Des matières premières limitées
Dans 150 m², impossible d’imaginer un espace dédié à la production de paillis suffisant pour couvrir tout le jardin. Là aussi, c’est en faisant appel à plusieurs astuces que Joseph Chauffrey parvient à ses fins. Les petits paillis font les grandes surfaces.
Joseph le reconnaît : l’approvisionnement en matières premières est la clé de la réussite d’un jardin comme le sien. La matière organique, il la tire d’abord de tout ce qui se taille : les quelques mètres carrés de gazon, la haie, les vieux légumes sont recyclés en paillis, passés au broyeur lorsqu’il le faut. Des toilettes sèches auraient offert une source idéale de matière organique. Mais il faudra faire sans :
« En ville, avec des voisins proches de part et d’autre, cela aurait peut-être été délicat. Et puis cela demande un compostage plus long, donc
une immobilisation de place. Ces deux raisons m’ont conduit à y renoncer. »
Solidarité et complémentarité
Joseph Chauffrey a trouvé une astuce : il recueille les déchets verts de ses voisins en échange de quelques légumes. Car les échanges à l’intérieur de la communauté font aussi partie de la démarche : la permaculture intègre une dimension sociale. On peut s’échanger aussi bien des déchets verts que des légumes, des graines, des plants, du travail, des savoir-faire…
Brins de paille
Comme ces apports doivent être contrebalancés pour obtenir un paillis équilibré, Joseph complète les « dons » de ses voisins chaque année par un approvisionnement en paille (une expédition pour qui n’a pas de voiture) : 4 petites balles de paillis en tout et pour tout. Et, confie-t-il,
« c’est un apport à vocation esthétique mais aussi pour rectifier la composition chimique du paillis qui, sans cela, serait trop riche en azote et pauvre en carbone. Le paillis, c’est comme l’alimentation : il faut varier… ».