Méthodes et tactiques de Boko Haram
De 2010 à 2013, les « djihadistes animistes » dirigés par Abubakar (1) Shekau montent en puissance au Nigeria. C’est ce qui permet à Boko Haram d’entrer dans une nouvelle phase de son évolution. De 2014 à mars 2015, le mouvement adopte des méthodes combat propres à la guerre classique (2), face aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) nigérianes d’abord, puis face aux forces camerounaises, nigériennes et tchadiennes.
Organisation et stratégie
Avant la scission d’août 2016, Boko Haram est une « confédération de sous-organisations », un (3) agrégat d’individus aux motivations et aux parcours variés (4). Cet agrégat
forme un ensemble décentralisé à la tête duquel, paradoxalement, le chef est fort et omniprésent. Il règne sur un conseil d’une trentaine de membres qui, dans les faits, semble n’avoir aucun véritable pouvoir. À l’échelon inférieur se situent les cellules opérationnelles et les groupes de combat qui dépendent de chefs locaux. S’il existe quelques cellules spécialisées, par exemple pour la fabrication d’explosifs ou les
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attentats-suicides, les groupes agglomérés sont relativement polyvalents, ce qui leur permet de fonctionner en autonomie. Il est à noter que le « service de santé» est indigent, que les médicaments manquent fréquemment. L’organisation opérationnelle voit ses contours fluctuer, par exemple en fonction de l’adhésion de tel groupe de coupeurs de route renforcé par tant de villageois camerounais qui préfèrent
rejoindre les rangs de Boko Haram plutôt que d’être assassinés, quitte à s’enfuir à la première occasion, etc. L’état global du ravitaillement, l’impact des opérations adverses et des pertes subies, la zone géographique d’implantation et ses caractéristiques physiques, les facilités ou non de ravitaillement, la proximité ou non de frontières et, bien sûr, la saison sèche ou la saison des pluies (notamment dans le bassin du lac Tchad) façonnent ces contours.
En principe, la stratégie est affaire de planification. Mais, pour Boko Haram, ce sont les circonstances du moment qui dictent la stratégie. Si l’agrégat est fort, Boko Haram est dans une dynamique offensive. Si la saison des pluies complique les opérations d’envergure, celles-ci se muent en actions plus rares qui donnent aux groupes le temps de se reconstituer… Mais les circonstances ne sont pas tout : Boko Haram est une protoarmée avec une protodoctrine (6). Elle dispose donc d’un semblant d’organisation tactique pour les groupes combattants. Ceux-ci appliquent des procédures tactiques, tandis que sont développées des unités. Par exemple, de septembre à fin 2014, Boko Haram met en place ses « unités motorisées », avec une multitude de pick-up armés, de camions légers, voire de blindés capturés pour l’essentiel aux forces nigérianes. À propos des procédures tactiques, une flexibilité paradoxale est de mise. À savoir, les actions ne sont pas strictement contingentées par ces procédures, car, encore une fois, leur mise en oeuvre dépend des circonstances. La seule règle intangible est que les actions se déroulent sous l’autorité des chefs d’unités/de groupes, eux-mêmes sous le contrôle de chefs locaux qui rendent des comptes à Shekau, toute désobéissance étant punie de mort. La doctrine militaire aux niveaux opératif et tactique est simple et pragmatique sans pour autant être simpliste. Cette simplicité doit, là encore, aux circonstances plutôt qu’à une vision stratégique. En effet, la plupart des combattants de Boko Haram sont peu instruits et sans aucune formation militaire.
La « terroguérilla » et les raids
Quelle que soit l’ampleur des actions, Boko Haram est plus à l’aise dans l’offensive que dans la défensive. En fonction des phases de son évolution, le ciblage de « soft targets » est plus ou moins accentué, ce qui passe par le terrorisme et par la guérilla, voire par un mélange des deux en frappant concomitamment les militaires et les civils dans des actions de « terroguérilla ». Cette terroguérilla de Boko Haram se concrétise avec l’usage d’engins explosifs improvisés (EEI). Même si la plupart des EEI sont peu sophistiqués et souvent réalisés avec des explosifs de mauvaise qualité (mais aussi avec des obus d’artillerie ou des munitions air-sol), ils représentent un danger létal pour les civils et un outil de contre-mobilité face aux militaires. La terroguérilla passe aussi par des raids. L’objectif est de tuer, d’enlever ou de contraindre les civils à coopérer avec les djihadistes tout en causant des pertes aux FDS. Il s’agit de frapper les opinions publiques, mais aussi de ramasser un « butin humain » (7). Les femmes et les enfants kidnappés servent à la fois de bouclier humain, de monnaie d’échange (8), d’esclaves (cuisine, tâches ménagères subalternes), d’épouses forcées, voire de « vecteurs » pour les attentats-suicides. Avec les
recrutements forcés, les individus rejoignent les rangs de Boko Haram, bon gré mal gré, pour constituer une piétaille peu efficace qui regonfle des effectifs amoindris par de lourdes pertes. Enfin, ces raids permettent également de récupérer du butin matériel : armes, munitions, uniformes pris aux FDS, subsistances pillées dans les villages. Les raids de terroguérilla sont plus ou moins élaborés, avec quelques dizaines d’hommes ou beaucoup plus.
L’opération contre la localité de Chibok, dans la nuit du 14 au 15 avril 2014 est un cas d’école (9). Si le schéma d’exécution n’est pas toujours systématiquement identique, il est néanmoins possible d’en retrouver des aspects dans chacun des raids. À Chibok, l’opération débute vers 21h45. Seuls 17 militaires protègent la localité. Les assaillants connaissent la faiblesse du dispositif gouvernemental, forts d’un réseau d’informateurs (volontaires ou agissant sous la contrainte). Les djihadistes ont déployé un dispositif qui se structure en éléments de sécurité, éléments d’appui et éléments d’assaut. Les premiers sont positionnés afin de bloquer l’arrivée d’éventuels renforts nigérians. Les éléments d’appui prennent à partie la petite section nigériane. Outre les tirs de suppression, ils incendient les maisons et tout ce qui, selon eux, représente la culture occidentale ou Abuja. Dans l’obscurité, au milieu des tirs, le feu ajoute au tableau apocalyptique, exacerbantlapaniquedescivils,avecunimpact considérable sur la résolution des FDS. À Chibok, sans espoir de renforts, les militaires ébranlés rompent le contact. Concomitamment, les éléments d’assaut djihadistes progressent. Certains portent des treillis et se font passer pour des soldats nigérians, ce qui leur permet de ne pas susciter de méfiance dans l’école et de rassembler plus facilement les collégiennes. Le repli hors de la localité s’accomplit sous la protection des éléments de sécurité. Malgré tout, l’opération n’est pas aussi préparée qu’il l’a été fréquemment affirmé. Les djihadistes sont dépassés par le nombre de filles. Les camions ne suffisent pas et beaucoup parviennent à s’échapper. C’est là aussi une des caractéristiques de Boko Haram : la planification opérative est souvent imparfaite.
À l’instar de Chibok, les techniques de déception sont fréquemment utilisées. Les djihadistes se présentent dans des localités qui attendent l’arrivée de militaires : les civils se rassemblent et les djihadistes ouvrent le feu, comme à Izghe le 15 février 2014 (106 morts). Dans au moins un cas, à Kwajafa, le 6 avril 2015, les tueurs se font passer pour des prêcheurs. Là encore, ils profitent du rassemblement des habitants du village pour en abattre un grand nombre (24 morts). Le 31 août 2013, ils attaquent le marché de Gajiran après s’être fait passer pour des commerçants (six tués). À Kolofata au Cameroun, le 28 juillet 2014 à l’aube, les djihadistes en pointe de l’attaque contre l’administration locale sont habillés comme des militaires camerounais avec des véhicules grimés en voitures officielles. Le recours à des femmes et à des enfants pour les attentats-suicides n’est finalement qu’une variante adoptée dans le cadre des actes terroristes. La déception est également parfois utilisée en préparation des offensives, comme à Amchidé, au Cameroun. Avant le déclenchement de l’attaque du 15 octobre 2014, un faux informateur avertit les FDS camerounaises d’un raid contre un village pour détourner leur attention.
Les offensives
L’offensive sur Baga en janvier 2015 est un autre cas d’école, cette fois-ci de la conduite opérative et tactique de la guerre classique par Boko Haram. La
localité a une valeur symbolique et stratégique. Symboliquement, le quartier général de la Multinational Joint Task Force (MNJTF) est implanté en périphérie. Même si la MNJTF est encore léthargique à l’époque (10), elle représente toutefois l’entente militaire théorique entre le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger. Stratégiquement, Baga est un des verrous frontaliers avec le Niger, le Cameroun et le Tchad. Or, au cours des semaines précédentes, même si l’armée nigériane a perdu l’initiative, elle a néanmoins porté des coups aux djihadistes. Baga est défendue par des éléments de l’armée et des Civilian Joint Task Force(cjtf),groupesd’autodéfensenigérians. Durant la nuit du 3 janvier, plusieurs colonnes motorisées djihadistes convergent en direction du secteur. Le dispositif est en place avant l’aube et l’attaque est déclenchée vers 5 heures du matin. Là encore, le dispositif en question s’organise comme à Chibok : des éléments de sécurité, des éléments d’appui et des éléments d’assaut.
Les éléments de sécurité sont positionnés au sud pour empêcher l’arrivée de renforts. L’attaque débute avec les tirs de suppression des éléments d’appui. Ceux-ci sont notamment effectués par les mitrailleuses lourdes montées sur des pick-up, depuis plusieurs directions. Les éléments d’assaut progressent à la faveur de ces tirs, également depuis plusieurs directions. La piétaille est en première ligne, dans le plus grand désordre. Elle est suivie par les combattants les plus chevronnés, notamment ceux qui utilisent les mitrailleuses légères comme les PKM ou les lance-roquettes antichars RPG-7 (11). La base de la MNJTF tombe et les militaires battent en retraite vers Baga. Beaucoup vont néanmoins continuer de se battre dans la localité, avec les CJTF. Alors qu’ils essaient de déboucher sur Baga et Doron Baga, les djihadistes se heurtent à cette résistance qui les surprend (12). Néanmoins, l’attaque reprend quelques heures plus tard. Cette fois-ci, ils engagent des combattants plus expérimentés, de 200 à 300 hommes, et une vingtaine de véhicules. Les défenseurs cèdent finalement malgré leur courage. Le chaos est total là aussi, dans les incendies qui font rage, les tirs, les explosions des bombes incendiaires. De nombreux civils sont massacrés à Baga et dans les villages environnants. Se fondant sur des images satellite, Amnesty International évalue à environ 3 700 le nombre de bâtiments détruits à Baga et dans ses environs.
D’autres grandes batailles ont lieu, comme à Fotokol, au Cameroun, du 20 au 30 janvier 2015, où Boko Haram met en ligne des blindés capturés à l’armée nigériane. Des blindés sont également utilisés avant cela, à Amchidé en octobre 2014. Lorsque les offensives n’amènent pas l’effondrement des positions adverses, les djihadistes les assiègent. Ils lancent des actions de harcèlement entrecoupées de nouvelles tentatives offensives. C’est le cas par exemple à Fotokol où l’offensive reprend du 4 au 6 février 2015, avec environ un millier de djihadistes. Ils sont une nouvelle fois repoussés, avec des pertes encore plus lourdes : environ 300 tués. Dans les périodes de siège et de harcèlement, des mortiers capturés (de 81 mm, 82 mm ou encore 120 mm) sont utilisés, tout comme des roquettes artisanales. Les véhicules bourrés d’explosifs sont lancés contre les FDS lors d’actions suicides (S-VBIED) en début d’assaut, comme à Amchidé le 15 octobre 2014 ou encore à Mada le 16 novembre 2015 (13). Le renseignement local/tactique constitue un des atouts de Boko Haram, encore aujourd’hui. Ainsi, en août 2017, un drone d’observation de technologie civile utilisé par la faction Barnawi est abattu par les FDS nigérianes. Cet atout du renseignement permet au mouvement de choisir les objectifs les moins défendus ou de frapper les positions militaires en connaissant leur agencement, avec une idée des effectifs présents, etc.
Tactiquement, les « unités » opérationnelles sont de qualité inégale. La piétaille, parfois nommée « les crieurs » en raison du vacarme qu’elle provoque,
est médiocre. Concernant le vacarme, Boko Haram fait usage d’amplificateurs de son et de haut-parleurs divers. Micro et amplificateurs sont d’ailleurs parfois fixés à des fusils d’assaut afin de rendre la fusillade encore plus impressionnante. Le rôle de cette « chair à canon » réside donc dans l’impact psychologique qu’elle génère par le bruit et le nombre. Elle sert aussi à attirer le feu des défenseurs qui dévoilent ainsi leurs positions où encore à amener ceux-ci à épuiser leurs munitions, préservant les djihadistes plus expérimentés. De plus, la piétaille ne manoeuvre pas et sa progression peut vite s’accomplir « mollement ». D’autres éléments sont en revanche meilleurs, car plus aguerris. La mobilité est assurée par tous les moyens de transport volés aux civils, aux administrations et aux militaires : pick-up, utilitaires légers et camions, mais aussi blindés. Un autre moyen de transport est rapidement privilégié : les motocyclettes. Sur chacune peuvent être juchés jusqu’à trois combattants armés qui constituent une équipe de combat. Grâce aux motos, les djihadistes sont plus mobiles que les unités de FDS dotées de pick-up, par exemple dans la « forêt » de Sambisa ou encore dans les zones accidentées du nord du Cameroun, au Tchad…
En plus des pick-up sur lesquels sont montées des mitrailleuses lourdes, les éléments d’appui peuvent intégrer quelques blindés majoritairement capturés aux Nigérians, ainsi que des véhicules improbables comme des canons D-30 montés sur des châssis de camions. Ceux-ci et les blindés sont ciblés en priorité par les aviations nigériane et de la MNJTF. À partir du printemps 2015, les colonnes de pickup et de blindés de Boko Haram sont étrillées. Ses « unités » sont très vulnérables aux frappes aériennes, mais elles ont appris à se disperser et à se camoufler après la phase de guerre classique. Les camps sont désormais soigneusement cachés, les éléments mobiles se déplacent essentiellement sur des motos, plus discrètes. Sur le lac Tchad, des embarcations (parfois dotées de mitrailleuses lourdes) sont elles aussi cachées sous des écrans de végétation qui les rendent difficilement décelables depuis le ciel (avions ou drones), même lorsqu’elles naviguent. Elles confèrent à Boko Haram une véritable capacité « amphibie ». Outre la vulnérabilité à l’aviation, Boko Haram est également peu protégé contre les gaz lacrymogènes/antiémeutes. Mi-août 2014, à Gwoza, les djihadistes sont ainsi repoussés par la Mobile Police (MOPOL) qui utilise ces gaz (vraisemblablement à dose létale).
En défense
Dans les embuscades, Boko Haram s’appuie là encore sur un dispositif avec des éléments de sécurité, d’appui et d’assaut. Les éléments de sécurité se positionnent à l’arrière de la direction estimée du convoi ou de la colonne à attaquer. Ils servent à empêcher l’arrivée de renforts, mais aussi à stopper l’adversaire si celui-ci tente de rebrousser chemin. Les éléments d’appui sont pour leur part disposés en tête d’embuscade. Par le feu de leurs mitrailleuses lourdes, ils interdisent à l’ennemi de s’extirper de l’embuscade. Les éléments d’assaut sont quant à eux chargés de la « kill zone ». Boko Haram veille le plus souvent à ce que les accrochages soient brefs. Les djihadistes s’éclipsent rapidement avant de se rassembler à distance. Comme dans la défensive, l’usage des EEI est important. Ceux-ci sont faciles à utiliser, comme les mines, enterrées dans la terre des pistes, dans les nombreux «nids de poule». À défaut de moyens affectés à leur neutralisation, ils peuvent même bloquer considérablement des colonnes de FDS.
Dans les postures défensives en terrain plat, Boko Haram souffre des fragilités inhérentes au manque de moyens radio et d’hommes bien entraînés. Là où Boko Haram est implanté depuis un certain temps, des positions ont été plus ou moins bien préparées. Des EEI ont été posés autour d’avant-postes qui font office de sonnettes en cas d’attaque. Ceux-ci doivent donner suffisamment de temps pour l’évacuation des camps en retenant les éventuels assaillants aussi longtemps que possible, notamment lorsque des otages doivent être emmenés. Dans les faits, malgré leurs retranchements comportant parfois des tunnels (comme à Bulabulin en juillet 2013 ou encore à Dambora en avril 2015), les djihadistes résistent difficilement aux opérations adverses bien préparées bénéficiant d’appuis (aviation et/ou artillerie). Ils résistent encore plus difficilement lorsque l’adversaire manoeuvre. Cependant, si les FDS montent des opérations timides, en manoeuvrant peu, les djihadistes savent tirer profit des erreurs qui se paient en blindés détruits par des petites équipes antichars très mobiles
(à pied ou à motos). Dans un environnement urbain, les combattants de Boko Haram sont plus efficients. Ils savent percer des meurtrières dans les murs des maisons qu’ils tiennent, tirant par ces interstices difficiles à repérer. Ils opèrent également depuis les mosquées, obligeant ainsi les militaires à ouvrir le feu sur les lieux de culte avec toute l’image négative qui peut être perçue par les populations. Si Boko Haram recourt relativement peu aux snipers faute d’individus suffisamment compétents, les tireurs isolés obtiennent quelquefois des résultats, notamment lorsqu’ils sont camouflés dans des maisons abandonnées situées en bordure des bases militaires.
En 2018, après de lourdes pertes essuyées durant la phase de guerre classique (des offensives des insurgés aux contre-offensives des FDS nigérianes et alliées), Boko Haram a vu son potentiel militaire fondre et les revers s’enchaîner. De plus, l’agrégat a éclaté en deux factions rivales en août 2016 : une faction « historique » sous l’autorité d’abubakar Shekau, et une faction qui se veut plus « modérée » (14), avec à sa tête Abu Musab al-barnawi. De fait, les factions de Boko Haram ont rétrogradé d’une phase de guerre classique à une phase d’évitement essentiellement faite d’actes terroristes et d’actions de guérilla. Mais ce qu’elles ont perdu en contrôle territorial pur, elles l’ont gagné en résilience. Les attentats-suicides ne cessent pas, essentiellement perpétrés par la faction Shekau, tandis que des opérations de guérilla sont menées, par exemple contre un convoi de prospecteurs pétroliers escorté par des FDS nigérianes le 26 juillet 2017. Le 19 février 2018, une centaine de collégiennes sont enlevées lors d’un raid à Dapchi (15). Leur libération fin mars est perçue comme une avancée des négociations avec la faction Barnawi pour une fin des hostilités que refuse la faction Shekau.