Budget (encore) en hausse
Les officiels chinois ont indiqué début mars que le budget militaire allait augmenter de 8,1 % en 2018 comparativement à l’année dernière, au cours de laquelle l’augmentation avait déjà été de 7 % comparativement à 2016. Il se montera ainsi, du moins officiellement, à 175 milliards de dollars. Le montant exact est sans doute plus élevé, du fait de dépenses affectées à l’industrie, notamment en matière de recherche et développement, ou encore dans les domaines spatial et cyber. Au regard du PIB, il continue cependant de diminuer, la croissance chinoise restant soutenue. Les responsables ont précisé que l’augmentation serait prioritairement affectée à la modernisation capacitaire.
Cette dernière est par ailleurs bien engagée. Plusieurs photos publiées sur Internet montrent ainsi le Z-20, appelé à devenir le nouvel hélicoptère de manoeuvre des forces terrestres. Celui-ci est en fait une copie sinisée des 24 S-70 Black Hawk reçu dans les années 1980. Pratiquement, l’appareil dispose d’un rotor principal à cinq pales – et non quatre – et reste considéré comme de la classe des 10 t. Il est toujours en cours d’essais, et devrait prochainement entrer en service. On ne sait pas encore s’il sera décliné en versions spécialisées, notamment au profit de la marine.
Si le développement chinois reste officiellement défensif, plusieurs évolutions ne manqueront pourtant pas d’inquiéter les voisins de Pékin. Une grande parade navale a ainsi été organisée le 12 avril, se déployant en mer de Chine méridionale. Elle a permis de présenter aux autorités politiques chinoises – et aux caméras des médias internationaux – 48 bâtiments, dont le porte-avions Liaoning, plusieurs sous-marins et 76 appareils de combat. Cette démonstration de force est intervenue alors qu’un changement notable dans la stratégie organique de Pékin s’est produit, avec le passage des gardes-côtes sous statut militaire. Les gardes-côtes sont une création récente, rassemblant plusieurs organisations, mais constituant in fine une véritable « deuxième marine », particulièrement puissante et bien dotée en bâtiments hauturiers capables de mailler une mer de Chine méridionale… qui n’a sans doute jamais porté aussi bien son nom.