LE FUSIL D’ASSAUT STANDARD SUISSE
Le fonctionnement du SG 550 se fait par emprunt des gaz avec piston rotatif long, le tir s’effectuant culasse fermée. La valve de gaz offre deux réglages pour réguler le volume nécessaire au fonctionnement des pièces mobiles : l’un pour les environnements tempérés ou désertiques, l’autre pour les conditions de grand froid ou provoquant un fort taux d’encrassement. Le sélecteur de tir à quatre positions (sécurité, coup par coup, rafale de trois coups et rafale libre) est ambidextre, mais pas le levier d’armement qui se trouve à droite près de la fenêtre d’éjection. Le pontet est amovible par rotation latérale afin de faciliter l’accès à la détente lors du tir avec gants d’hiver. L’alimentation se fait par des chargeurs en polymère transparent de 5, 10, 20 ou 30 coups, jumelables grâce à un système d’ergots mâle/ femelle présents sur chacun, ce qui facilite le rechargement tactique d’urgence. Une fois le dernier coup tiré, la culasse reste bloquée en position ouverte par un loquet qui peut ensuite être libéré après le rechargement grâce à un poussoir. La crosse, repliable vers le côté droit, est évidée pour réduire le poids total de l’arme et peut recevoir divers appuie-joues afin de s’adapter à la morphologie du tireur, tandis que l’avant du corps de l’arme accueille un bipied métallique repliable. Comme la France avec le FAMAS, l’armée suisse fournit une arme facilement stabilisable en toutes circonstances à chacun de ses soldats.
Des organes de visée mécaniques rotatifs semblables à ceux que l’on trouve sur les Heckler & Koch G3 ou MP5 sont montés en standard sur toutes les armes en dotation. Toutes les surfaces extérieures métalliques sont traitées avec un revêtement renforcé de céramique, tandis que les composants du circuit d’emprunt des gaz sont faits d’acier inoxydable. Le canon, l’ensemble de culasse et le percuteur sont réalisés en acier trempé, durci et nitruré, et ont subi le même processus de phosphatation que la plupart des pièces internes. Le SG 550 est doté d’un canon lourd en acier forgé à froid avec un cache-flamme de type « bird cage » permettant le tir de grenades à fusil ou la fixation d’une baïonnette. L’intérieur du canon est rayé sur un pas de 254 mm, optimisé pour la munition GP90 de l’armée suisse. Toutes les armes sont testées en sortie d’usine sur un pas de tir à 300 m, et certains exemplaires choisis au hasard subissent un test avec une machine exécutant 24 tirs. Le SG 550 affiche une belle précision avec un groupement maximum de 11 cm à 300 m pour l’arme la moins précise, et un groupement de 7 cm en moyenne sur l’ensemble des armes testées.
La version sniper du SG 550 est fournie avec une lunette Kern 4 × 24 montée sur un support à attache rapide, offrant une compensation de 100 à 600 m. Son canon de 650 mm s’ajoute à une détente allégée, une poignée-pistolet réglable en inclinaison et une crosse ajustable en longueur avec un appuie-joue. L’infanterie intègre également un certain nombre de lance-grenades SG GL5040, qui viennent se monter sous le garde-main. Le SG 551, plus court, dispose d’un canon de 363 mm, avec un garde-main redessiné tandis que le bipied a été supprimé. Ce modèle ne permet pas de tirer de grenades à fusil ni de fixer une baïonnette. Les versions compactes telles que les SG 552 et SG 553 peuvent recevoir le GL5340, version courte du lance-grenades individuel de 40 mm.