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Évolutions et débats

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Alors que le prochain sommet de L’OTAN doit se tenir en juillet à Bruxelles, plusieurs évolutions sont d’ores et déjà attendues. C’est notamment le cas dans le domaine naval, où un nouveau commandeme­nt allié pour l’atlantique va voir le jour. Il serait placé sous la tutelle de l’allied Command Transforma­tion. Concrèteme­nt, il s’agit donc d’un retour au Supreme Allied Commander Atlantic (SACLANT), actif de 1953 à 2003 et qui était spécifique­ment chargé des opérations dans l’atlantique. L’évolution fait suite à une plus grande activité de la Russie en mer, considérée comme la plus élevée depuis la fin de la guerre froide. Cette évolution se double également d’un changement dans la structure de force américaine, avec la remise sur pied de la IIE Flotte, qui avait été dissoute en 2011, et qui sera également basée à Norfolk. Un autre Joint Forces Command sera établi à Ulm et constitue, en fait, la montée en puissance du quartier général multinatio­nal qui y est déjà actif. Les deux nouveaux commandeme­nts nécessiter­ont l’affectatio­n de 1 200 personnes supplément­aires.

Des tabous sont également appelés à tomber. La Pologne a ainsi ouvertemen­t demandé à ce que des forces américaine­s soient positionné­es de manière permanente sur son territoire et est prête, pour ce faire, à participer à leur financemen­t à hauteur de 2 milliards de dollars. Cette évolution se produit cependant dans un contexte spécifique, alors notamment que l’italie, après la Hongrie et la République tchèque, pourrait changer de positionne­ment à l’égard de la Russie. Dans le même temps, la mise en place de barrières douanières par les États-unis est de nature à nourrir les tensions transatlan­tiques, bien que le secrétaire américain à la Défense s’en défende. L’alliance atlantique est d’autant plus sous tension que les États-unis se sont montrés très critiques à l’égard du sous-investisse­ment auquel continuent d’adhérer plusieurs membres de L’OTAN, mais aussi

alors que toute la lumière n’a pas été faite sur les liens de proches de Donald Trump avec Moscou.

En matière de sous-investisse­ment, aux progrès réalisés par la plupart des États membres s’ajoutent un certain nombre d’inconnues. La Belgique entendait ainsi réaliser la sélection de son nouvel appareil de combat avant le sommet, en gage de bonne volonté, avant de reporter son choix à octobre. Dans le même temps, les inquiétude­s autour du maintien de son programme d’armement par la Bulgarie semblent levées, le Parlement approuvant l’achat de 16 appareils de combat et de 150 blindés le 8 juin. Au-delà, d’autres États n’atteignant pas le seuil des 2 % du PIB affectés au budget de défense peuvent avoir des stratégies intéressan­tes. C’est le cas du Luxembourg, qui se profile, à son niveau, comme une puissance aérospatia­le. Après l’acquisitio­n d’un A400M – qui devrait être livré en 2020 – et l’achat conjoint avec les Pays-bas de deux A330MRTT, le Grand-duché s’est positionné sur le spatial. Après l’achat et le lancement le 31 janvier 2018 d’un satellite de communicat­ion mis à dispositio­n des alliés, il devrait en acheter un deuxième, de télédétect­ion, qui serait lancé en 2020.

Plus largement, la question de la disponibil­ité est prégnante. Les ministres de la Défense ont ainsi lancé au cours d’une réunion le plan « des quatre 30 » qui doit permettre d’augmenter les volumes de forces effectivem­ent disponible­s. En l’occurrence, il s’agit de pouvoir mobiliser 30 bataillons, 30 escadrons et 30 bâtiments en 30 jours. Il porte sur 30 000 troupes et 300 avions. La mesure, qui intègre le cadre plus large de la réassuranc­e, reste cependant à concrétise­r… ce qui pose derechef la question du financemen­t des forces.

 ??  ?? Le siège de la SES, à Betzdorf. La compagnie est en charge des deux satellites luxembourg­eois. (© SIP/ULI Fielitz)
Le siège de la SES, à Betzdorf. La compagnie est en charge des deux satellites luxembourg­eois. (© SIP/ULI Fielitz)

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