Beriev A-50 Mainstay
HISTORIQUE
Développé avec pour ambition de succéder aux An-12 Cub, l’il-76 (code OTAN Candid) devait avoir une charge utile et une vitesse supérieures. Quadriréacteur à ailes hautes entièrement pressurisé et disposant d’un nez vitré pour faciliter la navigation à vue, il est entré en service en 1974, la première version (Candid-a), d’une charge utile de 40 t (ou encore trois BMD-3 ou deux BMD-4 de même que des parachutistes), étant produite jusqu’en 1977. La deuxième version, l’il-76m, code OTAN Candid-b, était plus spécifiquement destinée au transport des VDV ( jusqu’à 125 parachutistes) et était armée d’un canon bitube de 23 mm dans la queue. Entre-temps, l’appareil a évolué avec L’IL-76MD, apparu au milieu des années 1980 : sa structure renforcée permet d’embarquer 48 t de charge utile et il bénéficie d’un d’un plus long rayon d’action. Il dispose également d’un crédit d’heures de vol plus important. À ce stade, l’avionique des Il-76 a été modernisée, un détecteur d’alerte radar, des brouilleurs et des leurres pouvant être embarqués (cas des MD chinois). Les équipements de navigation sont également importants, comprenant un compas, un système de contrôle de vol intégré, un ordinateur, des systèmes de radionavigation et d’atterrissage automatique, un transpondeur IFF et un radar.
Le Beriev A-50 Mainstay a été conçu comme appareil de détection avancée, en remplacement des Tu-126 Moss, et est entré en service en 1984. Seize exemplaires ont alors été construits pour la VVS. Son principal équipement est le radar Shmel en bande S, installé dans un rotodôme, et qui peut assurer la poursuite simultanée de 50 à 60 cibles de la taille d’un chasseur à une distance de 230 km. Il bénéficie également d’une suite complète de communication et de guerre électronique. Il peut patrouiller 4 heures à 1 000 km de sa base ou 1 h 15 à 2 000 km (il peut en outre être ravitaillé en vol). Une version améliorée, L’A-50U, a également été présentée. Elle est dotée du radar Shmel-m, mais aussi d’une perche de ravitaillement en vol. Trois appareils auraient été construits à ce standard. L’A-50 a connu des succès à l’exportation : en Inde (trois exemplaires, dotés du radar israélien Phalcon), en Irak (Adnan), en Chine (quatre KJ2000 dotés d’un radar de conception nationale).
L’IL-76, PLATE-FORME POLYVALENTE DE LA VVS
Lorsqu’apparaît l’il-76, les autorités soviétiques comptent disposer non seulement d’un appareil ayant d’importantes capacités de projection, mais également d’une plate-forme pouvant potentiellement être déclinée en plusieurs versions spécialisées. La première sera le ravitailleur en vol Il-78 (code OTAN : Midas), conçu sur la base de L’IL-76MD. Utilisant le système probe and drogue, il comporte trois points de ravitaillement utilisant des nacelles UPAZ-1M d’un débit de 4 000 l/min : deux sous les ailes et un sur l’arrière gauche du fuselage. Deux sous-versions existent : l’il-78, équipé de deux réservoirs amovibles dans la soute, permettant d’emporter 36 t de carburant (en plus des 84 t emportées en interne) et l’il-78m, dont les trois réservoirs de soute sont fixes et qui est aussi plus lourd, avec une MTOW de 210 t. Le rayon d’action des appareils est de 5 050 km avec livraison de 20 t de carburant et de 2 600 km pour une livraison de 50 t. La Russie opère toujours 21 appareils (sur les 45 construits), tandis que d’autres sont en service dans les forces aériennes algérienne, chinoise (deux), indienne (six), libyenne, pakistanaise (quatre à partir de 2009) et ukrainienne (huit). Le Venezuela pourrait également en commander, tandis qu’un contrat portant sur huit appareils a été signé avec la Chine, mais n’est pas encore honoré.
D’autres versions de l’appareil sont plus discrètes : L’IL-76PP, destiné à devenir une plate-forme de guerre électronique, mais les problèmes rencontrés avec son système de mission ont été tels que le programme a été abandonné; L’IL-76MD-PS (surveillance maritime), jamais mis en service ; L’IL-76MD Skalpel-mt, un hôpital volant dont au moins deux exemplaires ont été mis en service et utilisés durant la guerre d’afghanistan, mais dont le statut actuel est incertain. Outre un banc d’essai de propulsion (IL-76LL dont l’un des réacteurs a été remplacé par un turboprop alimenté par une turbine à gaz) et le bombardier d’eau IL-76MDP et des appareils destinés à l’entraînement des astronautes à zéro G, une dernière version a focalisé l’attention des analystes dans les années 1990. Désigné alternativement IL-76VPK ou Il-82, l’appareil se caractérise par un vaste dôme positionné sur le dessus de l’avant du fuselage et abritant des systèmes de communication. Il est également équipé d’une antenne filaire déployée en vol, de même que de nombreuses autres, sur le pourtour du fuselage. Deux appareils ont été construits, mais un seul serait encore opérationnel. Considéré dans un premier temps comme un poste de commandement aérien, il s’est ensuite avéré qu’il était utilisé comme relais de communication au profit des quatre Il-80 Maxdome encore en service (1).
Aux versions expérimentales destinées à la frappe laser (voir p. 21) s’ajoute une dernière itération, de détection aérienne avancée, l’a-100, conçu à partir d’un IL-76MD-90 remotorisé. Il est surtout doté d’un radar AESA Vega Premier et reçoit un grand nombre d’antennes ELINT/ COMINT. Sa capacité de détection devrait être accrue en portée (600 km contre des cibles aériennes, 400 km contre des cibles maritimes, selon le constructeur), mais aussi en granularité, avec une attention particulière portée à la détection des missiles de croisière. L’appareil, qui a effectué son premier vol en novembre 2017, devrait remplacer l’a-50 au terme de ses essais.