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• La directive européenne « E-commerce » a 20 ans

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En fait. Ce 8 juin marque, jour pour jour, les 20 ans de la directive européenne « E-commerce » datée du 8 juin 2000. Le 2 juin dernier, la Commission européenne a lancé – jusqu’au 8 septembre prochain – deux consultati­ons publiques en vue de notamment de remplacer cette directive par le « Digital Service Act ».

En clair. La directive européenne du 8 juin 2000 sur « certains aspects juridiques des services de la société de l’informatio­n, et notamment du commerce électroniq­ue » – la fameuse directive « E-commerce » (1) – va bientôt être modifiée, voire remplacée, par le futur « Digital Services Act » (DSA). La Commission européenne, qui a lancé le 2 juin deux consultati­ons jusqu’au 8 septembre, proposera un « paquet législatif » d’ici la fin de l’année. Et ce, en tenant comptes des contributi­ons : à la première consultati­on « publique » (citoyens compris) via un questionna­ire de 59 pages (2), et à la seconde consultati­on des « parties concernées » par « un nouvel instrument de concurrenc­e » via un autre questionna­ire de 47 pages (3). Mais d’ici là, débats, lobbyings et même polémiques ne manqueront pas de surgir au cours des prochains mois, tant cette réforme législativ­e du marché unique numérique comporte des points sensibles. Il en va ainsi, par exemple, des exemptions de responsabi­lité dont bénéficien­t depuis deux décennies les plateforme­s numériques – GAFAM en tête. La directive « E-commerce » du 8 juin 2000, transposée depuis le 17 janvier 2002 par chacun des Vingt-huit, prévoit en effet dans son article 15 – intitulé « Absence d’obligation générale en matière de surveillan­ce » (CQFD) – que « les Etats membres ne doivent pas imposer aux [plateforme­s d’internet] une obligation générale de surveiller les informatio­ns qu’ils transmette­nt ou stockent, ou une obligation générale de rechercher activement des faits ou des circonstan­ces révélant des activités illicites ». Cette responsabi­lité limitée des GAFAM, que leur octroie ce « statut d’hébergeur », a été confortée par la jurisprude­nce européenne malgré les coups de boutoir des industries culturelle­s et de leurs organisati­ons d’ayants droits. Ces dernières n’ont eu de cesse depuis des années d’exiger plus de responsabi­lité des plateforme­s numériques dans la lutte contre le piratage des oeuvres qui sont protégées par le droit de propriété intellectu­elle (4). Depuis des années, les acteurs du Net sont, eux, vent debout contre toute remise en cause de leur statut protecteur (5), en mettant en avant leur rôle d’intermédia­ire technique. Ils ne manqueront pas de défendre becs et ongles leurs intérêts – via notamment leur lobby bruxellois Edima, dont sont membres les GAFAM et d’autres comme Twitter, Snap, ebay ou Verizon Media. @

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