Paul Durville
Responsable communication Specialized France
On entend dire un peu partout, chez Specialized comme chez vos concurrents : « On n’a plus rien à vendre ! » Alors, est-ce qu’on peut encore trouver aujourd’hui un Levo, Levo SL ou Kenevo chez les revendeurs Specialized ?
Certains produits de la gamme électrique ont vraiment très bien marché durant cette crise du Covid, victimes de leur succès ! Et, c’est vrai, on a des magasins qui courent après les vélos, des modèles en rupture à l’approche des changements de gamme… Mais on essaye toujours de trouver des solutions aux clients pour récupérer des vélos, sur notre stock Europe-France ou entre magasins. On a certes perdu des ventes, mais il est difficile de les quantifier car notre réseau est fait de revendeurs indépendants.
Qu’est-ce qui a créé cette pénurie ? Trop de demandes ou bien vos fournisseurs et équipementiers qui n’arrivent pas à suivre après la crise du Covid ?
Le monde du vélo a été l’un des grands bénéficiaires de cette crise avec une demande qui a explosé sur l’ensemble des gammes : urbain, route, VTT et bien sûr VAE. Cela ajouté au fait que nos usines ont mis en place des mesures de protection du personnel au plus fort de la crise a engendré une lenteur de production. Ça a donc été compliqué de fournir tout ce dont on avait besoin, avec peu de visibilité sur la façon dont la situation allait évoluer, comment les clients allaient réagir… On ne s’attendait pas à une reprise aussi importante après le déconfinement ! On avait du stock, mais ça n’a pas suffi.
Quelle a été la hausse des ventes depuis le début de l’année et s’est-elle davantage ressentie sur le VAE ?
Chez Specialized, on est un peu avare en chiffres et données de marché, mais il est clair que le VAE est l’évolution forte de ces dernières années, “l’effet Covid” sur l’ensemble de la gamme Turbo est clairement positif. Le Levo (Gen.2) sorti en 2018 est toujours un produit-phare avec une demande qui ne faiblit pas chez nos revendeurs et c’est pareil sur l’ensemble de la gamme, dont le commuting. Mais la demande reste très forte sur tout le panel de nos produits, électriques et classiques. Je dirais que le succès de cette mobilité verte, poussée par les médias, a été amplifié par cette crise : démultiplié sur l’électrique, renforcé sur le vélo classique.
« On ne s’attendait pas à une reprise aussi importante après le déconfinement! »
Comment envisagez-vous la saison prochaine ? Toujours l’euphorie ou un retour de bâton avec la crise économique qui se dessine ?
On constate aujourd’hui une lame de fond et on pense qu’on s’installe durablement dans cette belle dynamique. Peut-être pas de façon aussi impressionnante qu’après le déconfinement, mais on pense qu’on va continuer à surfer sur cet engouement du sport outdoor et du vélo. Seule une deuxième vague du Covid et un reconfinement pourraient venir freiner cet élan…
La gamme 2021 arrivera quand pour les clients ?
Nos lancements de nouveaux produits sont désormais étalés au cours de l’année pour mettre le focus sur le produit plus que sur le millésime. Et on aura certes des lancements en septembre… et même avant ! Car pour remédier au manque de disponibilité actuel, on a un peu avancé notre calendrier. Notre adage est « Innovate or die » (innover ou disparaître), alors oui, il y a de belles choses dans les tuyaux sur les huit mois à venir, notamment en électrique, et j’ai hâte d’être en 2021 !