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Résultats record d'alphabet en 2017 grâce à Google

Alors que la maison mère Alphabet entérine en janvier la démission de Eric Schmidt de sa présidence et s’apprête à fêter en septembre les 20 ans de Google, son chiffre d’affaires 2017 – qu’elle dévoilera le 1er février – devrait dépasser les 100 milliards

- Charles de Laubier

Depuis la création il y a 20 ans de la startup Google, par Larry Page et Sergey Brin, le congloméra­t Alphabet qu’est devenu aujourd’hui l’entreprise a passé un cap symbolique en 2017 : le chiffre d’affaire de la firme de Mountain View, consolidé au niveau de la holding Alphabet depuis plus de deux ans maintenant ( 1), aurait franchi sur l’exercice de l’an dernier la barre des 100 milliards de dollars. C’est ce que devrait confirmer Larry Page ( photo), directeur général d’alphabet, lors de la présentati­on des résultats financiers annuels le 1er février.

Google reste la vache à lait

En franchissa­nt ce seuil symbolique de chiffre d’affaires annuel l’an dernier, Alphabet affiche encore une croissance insolente d’au moins 10 % sur un an. Certes, c’est deux fois moins que les 20 % de croissance du chiffre d’affaires enregistré­s en 2016 ( 90,2 milliards de dollars) par rapport à l’année antérieure, mais cela reste une progressio­n honorable à deux chiffres. Mieux : le bénéfice net d’alphabet aurait franchi en 2017, et pour la première fois, une autre barre symbolique, celle des 20 milliards de dollars – contre 19,4 milliards de résultat net en 2016. Un troisième seuil symbolique a également été franchi l’an dernier : le cash disponible a dépassé depuis fin septembre les 100 milliards de dollars ( contre 86,3 milliards à fin 2016). L’année 2017 aura donc été, comme les années passées, faste pour Alphabet qui tire encore plus de… 98 % de ses revenus de sa filiale Google, laquelle aurait donc généré à elle seule en 2017 plus de 98 milliards de dollars provenant de ses activités moteur de recherche Google, plateforme vidéo Youtube, Android, Chrome, Google Play, Google Maps ou encore Google Cloud. Alphabet, qui emploie plus de 70.000 personnes dans le monde, reste cependant très dépendant des recettes publicitai­res qui pèsent encore plus de 80 % des revenus globaux du groupe. Quant aux « autres paris » ( other bets), que chapeaute Alphabet et non plus Google, ils continuent de générer des revenus embryonnai­res issus principale­ment de la vente de services Internet et TV via le réseau de fibre aux Etats- Unis ( Google Fiber et Access), des objets et services connectés dans la maison ( Nest) et des licences et la R& D dans les sciences de la vie et de l’esanté ( Verily ( 2)). Alphabet mise aussi sur d’autres projets prometteur­s ou incertains tels que les recherches sur la longévité de la vie ( Calico), la voiture autonome et connectée ( Waymo) ou des projets financés par ses fonds GV ( ex- Google Ventures) et Capitalg ou encore X Developmen­t ( 3). L’année 2017 aura aussi permis à l’action Alphabet ( 4) de bondir d’environ 30 % en un an à plus de 1.000 dollars, pour une capitalisa­tion boursière totale de 768,5 milliards de dollars au 11 janvier 2018. Ce qui rapproche un peu plus la firme de Mountain View de la firme de Cupertino, à savoir Apple aux 886 milliards de dollars de capitalisa­tion boursière. Google et Apple visent tous les deux les 1.000 milliards de dollars en Bourse ! Peu de temps après son introducti­on de Google en Bourse en 2004, l’agence Reuters a rapporté le récit d’un ancien employé du géant du Net racontant que lorsque Eric Schmidt, alors PDG de Google, avait expliqué que l’objectif avec Larry Page et Sergey Brin était de « créer une société à 100 milliards de dollars » ( selon le propos de Sergey Brin prononcé le 28 février 2006), un salarié lui avait demandé : « Vous voulez dire à 100 milliards de capitalisa­tion boursière ou à 100 milliards de chiffre d‘ affaires ? » . Eric Schmidt lui avait alors répondu : « A vous de choisir ! » . Si cet objectif en Bourse a bien été atteint dès fin 2005, il aura fallu attendre treize ans pour que celui du chiffre d’affaires à 100 milliards le soit à son tour. C’est dans ce contexte d’euphorie financière que Eric Schmidt quitte, courant janvier, ses fonctions de président exécutif d’alphabet ( 5) pour devenir conseiller technique « sur la science et la technologi­e » après 17 ans passés au service du géant du Net. Il sera remplacé par un président non exécutif cette fois – comme chez Apple ou Microsoft.

Zones de turbulence fiscale

Le retrait de Eric Schmidt sonne comme une reprise en main d’alphabet par le Russo- américain Sergey Brin ( président) et l’américain Larry page ( directeur général), à l’heure où le groupe fait l’objet de redresseme­nt fiscaux dans plusieurs pays. Selon l’agence Bloomberg, qui a mentionné le 2 janvier dernier des documents réglementa­ires néerlandai­s, la maison mère de Google a transféré 15,9 milliards d’euros en 2016 des Pays- Bas vers une société écran aux Bermudes. Grâce au « Double Irish » et au « Dutch Sandwich » , Alphabet a ainsi évité de payer plusieurs milliards d’euros d’impôts ( 6). Et aux Etats- Unis, la firme de Mountain View n’a pas encore payé d’impôt sur les 60,7 milliards de dollars qu’elle détient « outre- mer » . @

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