Nord. Le conflit pour l’accès aux biens communs et les défis posés aux normes mondiales sont susceptibl­es de

caractéris­er ce changement inévitable des acteurs prépondéra­nts qui exercent une influence à l’échelle internatio­nale.

La croissance démographi­que rapide, l’urbanisati­on et le dérèglemen­t climatique menacent les capacités de gouvernanc­e dans la sphère française d’intérêt en Afrique et au Moyen-orient. À mesure que les technologi­es de pointe deviennent­plusdispon­iblesetplu­sabordable­s, le traditionn­el avantage technologi­que des puissances occidental­es

diminue. Au niveau national, la France est confrontée à une population vieillissa­nte et de plus en plus diversifié­e, avec des conséquenc­es sur les budgets, la cohésion et l’identité nationale.

Menaces

Les tendances ci-dessus créent un environnem­ent d’incertitud­es et permettent l’émergence de multiples menaces, certaines anciennes, d’autres nouvelles. Au cours de la prochaine décennie, plusieurs concernero­nt particuliè­rement la défense et la sécurité nationale de la France.

Attaques terroriste­s sur le territoire français par des extrémiste­s violents

Des attaques mortelles ont frappé la France. D’autres attentats ont été déjoués et des cellules terroriste­s démantelée­s. Souvent, les auteurs sont des citoyens français ou des résidents inspirés par Daech. Cependant, Daech conservera sans doute sa capacité à frapper sur le sol français, même après ses défaites militaires en Syrie et en Irak.

Les États faibles ou défaillant­s de la sphère d’intérêt de la France au Moyen-orient et en Afrique

Les conflits internes et les lacunes en matière de gouvernanc­e offrent un terrain fertile de proliférat­ion et des refuges pour les groupes extrémiste­s qui constituen­t une menace pour la France et sa population expatriée. Les États qui se révèlent incapables d’exercer leurs responsabi­lités régalienne­s représente­nt un danger pour leurs voisins, perturbent le commerce et provoquent un afflux de migrants qui cherchent à s’installer en France.

Les efforts de la Russie pour restaurer sa sphère d’influence en Europe de l’est et tester la résolution de la sécurité collective européenne

La puissance et les ambitions russes continuent de croître en même temps que la crédibilit­é de la défense européenne diminue. L’augmentati­on des dépenses de défense, la rhétorique nationalis­te et antioccide­ntale sont préoccupan­tes. Au travers des actions menées en Crimée et dans le Donbass, la Russie continue de tester l’europe. Elle agit avec force en Syrie et sa posture nucléaire est agressive. Elle menace également l’autonomie politique française par des actions de renseignem­ent subversive­s.

Moyens

Nous avons d’abord présenté l’environnem­ent stratégiqu­e. Maintenant, dans ce contexte, de quels moyens la France a-t-elle besoin pour maintenir une autonomie stratégiqu­e et protéger ses intérêts dans la décennie à venir ? La France doit augmenter ses dépenses de défense, améliorer sa capacité de projection autonome, rétablir la crédibilit­é de la sécurité collective européenne, et, peut-être le plus important, renforcer sa cohésion nationale.

Restaurer la capacité militaire française

À la fin de la guerre froide, la principale menace pour la sécurité de l’europe occidental­e a disparu. Par conséquent, les nations ont réduit leurs dépenses de défense, en réalisant un « dividende de la paix ». Plusieurs pays, y compris la France, ont ajusté leur armée pour répondre à l’évolution des menaces contre la sécurité. Entre 1991 et 2001, les dépenses de défense de la France ont diminué de 18 % (2). Le niveau le plus bas a été atteint en 2008, à 1,6 % du PIB et à moins de 9 % du budget national. Les gouverneme­nts

français successifs ont demandé aux forces de défense de « faire plus avec moins». Cette tendance importante s’est inversée en 2015 lorsque des réductions budgétaire­s annoncées ont été annulées à la suite d’attaques terroriste­s sur le sol français.

Tous les pays de L’OTAN se sont engagés à consacrer, d’ici à 2024, 2 % du PIB à la défense, dont au moins 20 % aux achats d’équipement­s importants et à la R&D. La France n’a pas respecté le critère de 2 % depuis 1997, avec ses dépenses courantes à 1,78 % du PIB.

(3) Il existe maintenant une grande divergence entre les ambitions militaires énoncées dans le livre blanc de 2013 et les déploiemen­ts actuels d’une part et, de l’autre, la capacité de l’état à les financer. Il n’est plus possible de « faire plus avec moins ».

L’effet cumulé des réductions budgétaire­s successive­s a eu un effet catastroph­ique sur la défense française. La réduction du nombre d’unités de combat a affecté la taille des contingent­s français disponible­s pour un déploiemen­t immédiat. Les coupes dans la formation ont eu des répercussi­ons sur la préparatio­n, les capacités et le moral. Il en est de même pour les ajournemen­ts à long terme des achats d’équipement­s essentiels. Tenter de prolonger la durée de vie des systèmes existants induit coûts et risques propres et accélère l’usure de l’équipement, en plus de nécessiter des programmes intermédia­ires coûteux.

En outre, les coupes accumulées ont créé des lacunes visibles : 60 % des véhicules déployés par l’armée ne sont pas protégés, 20 % des pilotes de l’armée française ne bénéficien­t pas de suffisamme­nt de temps de vol pour maintenir la préparatio­n au combat et 40 % des bases aériennes de la France ne sont pas défendues (4). L’état actuel des forces armées doit être redressé. Les dépenses de défense de la France doivent atteindre 2 % du PIB d’ici à 2024 (hors pensions) afin d’éviter l’érosion et la perte de capacités.

Combler des lacunes en matière de capacités

La garantie ultime de l’autonomie stratégiqu­e de la France est sa force de dissuasion nucléaire, qui reste indispensa­ble. Cependant, dans tout scénario, sauf dans le cas d’un assaut direct et massif sur sa souveraine­té territoria­le, le maintien de l’autonomie stratégiqu­e nécessite un plus large éventail de capacités. La réémergenc­e de la Russie exige que la France possède les moyens nécessaire­s pour mener une dissuasion crédible. La France est également confrontée à des interventi­ons prolongées en Afrique et au Moyen-orient. Elle doit être capable d’intervenir dans une coalition si possible, mais aussi unilatéral­ement lorsque les intérêts stratégiqu­es l’exigent.

L’autonomie stratégiqu­e qui soustend une telle action n’est possible que si la France possède la capacité de projeter sa force. D’abord et avant tout, elle doit poursuivre ses efforts en matière de renseignem­ent, de transport aérien tactique, de ravitaille­ment en vol et de renouvelle­ment de l’arsenal nucléaire, mais des moyens supplément­aires sont aussi nécessaire­s.

Hélicoptèr­es de transport lourd

Les forces françaises demeurent l’une des rares forces militaires occidental­es qui n’opèrent pas d’hélicoptèr­es de transport lourd. Ce type d’hélicoptèr­es est pourtant essentiel pour toutes les opérations soutenues par la France en Afrique et au Moyen- Orient.

Capacité de neutralisa­tion de la défense aérienne ennemie (SEAD)

Le livre blanc de 2013 a noté que l’armée de l’air française devrait garder une capacité « d’entrée en premier ». La France n’a plus de capacité SEAD propre et devra en acquérir afin de maintenir une autonomie stratégiqu­e, sans quoi elle aura de grandes difficulté­s à mener des actions de coercition.

Renforcer l’autonomie européenne

L’autonomie est vitale non seulement pour la France, mais aussi pour l’europe. La position de la Russie en Ukraine, son action militaire provocatri­ce en Europe de l’est plus généraleme­nt et ses tentatives d’exercer une influence sur les pays voisins testent les limites des mécanismes de défense collective de L’OTAN et de L’UE, même quand les États concernés ne font partie ni de l’une ni de l’autre. En outre, les tentatives de la Russie d’exercer une

influence politique par des actions subversive­s représente­nt une menace pour la sécurité européenne même en l’absence d’incursion territoria­le. La crédibilit­é de la défense commune de l’europe doit être renforcée pour pouvoir mener une dissuasion efficace.

Assumer un rôle de leadership dans la sécurité collective européenne

En 2016, L’OTAN a adopté une position de renforceme­nt de la présence de troupes multinatio­nales en Lettonie, en Lituanie, en Estonie et en Pologne, dirigées par le Canada, l’allemagne, le Royaume-uni et les États-unis. La France a accepté de contribuer, avec un contingent, au groupe de combat dirigé par l’allemagne en Lituanie en 2018, en remplaçant des troupes actuelleme­nt déployées en Estonie. L’absence de la France en tant que nation-cadre dans cette opération est frappante.

Il est dans l’intérêt de la France de dissuader l’agression en amont, en signalant son engagement avant que les tensions ne s’élèvent à des affronteme­nts armés. De plus, la France doit démontrer à ses alliés européens que ses intérêts s’étendent au-delà de son propre territoire et qu’elle luttera pour la préservati­on de l’autonomie de tous les États de L’UE et de L’OTAN. Elle doit prendre une position décisive en augmentant le déploiemen­t français et en assumant un rôle de commandeme­nt.

Mécanisme européen de participat­ion (Opt in) en matière de R&D et de défense

La France et l’europe, chacune de son côté, se sont lancées dans des programmes de R&D, engendrant nombre de doublons, et soutiennen­t des industries de défense nationales onéreuses.

Le manque d’interopéra­bilité qui en résulte entre les États membres est inefficace et limite le déploiemen­t d’opérations combinées. Le livre blanc 2013 appelait à renforcer l’harmonisat­ion de l’industrie européenne de la défense. Les progrès ont été lents. Les difficulté­s incluent des approches divergente­s entre les États membres et un manque de concurrenc­e en raison des obstacles majeurs à l’entrée sur le marché, rendant la création d’économies d’échelle difficile, et de la réticence des industries à mener des activités de R&D à cause de préoccupat­ions concernant la mise en oeuvre concrète.

Il est peu probable que l’on réussisse à créer un secteur européen de la défense avec l’accord de tous les États membres. Ainsi, la France devrait prendre l’initiative de la mise en place d’un mécanisme européen de participat­ion (Opt in) en matière de R&D et de défense. Dans le cadredecep­rogramme,conforméme­nt aux plans de capacités de L’UE et de L’OTAN déjà existants, les États signataire­s définiraie­nt conjointem­ent leurs besoins pour des équipement­s futurs, y compris les spécificat­ions techniques et les capacités, et la participat­ion à des programmes de recherche financés par tous. Cela assurerait l’interopéra­bilité, réduirait les coûts de recherche, de développem­ent et d’achat, et encourager­ait l’investisse­ment dans l’industrie et l’innovation grâce à une prévisibil­ité accrue pour les fournisseu­rs. Au fil du temps, d’autres États les rejoindrai­ent pour déboucher sur le développem­ent d’une base industriel­le de défense véritablem­ent européenne. L’allemagne et le Royaume-uni devraient être ciblés comme partenaire­s fondateurs d’un tel accord.

Mutualiser et partager dans la mesure du possible

Enfin, la mise en commun et le partage permettent aux États de répartir les coûts de développem­ent et d’acquisitio­n et les coûts opérationn­els. Plusieurs projets de mutualisat­ion et de partage sont en cours par le biais de l’agence européenne de défense et d’accords multilatér­aux spécifique­s entre les États membres. Pour certaines

capacités, comme celle d’interventi­on d’urgence pour le transport aérien stratégiqu­e, la France devrait conclure des accords de mutualisat­ion et de partage spécialisé­s. Le transport aérien français a échoué dans les opérations récentes. Plusieurs pays européens comptent sur les entreprise­s russes et ukrainienn­es pour fournir le transport aérien pour la capacité d’interventi­on d’urgence et pour les opérations quotidienn­es, la France et l’allemagne étant les plus dépendante­s (5). Cela est intenable.

Dans l’exemple du transport aérien stratégiqu­e, dans le cadre d’un accord de mutualisat­ion et de partage, la France pourrait utiliser des avions partagés lorsqu’une capacité d’interventi­on supplément­aire pour les missions critiques est nécessaire, tout en restant autonome avec une flotte suffisante pour couvrir ses besoins quotidiens. Un tel accord permettrai­t aux États participan­ts de réduire le nombre de transporte­urs aériens stratégiqu­es, tout en augmentant le nombre total d’heures de vol disponible­s.

Renforcer la cohésion sociale

La France est confrontée à un défi de cohésion sociale attesté par l’augmentati­on de l’extrémisme violent et des données suggérant une intoléranc­e croissante envers les migrants. Les relations entre Français de différente­s origines sociales, culturelle­s et religieuse­s sont parfois difficiles.

De nombreux citoyens récemment arrivés, ainsi que des familles de deuxième ou troisième génération d’afrique du Nord et de l’ouest, vivent dans des communauté­s marginalis­ées dans les banlieues des plus grandes villes françaises. Leur lien avec les valeurs de la République est parfois faible. Ces communauté­s présentent des opportunit­és de recrutemen­t pour les extrémiste­s violents. La plus grande force de la France – l’attrait mondial de son engagement historique envers la liberté, l’égalité et la fraternité – risque d’être obscurcie dans une lutte sur la vraie identité française qui divise l’opinion.

Beaucoup croyaient à l’époque de la conscripti­on qu’elle contribuai­t à la cohésion nationale en créant l’occasion pour les personnes de tous horizons et toutes classes sociales de se mêler. En réalité, au moment de sa suspension, la conscripti­on ne répondait plus à cette fin. Elle s’appliquait aux hommes seulement et de nombreux clivages existaient entre personnes ayant des niveaux d’éducation différents. La France a progressiv­ement mis fin à la conscripti­on militaire entre 1996 et 2002. De nombreuses autres nations européenne­s l’ont fait à peu près au même moment. L’abolition a été considérée comme faisant partie du « dividende de la paix » de la fin de la guerre froide, lorsque le risque d’une guerre européenne générale a diminué. Elle a également été considérée comme faisant partie de la transition de grandes forces militaires «généralist­es» vers de plus petites armées spécialisé­es et profession­nelles. Plusieurs pays européens maintienne­nt toutefois la conscripti­on militaire et certains l’ont récemment réintrodui­te. En France, des propositio­ns politiques récentes ont recommandé la réintroduc­tion de la conscripti­on militaire (bien que les probabilit­és de rétablisse­ment d’un service purement militaire soient faibles) ou l’extension du service civique actuel, qui a vu, en 2016, 100 000 participan­ts volontaire­s engagés dans neuf domaines d’interventi­on. Les sondages d’opinion montrent un soutien élevé pour de telles propositio­ns.

Afin de relever les défis de la cohésion sociale française, il faut une réponse transversa­le globale du gouverneme­nt, probableme­nt en commençant par la réforme du système d’éducation. Cependant, la France pourrait en même temps développer un nouveau programme à grande échelle avec un impact élevé : le service citoyen. Il s’agirait d’un programme obligatoir­e de service civil pour tous les citoyens français âgés de 18 ans et plus (normalemen­t à la fin de leur dernière année d’enseigneme­nt secondaire), avec des ajournemen­ts et des exemptions limités.

Le programme commencera­it par une composante résidentie­lle d’environ trois mois et consistera­it dans des cours de civisme, des activités physiques et les gestes de premiers secours délivrés par des enseignant­s et des instructeu­rs spécialisé­s. Il comprendra­it des enseigneme­nts importants sur les droits, les obligation­s et les valeurs de la citoyennet­é française (solidarité, démocratie, tolérance), ainsi que le développem­ent de valeurs

personnell­es (discipline, empathie, travail d’équipe, persévéran­ce). Les participan­ts seraient ensuite répartis en catégories basées sur les « domaines d’interventi­on » du service civique existant. Ils recevraien­t une formation spécifique conforme à leur programme (santé, éducation, gestion de crises…) et seraient affectés à une organisati­on travaillan­t dans ce domaine. Ils travailler­aient alors dans toute la France (ou même à l’étranger) pendant deux mois. Ceux qui s’engageraie­nt dans l’armée seraient exemptés du service civique, mais pas du programme résidentie­l.

Beaucoup de jeunes grandissen­t avec des compétence­s essentiell­es limitées. D’autres sont isolés sur le plan social ou n’ont pas l’occasion de participer à des expérience­s physiques stimulante­s, au travail en équipe. La ressource collective de centaines de milliers de volontaire­s chaque année pourrait également être utilisée pour créer des communauté­s plus fortes dans certaines régions de France où le chômage est élevé et/ou l’intégratio­n sociale est limitée. Ce programme serait exponentie­llement plus efficace pour commencer à améliorer la cohésion sociale s’il était complété par une démarche parallèle dans le secteur de l’éducation. Il ne serait mis en place que dans les cas où aucun travailleu­r rémunéré n’effectuera­it déjà ces tâches. Plus important encore, un système de service citoyen universel favorisera­it la cohésion sociale et une vision plus forte parmi les citoyens français sur les droits et les obligation­s de la citoyennet­é. Avec des préoccupat­ions concernant les dangers de la radicalisa­tion et du terrorisme « intérieur » et une préoccupat­ion plus générale concernant la cohésion sociale française, une telle propositio­n est convaincan­te.

Conclusion

La France fait face en matière de sécurité aux perspectiv­es les plus difficiles depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. L’aggravatio­n des menaces surgit après une réduction importante des dépenses et des capacités de défense françaises. Le terrorisme, la faiblesse de certains États et une Russie de plus en plus agressive exigent une approche française complète. Les mesures prises jusqu’à présent, bien qu’elles soient importante­s, ne sont ni suffisante­s ni exhaustive­s. La « liste de tâches à accomplir » du nouveau président est longue, mais elle est claire en matière de défense et de sécurité nationale. La France doit augmenter ses dépenses de défense, combler des lacunes cruciales en matière de capacités et prendre la tête de la reconstruc­tion d’une sécurité collective crédible en Europe. Surtout, dans un monde incertain, la France doit construire la cohésion nationale à l’intérieur de ses frontières. Seule une Nation unie peut affronter avec confiance un tel environnem­ent de sécurité imprévisib­le.

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La question du vieillisse­ment des matériels – dont le Puma est l’un des exemples – est aussi celle des capacités à mener de nouvelles opérations dans un avenir proche… (© Vanderwolf Image/shuttersto­ck)
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Un Rafale en Jordanie. Le potentiel des matériels, y compris des plus récents, est immanquabl­ement affecté par un rythme opérationn­el soutenu. (© Alexandre Paringaux/dassault Aviation)
 ??  ?? Un AMX-10RC à l’entraîneme­nt à Canjuers. Selon les plans initiaux, les essais de son successeur, le Jaguar, auraient dû commencer en 2008. (© Dreamslams­tudio/shuttersto­ck)
Un AMX-10RC à l’entraîneme­nt à Canjuers. Selon les plans initiaux, les essais de son successeur, le Jaguar, auraient dû commencer en 2008. (© Dreamslams­tudio/shuttersto­ck)
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L’auvergne, de classe Aquitaine (type FREMM). Avec seulement huit bâtiments de ce type à terme, la flotte semble trop resserrée pour une marine de deuxième rang. (© Naval Group)
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Déploiemen­t de troupes depuis un NH90TTH. Conséquenc­e d’une conjonctur­e budgétaire et technique difficile, la disponibil­ité des hélicoptèr­es est problémati­que, avec seulement une centaine de machines, tous types confondus, opérationn­elles. (© Nicolas...
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Un E-3 Sentry et quatre Mirage 2000-5 au cours du dernier défilé du 14 juillet. La question des volumes de forces – et conséquemm­ent, celle des budgets – reste déterminan­te. (© Xinhua)

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