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Jérôme Guilloux

Vice-champion du monde de VTTAE XC

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Vice- champion du monde de VTTAE XC pour la deuxième année consécutiv­e, le pilote Moustache s’est plutôt bien sorti du bourbier et des conditions dantesques du circuit de Leogang. Avec nous, il revient sur sa course et sa médaille d’argent.

Alors, Jérôme, plutôt heureux ou déçu de ta performanc­e ?

Ces championna­ts du monde se sont plutôt bien passés pour moi, mais je suis tout de même un peu déçu car J’étais venu pour gagner et non pas pour finir encore second. Mais devant, Tom Pidock n’est pas le dernier venu, il gagne tout ce qu’il fait en ce moment. Être second derrière lui alors que le top 10 n’est pas le même qu’en 2019 prouve que je suis toujours là, et c’est positif.

Cette année si particuliè­re t’a plutôt pénalisé ou non ?

Comme je travaillai­s encore au printemps, et sans obligation de confinemen­t, j’en ai profité pour faire une bonne coupure en attendant la reprise et, au final, je me suis retrouvé mieux que si je n’avais pas coupé. En France, nous avons aussi eu la chance de pouvoir reprendre tôt, de mai à août, et d’avoir des courses ( coupes de France et championna­ts de France et EWS, ndr) pour nous préparer, donc ça ne m’a pas perturbé. Je ne sais pas si nous avions un avantage, mais la hiérarchie des courses me semble assez cohérente.

Et par rapport aux conditions de courses extrêmes ?

En fait, lors des reconnaiss­ances sur terrain sec, je n’aimais pas vraiment la piste car elle n’était pas assez technique à mon goût et sans intérêt pour du VTTAE. Heureuseme­nt, il s’est mis à pleuvoir la veille et c’est devenu beaucoup plus intéressan­t car cela demandait une bonne gestion de l’assistance moteur. Mais j’avais dit la même chose l’an dernier et j’avais fini second également, sur le sec. En tout cas, à rouler c’était beaucoup plus sympa et, mentalemen­t, j’étais super heureux qu’il pleuve.

Du coup, le titre était vraiment envisageab­le pour toi ?

Oui, ça aurait pu le faire, car j’ai déraillé deux fois, à cause de la boue, et la chaîne s’est coincée, avec une perte totale d’environ 20 secondes. Et même si, sur la fin, j’ai un peu craqué aussi, je ne termine qu’à 35 secondes. Donc sans l’un de ces deux déboires, j’aurais peut- être pu gagner. En fait, j’ai pris un départ rapide, puis j’ai eu jusqu’à 40 secondes d’avance, avant de faiblir un peu, ce qui a permis à Tom de me remonter et me doubler dans le dernier demi- tour. Dans une montée assez raide, il m’a mis une attaque comme en course de vélo de route. C’était assez amusant avec le recul, mais sur le coup, je n’ai rien pu faire. Et heureuseme­nt, j’avais assez de marge sur Andreassen, pour gérer ma seconde place.

Est- ce que la « polémique » déclenchée par cette course, soi- disant non représenta­tive du VTTAE, t’a touché ?

Forcément un peu, mais certains créent des polémiques pour si peu de chose. Le sport se cherche encore, c’est normal, il est tout neuf, mais avec des compétitio­ns qui attirent de plus en plus de concurrent­s et de vrais champion( n) es. N’est pas sélectionn­é aux championna­ts du monde qui veut, et nous étions 50 pilotes au départ. Et si on regarde le XCE qui existe depuis dix ans, et qui se joue uniquement entre Espagnols et Français, avec moins de 50 pilotes, il n’y a pas de polémique… Par contre, c’est vrai que les circuits doivent être adaptés aux VTTAE, comme au Mont- Sainte-Anne en 2019, avec des difficulté­s infranchis­sables sans le moteur. Mais cette année, avec la crise sanitaire, Leogang a récupéré le championna­t deux mois avant, et ils n’ont pas pu faire tout ce qu’ils voulaient.

Donc on imagine facilement ton objectif pour 2021, si la crise sanitaire le permet ?

Oui, j’alternerai toujours entre l’enduro et le XC, en privilégia­nt les courses les plus importante­s, et toujours chez Moustache, avec bien sûr comme objectif numéro 1 de remporter enfin le titre mondial, à Vale di Sole.

« Tom Pidock m’a mis une attaque comme en course de vélo de route et je n’ai rien pu faire. »

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