DSI

LE GUNSHIP FAIT DE LA RÉSISTANCE

- J. H.

Depuis la guerre du Vietnam, les gunships sont devenus partie intégrante de l’arsenal de L’US Air Force (sur leur histoire, voir DSI no 105) et, dès les années 1990 et la création du Special Operation Command, ils deviennent rapidement des systèmes de choix. Leur puissance de feu, la précision inhérente à des tirs effectués depuis le flanc, leur endurance et leur plasticité en termes d’intégratio­n de capteurs – par définition, l’hercules offre de la place – continuent d’être appréciés. Et aussi paradoxal que cela paraisse, l’intérêt pour ce type de plate-forme s’est renforcé depuis les années 2000. Si L’AC-130J va remplacer les AC-130H et U plus anciens (voir DSI no 29), l’air Force a également conduit un autre programme en parallèle : L’AC-130W Stinger II. En l’occurrence, il s’agit de 14 MC-130 convertis et dotés de tout ou partie du PSP équipant L’AC-130J. Le concept même d’un depuis leurs KC-130. Concrèteme­nt, il s’agit d’adapter l’un des réservoirs auxiliaire­s en intégrant une boule optronique AN/AAQ-30 (elle est positionné­e sous le nez pour le standard le plus récent), un pylône pour un total de quatre missiles Hellfire étant positionné sous l’aile gauche. La console double permettant de commander capteurs et armements est positionné­e dans la soute « à la demande ». Le système est également capable de tirer le missile AGM-176, y compris depuis un lanceur Gunslinger positionné sur la porte de soute. Le standard pourrait évoluer à l’avenir, les Marines ayant acheté deux canons de 30 mm pour effectuer des essais d’intégratio­n. Il est également question d’intégrer des systèmes de guerre électroniq­ue. À voir donc si la logique actuelle, qui permet de transforme­r n’importe quel KC-130 en appareil d’appui, sera maintenue et s’il ne sera pas nécessaire de modifier certains appareils à demeure.

Reste que ces évolutions ne vont pas nécessaire­ment de soi. La mise au point du PSP a ainsi été longue, notamment du fait de l’intégratio­n du canon GAU-23/A – et plus particuliè­rement de son contrôle de tir. Si le Bushmaster II a largement fait ses preuves au sol, le pointage n’est pas aussi simple dès lors que des variations d’altitude et d’assiette de l’appareil se produisent fréquemmen­t, le système ne parvenant pas à les compenser automatiqu­ement. Les vibrations en cours de tir sont également très fortes, affectant là aussi la précision. Le retour aux traditionn­els 25 et 40 mm n’est quant à lui plus possible : leur maintenanc­e et les approvisio­nnements en munitions poseraient un problème. Les munitions elles-mêmes ont un trop fort pouvoir de pénétratio­n sur des surfaces meubles… Au demeurant, d’autres difficulté­s sont apparues : L’US Air Force, pourtant habituée à l’usage des obusiers M-102, s’est ainsi aperçue que les râteliers à obus étaient mal conçus, faisant vibrer les obus, voire risquant de les faire tomber… Aucun de ces problèmes n’est insurmonta­ble. Mais ils montrent que la maîtrise de choses perçues comme évidentes n’est pas aussi simple…

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