DSI

Industries de défense

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Bell

LE V-280 VALOR COMMENCE SES ESSAIS

La constructi­on du premier prototype du convertibl­e Bell V-280 Valor étant terminée, ses premiers essais in vivo ont commencé. L’appareil étant installé sur une plate-forme ad hoc, ses moteurs ont pu être lancés, entraînant la rotation de ses hélices en position de décollage. Un premier vol pourrait intervenir avant la fin de l’année. Le V-280 a été choisi en août 2014 pour le programme Joint Multi-role Technology Demonstrat­or (JMR-TD), qui doit ouvrir la voie à la nouvelle génération d’hélicoptèr­es de L’US Army. Comparativ­ement au V-22 Osprey, la formule retenue ne prévoit qu’un basculemen­t partiel de la motorisati­on, ce qui doit faciliter son entretien. De même, l’appareil est en grande partie constitué de composites, ce qui permet de réduire sa masse totale. Concrèteme­nt, le démonstrat­eur pourrait atteindre 280 km/h, tout en transporta­nt 14 combattant­s en plus des quatre membres d’équipage. Il faudra cependant attendre les années 2030 avant de voir une machine dérivée des technologi­es testées entrer en service, mais l’enjeu est colossal. Il ne s’agirait de rien de moins que du remplaceme­nt de l’ensemble de la gamme des hélicoptèr­es de L’US Army et, potentiell­ement, de L’US Navy. Rien que pour la première, 4 000 appareils, en versions de manoeuvre, de reconnaiss­ance, d’attaque ou encore de transport lourd en remplaceme­nt des CH-47, seraient concernés.

Boeing

EMBROUILLA­MINI AU CANADA

A priori, tout allait pour le mieux dans les relations aéronautiq­ues américano-canadienne­s : Ottawa devait acheter 18 Super Hornet et des munitions associées pour 5,23 milliards de dollars en attendant l’arrivée de ses F-35. Bombardier produit quant à lui des appareils pour le secteur civil. Las ! Washington a décidé d’appliquer une taxe de 300 % sur l’importatio­n des biréacteur­s C-series, sur la base d’une plainte déposée par… Boeing, accusant le constructe­ur canadien de dumping, bien qu’il ne produise aucun appareil équivalent au C-series canadien. Le mécontente­ment d’ottawa est tel que la commande de Super Hornet est susceptibl­e de passer à la trappe. Reste à voir si le F-35, au programme duquel le Canada est intégré, pâtira aussi de cette affaire.

États-unis

GRANDES MANOEUVRES DANS LE SECTEUR DE L’ARMEMENT

Le processus de consolidat­ion de l’industrie américaine de l’armement semble reprendre, après une interrupti­on de plusieurs années. En l’occurrence, deux prises de contrôle notables sont récemment intervenue­s. D’une part, le 4 septembre, United Technologi­es annonçait l’achat des parts de Rockwell Collins pour environ 30 milliards de dollars (dette de Rockwell comprise), débouchant à terme sur la création de Collins Aerospace Systems. La compagnie, active dans les secteurs civil et militaire (en particulie­r l’électroniq­ue

et la navigation), serait le quatrième plus gros acteur aéronautiq­ue mondial. D’autre part, le 18 septembre, Northrop Grumman faisait savoir qu’il allait acquérir Orbital ATK (qui résultait de la fusion, en 2014, d’orbital Science Corporatio­n et d’alliant Techsystem­s) pour 9,2 milliards de dollars (dont 1,4 milliard de dettes d’orbital). Dans le domaine de la défense, la firme fabrique L’AGM-88 AARGM, mais aussi des tourelleau­x téléopérés, des munitions ou encore les canons Bushmaster. Orbital a également d’importante­s activités dans le secteur spatial, essentiell­ement civil.

France

SUICIDE COMMERCIAL EN RAFALE

Alors que Paris savait depuis 2015 que la Belgique lancerait un appel d’offres pour le remplaceme­nt de ses F-16 – il a été publié en mars 2017 –, la réponse gouverneme­ntale française en aura laissé plus d’un perplexe. La Request for Governemen­t Proposals (RFGP) belge – élaborée avec retard et non sans mal par un gouverneme­nt de coalition comptant quatre partis et attachant de ce fait une certaine importance aux aspects formels – demandait un partenaria­t d’état à État et de répondre en anglais à 164 questions, avant de terminer par une offre de prix. Mais du côté français, si offre de partenaria­t il y a bel et bien eu, la Belgique devra s’en contenter. De sorte qu’après deux avis juridiques, le ministre belge de la Défense a indiqué que ce serait au gouverneme­nt de trancher, l’offre ne répondant a priori pas aux critères. Le gouverneme­nt belge a ensuite précisé que l’examen de la propositio­n serait reporté, en attendant de nouveaux avis juridiques – ce qui peut se traduire comme une mise à l’écart du dossier, avant son enterremen­t… dans les règles. De facto, il est peu probable que Bruxelles s’engage dans une procédure juridique avec les États-unis ou le Royaume-uni – les concurrent­s restant en lice pour le programme belge et qui semblent avoir

Du 16/08/17 au 15/10/17

répondu dans les formes – pour avoir décidé d’outrepasse­r avec la France les règles qu’elle avait imposées. L’attitude française semble d’autant plus incompréhe­nsible que le seul parti francophon­e de l’actuelle majorité – et le seul du sud du pays désirant réellement un remplaceme­nt des F-16 – fait face à une opinion publique pour partie hostile à l’achat. Or deux échéances électorale­s pourraient influencer les décisions : les municipale­s d’octobre 2018 et les législativ­es de juin 2019, qui décideront de la prochaine majorité. À trop devoir attendre la France, la Belgique pourrait ainsi opter rapidement pour le F-35 afin de ne pas avoir à imposer ce choix dans une période électorale­ment trop délicate. Autant de facteurs que l’entourage de la ministre ne pouvait pas ignorer.

Lockheed Martin

NOUVEAU SUCCÈS EN VUE POUR LE HIMARS

La Roumanie réarme : après avoir fait part de son intention d’acheter des missiles Patriot, elle cherche à développer ses capacités sol-sol. En l’occurrence, elle a demandé l’autorisati­on d’importer jusqu’à 54 lanceurs HIMARS, de même que 54 camions de ravitaille­ment, autant de remorques, 10 véhicules de dépannage et 30 M-1151A Humvee. L’armement à proprement parler consiste en 162 conteneurs de six roquettes chacun, des paniers de roquettes d’entraîneme­nt et, surtout, 54 missiles à moyenne portée M-30A1 ATACMS. Si l’autorisati­on de vente est accordée, le contrat qui pourrait être conclu aurait une valeur de 1,25 milliard de dollars.

Lockheed Martin

LE F-35, ENCORE… ET TOUJOURS

Les mauvaises nouvelles se sont une fois de plus accumulées pour le F-35, dont seule la moitié des appareils serait apte à conduire des missions opérationn­elles. Le problème concerne 108 avions au standard Block 2B : de 150 à 160 modificati­ons seraient nécessaire­s sur chacun pour les porter au Block 3I ou 3F, officielle­ment aptes au combat, bien que la certificat­ion du dernier ne soit pas encore intervenue mi-octobre. Or ces modificati­ons, qui comportent également un volet structurel et pas uniquement logiciel – et qui touchent aussi bien des appareils américains que des appareils européens –, représente­nt un coût important, qui n’est pour le moment pas financé. De sorte qu’il n’est pas encore certain que les F-35 concernés entreront effectivem­ent en service opérationn­el. Les appareils pourraient aussi rester au standard Block 2B pour des missions d’entraîneme­nt. Mais il n’est pas dit que ce soit ce pour quoi la Norvège ou le Royaume-uni ont signé, d’autant plus que les réductions des flottes imposées par le coût du F-35 devaient être légitimées par une plus grande disponibil­ité.

Inde

HÉLICOPTÈR­ES NAVALS, C’EST REPARTI !

La proverbial­e lenteur indienne à faire aboutir des négociatio­ns a débouché sur le lancement d’un nouvel appel d’offres, cette fois dans le secteur des hélicoptèr­es navals. Il comporte deux volets : le Naval Multi-role Helicopter­s (NMRH), représenta­nt 123 appareils disposant de capacités de lutte anti-sous-marine, et le Naval light Utility Helicopter­s (NUH), représenta­nt 111 exemplaire­s. L’ensemble est estimé à 5 milliards de dollars, mais apparaît surtout comme une urgence vitale pour la marine indienne, qui ne dispose plus actuelleme­nt que de 11 Ka-28 et 17 Sea King, dont certains ne peuvent plus être considérés comme opérationn­els. Le possible achat de 16 S-70, en tant que mesure d’urgence, avait bien été évoqué, mais les négociatio­ns semblent au point mort… Reste que le lancement d’un nouvel appel d’offres pourrait ne pas déboucher de sitôt sur une capacité opérationn­elle : le « Make in India » étant mis en avant, les négociatio­ns avec les entreprise­s choisies promettent de s’avérer longues…

Russie

IMPORTANT SUCCÈS EN VUE EN ARABIE SAOUDITE

La visite du roi saoudien à Moscou début octobre a débouché sur l’officialis­ation de négociatio­ns qui, si elles venaient à se concrétise­r, signifiera­ient un changement majeur dans la stratégie des moyens du royaume, à deux égards. D’une part, par le rôle joué par la Russie. Outre les systèmes S-400 dont nous avons déjà

parlé (voir p. 19), il est également question de l’achat de missiles antichars Kornet EM, de lance-roquettes thermobari­ques TOS-1, de lance-grenades AGS-30 et D’AK-103, autant de systèmes qui seraient produits sur place, tout comme certaines composante­s du S-400. D’autre part, cette production locale signerait le véritable décollage de l’industrie de défense saoudienne. Très médiatisée, l’annonce est cependant à prendre avec prudence : ce n’est pas la première fois que des accords avec la Russie ont été annoncés ces 15 dernières années, aucun n’ayant jusqu’ici abouti.

 ??  ?? Installati­on du V-280 sur sa plate-forme d’essais. (© Bell Helicopter­s)
Installati­on du V-280 sur sa plate-forme d’essais. (© Bell Helicopter­s)
 ??  ?? Le Rafale a d’indéniable­s atouts, qui sont cependant de peu d’utilité devant un examen juridique… (© Studio Cui Cui via Dassault Aviation)
Le Rafale a d’indéniable­s atouts, qui sont cependant de peu d’utilité devant un examen juridique… (© Studio Cui Cui via Dassault Aviation)
 ??  ?? Les F-35 restés au Block 2B sont parmi ceux ayant coûté le plus cher à l’unité. (© US Air Force)
Les F-35 restés au Block 2B sont parmi ceux ayant coûté le plus cher à l’unité. (© US Air Force)
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Le TOS-1A Buratino. (© D.R.)

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