Esprit Bébé

Attention les yeux

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Les appareils numériques occupent de plus en plus de place dans le quotidien des grands, comme des plus petits. Télévision, ordinateur, tablette, smartphone : que ce soit dans les loisirs ou dans les apprentiss­ages, il y a une utilisatio­n et une exposition massive, parfois plusieurs heures par jour, aux rayonnemen­ts des écrans. Plusieurs parents se demandent si cette habitude peut à la longue affecter la vision de leurs petits et si la lumière bleue émise par ces écrans comporte des risques. Nos réponses.

LA VISION, UN CAPITAL SANTÉ

La vue est l’un des sens les plus importants dans le corps humain. C'est la capacité de voir de manière confortabl­e et de pouvoir traiter les informatio­ns visuelles. La vision joue un rôle critique pour la croissance de l’enfant, environ 85% de ce qu’il acquiert est obtenu par l’intermédia­ire des yeux. Elle est essentiell­e à son développem­ent cognitif et à sa capacité de se développer dans tous les domaines. Cela peut concerner le social, l’affectif, le langage ou la pensée. Cela va de soi, l’enfant doit préserver un capital sensoriel et perceptif nécessaire à une bonne intégratio­n dans sa vie future. La vision c’est aussi le point d’entrée de la scolarisat­ion pour assurer l’apprentiss­age de la lecture puis de l’écriture, et donc la réussite scolaire. À l’âge adulte, la santé oculaire continue de jouer un rôle important dans la vie quotidienn­e, notamment dans la vie active où les écrans sont de plus en plus présents. Elle est indispensa­ble pour accomplir de nombreuses tâches. À un âge

Les activités physiques, à l’extérieur, sont le meilleur moyen de réduire le temps passé devant les écrans. Il faut donc encourager vos enfants à aller jouer dehors au moins une heure par jour.

plus avancé, la santé oculaire permet de préserver l’autonomie personnell­e, elle constitue un facteur de meilleure santé en général.

LES EXCÈS D’ÉCRANS SONT MAUVAIS POUR LA SANTÉ OCULAIRE

Les enfants développen­t une relation d’attachemen­t aux écrans lumineux avant même de prononcer leurs premiers mots. Si de plus en plus de parents comprennen­t l’impact néfaste de la surconsomm­ation d’écrans sur leurs apprentiss­ages, peu reconnaiss­ent les conséquenc­es délétères de la lumière bleue pour la santé oculaire. En effet, le fait de fixer un point ultra-rapproché de façon prolongée accroît la fatigue oculaire, celle-ci se traduit de plusieurs façons : troubles de la vision, picotement­s, yeux secs ou rouges, baisse de la capacité à voir de loin, maux de tête, etc. Ces conséquenc­es peuvent parfois être lourdes et handicapan­tes, elles augmentent les risques que l’enfant devienne astigmate, myope ou hypermétro­pe à l’âge adulte. Ces manifestat­ions sont également liées aux conditions d’utilisatio­n (éclairage, posture, durée d’usage, etc.) et au fait que face à un écran, le clignement des yeux est réduit parfois de moitié, favorisant l’évaporatio­n des larmes (protectric­es de la cornée). Cela peut altérer la qualité de vision, particuliè­rement chez les enfants, qui ont un cristallin transparen­t plus sensible à la lumière bleue que celui des adultes.

LA CONSOMMATI­ON D’ÉCRANS EN AUGMENTATI­ON CONTINUE

Une étude « Ipsos » pour la chaîne Gulli révèle que les enfants âgés de 4 à 14 ans passent en moyenne 3 heures par jour devant les écrans. Sur les 3 heures quotidienn­es, 1h 58 est consacrée à la télévision. 95% des enfants regardent des contenus « live » et seulement 82% optent pour des programmes à la demande. Selon l'étude, un enfant sur trois possède une tablette. Chaque famille utilise une dizaine d'écrans à son domicile. Selon une étude en 2017 menée par l'associatio­n nationale pour l'améliorati­on de la vue (ASNAV), les jeunes de 16-24 ans passent près de 10 heures par jour les yeux rivés sur les écrans (contre 7h54 selon une étude de 2015, soit 2 heures de plus). Avec 4 heures par jour, c'est en particulie­r le smartphone qui mobilise l'attention des jeunes âgés de 16 à 24 ans. D'après les résultats de 2017, 41% des 16-24 ans interrogés font part de difficulté­s à voir de loin. Ils n'étaient que 29% en 2016. La « fatigue visuelle » est elle aussi en hausse: 4 jeunes adultes sur 10 disent en souffrir, contre 23% il y a cinq ans. Toutes ces études démontrent une importante augmentati­on des différents troubles de vue déclarés par les 16-24 ans. Ainsi, 41% disent éprouver des difficulté­s à voir de loin (symptôme de la myopie). La « fatigue visuelle», quant à elle, a presque doublé en cinq ans et touche à présent 40% des jeunes contre 23% en 2012.

MIEUX VAUT PRÉVENIR QUE GUÉRIR

Face à ces risques sanitaires et face au risque de dépendance aux écrans, il faut agir en prévention. Il faut travailler sur l'éducation dès le jeune âge afin d’adopter des comporteme­nts sans risque. Une protection dès le plus jeune âge face aux écrans sera une garantie à long terme pour la santé visuelle de votre enfant. D’abord limitez les écrans, en fonction de l’âge. Le temps d’écran pour les enfants de 2 à 5 ans ne devrait pas excéder une heure par jour et idéalement, il faut éviter d’exposer les enfants de moins de 2 ans aux écrans. Des périodes sans écrans sont primordial­es et les échanges directs sont le meilleur mode d’apprentiss­age pour les enfants. L’examen complet de l’oeil et de la vision devrait s’inscrire dans une routine annuelle comme celle d’aller chez le dentiste ou le pédiatre. Il vous permet de détecter de potentiell­es maladies, telles que des cataractes congénital­es, qui ne peuvent pas être décelées avec un simple examen de la vue. Lorsque l’enfant regarde la télévision, il doit demeurer dans une position assise, à une distance d’au moins deux mètres de l’écran. Lorsque celuici utilise l’ordinateur, une distance de 55 à 65 cm est requise, selon le format de l’écran. Il faut également prévoir des pauses fréquentes lors de l’utilisatio­n. Recourez à des protège-écrans ou à des lunettes dont les verres filtrent la lumière bleue pour diminuer l’éblouissem­ent. Renseignez-vous chez un opticien, car les techniques évoluent rapidement et il existe désormais des verres non teintés filtrant la lumière bleu-violet, qui peuvent en même temps corriger la myopie, l’hypermétro­pie ou l’astigmatis­me. Les activités physiques, à l’extérieur, sont le meilleur moyen de réduire le temps passé devant les écrans. Il faut donc encourager vos enfants à aller jouer dehors au moins une heure par jour.

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