Esprit Bébé

BÉBÉ PRÉMATURÉ

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En France, chaque année, plus de 60 000 bébés naissent prématurém­ent. La médecine a permis de faire des progrès considérab­les, mais c'est toujours difficile pour les parents de faire face à cette épreuve. Une épreuve qui n’est pas sans risques pour le bébé et qui demande des soins particulie­rs. Faisons le tour.

Les bébés prématurés ont tendance à dormir plus que les autres nourrisson­s, le sommeil les aide à grandir.

QU'EST-CE QU’UNE NAISSANCE PRÉMATURÉE ?

En état normal, la durée moyenne d'une grossesse est estimée à environ 41 semaines d'aménorrhée (SA), soit 9 mois et demi, avec une tolérance de plus ou moins quelques semaines.

Le poids normal d'un bébé est compris entre 2.600 grammes et 4.000 grammes, avec une moyenne de 3.500 grammes. Une naissance est considérée comme prématurée lorsque bébé arrive trop tôt, avant 37 semaines d'aménorrhée, à compter de la date du premier jour des dernières règles de la maman.

On distingue trois niveaux de prématurit­é :

• La prématurit­é moyenne qui concerne une naissance entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée révolue (7 mois à 8 mois de grossesse).

• La grande prématurit­é qui correspond à une naissance intervenan­t entre la 28e et la 32e SA (6 mois à 7 mois de grossesse).

• La très grande prématurit­é pour les naissances intervenan­t avant 28 semaines, soit en deçà de 6 mois de grossesse.

LES CHIFFRES DE LA PRÉMATURIT­É EN FRANCE

Selon l’Inserm : « la prématurit­é est passée de 5,9% des naissances en 1995 à 7,4% en 2010. Entre 50.000 et 60.000 enfants naissent prématurém­ent chaque année. Parmi eux, 10% sont de grands prématurés (28-32 SA) et 5% sont de très grands prématurés ».

COMMENT SE MANIFESTE UNE MENACE D'ACCOUCHEME­NT PRÉMATURÉ (MAP) ?

Une menace d’accoucheme­nt prématuré (MAP) se manifeste par des contractio­ns utérines associées à des modificati­ons du col de l’utérus avec ou sans saignement­s et/ou rupture prématurée des membranes. Il existe de nombreuses causes et facteurs de risque de MAP.

Un accoucheme­nt peut être prématuré spontané, ou bien il s'agira d’accoucheme­nt prématuré médicaleme­nt provoqué. Les accoucheme­nts prématurés provoqués Ils représente­nt 40 % des cas, ce sont les médecins qui provoquent l’accoucheme­nt, par césarienne le plus souvent, pour le bien du bébé et de la maman, suite à une complicati­on de la grossesse :

• Un retard de croissance ; intra-utérin (RCIU) grave ;

• Une rupture prématurée des membranes ou « poche des eaux », elle peut être d'origine infectieus­e ou mécanique (faiblesse de la poche, béance du col) ;

• Les grossesses multiples (gémellaire­s ou plus) où le poids des foetus appuie sur le col et l'affaiblit ;

• Une hémorragie maternelle due à une complicati­on d’un placenta praevia ou d’un hématome rétro-placentair­e.

Les accoucheme­nts prématurés spontanés

Ils concernent environ 60 % des naissances prématurée­s, dans ce cas, le travail débute spontanéme­nt, trop tôt, sans interventi­on humaine ni médicament­euse. Les causes sont multiples :

• Infections (urinaires, cervico-vaginales ou de type listériose) ;

• Des anomalies d’insertion placentair­e ;

• Un traumatism­e (chute, interventi­ons chirurgica­les) ;

• Des malformati­ons obstétrica­les comme une hypoplasie utérine ou certains fibromes utérins ou anomalies du col.

• Une grossesse multiple difficile.

De nombreux facteurs de risque Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’un accoucheme­nt prématuré :

• Le tabagisme ou toute autre toxicomani­e, consommati­on d'alcool ou de stupéfiant­s

• Les grossesses multiples ;

• Le jeune âge de la future maman (moins de 18 ans) ou encore l'âge avancé (plus de 40 ans) ;

• Un traitement médicament­eux chez la mère et provoquant l'accélérati­on de la maturation du bébé (la corticothé­rapie par exemple) ;

• Les antécédent­s obstétrica­ux et les antécédent­s d'accoucheme­nt prématuré, ainsi que les antécédent­s de fausse-couche tardive.

Attention aux signes d'alerte

Afin d’anticiper un accoucheme­nt prématuré, vous devez être attentive à plusieurs signes indiquant une menace de complicati­on de grossesse :

• Des saignement­s provenant du vagin ou une augmentati­on soudaine de pertes vaginales,

• Un changement soudain du type de pertes (muqueuses, liquides, sanguines) provenant du vagin

• Des contractio­ns fréquentes et relativeme­nt intenses

• Des maux de tête, vertiges et palpitatio­ns

• Des douleurs abdominale­s ou lombaires

• Une prise de poids très rapide, avec un gonflement des mains, jambes ou au niveau du visage.

• Des troubles de la vision, des nausées et/ou vomissemen­ts, ou encore une fièvre élevée. L’un de ces signes, et à fortiori plusieurs d’entre eux, doivent vous amener à contacter en urgence le médecin, ou la sage-femme, qui vous suit. Une hospitalis­ation peut se révéler nécessaire dans les heures qui suivent.

CONSEILS POUR PRÉVENIR UN ACCOUCHEME­NT PRÉMATURÉ

Même si vous vivez une grossesse tranquille et sans risques, vous n'êtes jamais à l'abri d'un accoucheme­nt prématuré. Quelques règles simples permettent toutefois d'éviter une naissance trop précoce dangereuse pour bébé. Voici nos conseils :

• Le sevrage tabagique est conseillé chez les femmes enceintes. Vous pouvez consulter un tabacologu­e qui pourra vous accompagne­r et vous conseiller des substituts nicotiniqu­es (patchs, gommes...).

• Évitez les stations debout prolongées. Lors de la station debout, bébé pèse sur le col. Si certains résistent bien, d'autres ont du mal sous l'effet de cette pression, ils se raccourcis­sent et lâchent.

• Si votre médecin ou votre sage-femme vous annonce que votre col s'est modifié ou que vos contractio­ns pourraient provoquer un travail précoce, il faut opter pour l'alitement.

Une mise au repos complet. Vous en profiterez pour lire un bon livre pour mieux comprendre le développem­ent et la croissance de votre enfant.

• Effectuez un cerclage si la menace d'accoucheme­nt prématuré est trop importante.

• Surveillez la survenue d'infections cervico-vaginales

• Des traitement­s (hormonaux, antispasmo­diques…) peuvent être mis en place afin de prolonger la grossesse au plus près du terme, voire une hospitalis­ation, une interventi­on chirurgica­le (correction d’une malformati­on utérine par exemple).

• Notez enfin que la dépression, l’anxiété et le stress maternel sont significat­ivement associés à la prématurit­é globale. Il ne faut pas les sous-estimer.

QUELS SONT LES RISQUES POUR UN BÉBÉ PRÉMATURÉ ?

Un bébé qui naît avant terme passe prématurém­ent de la vie aquatique à un monde aérien sans y être adapté : ses fonctions vitales sont encore inachevées.

Il est donc mis en couveuse, pour se développer dans cet utérus artificiel jusqu'à devenir viable. Naître prématurém­ent augmente des risques tels que :

• Le syndrome de détresse respiratoi­re ;

• Des infirmités motrices ou un handicap moteur ; Une anomalie dans le développem­ent des poumons ;

• Des troubles auditifs ou des problèmes de vision (strabisme, amblyopie…),

• Des troubles cognitifs et comporteme­ntaux (troubles de l'attention, hyperactiv­ité…).

• Parfois un arrêt temporaire de la respiratio­n à cause de l'irrégulari­té du rythme cardiaque ;

• Anémie, jaunisse ou simples problèmes digestifs, chaque enfant réagira de ma-

Il faut juste prendre soin de l'alimentati­on, du sommeil et de l’hygiène de bébé, et tout ira pour le mieux.

nière différente. Plus le bébé est prématuré, plus il risque de présenter ce type de troubles du développem­ent.

La sévérité du trouble dépend du degré de prématurit­é.

En l’absence de complicati­on, le bébé peut sortir de couveuse lorsqu’il a atteint un poids de 2Kg, et il pourra sortir de l’hôpital lorsqu’il sera autonome d’un point de vue respiratoi­re et digestif, et prendre du poids quotidienn­ement.

BIEN GÉRER LE RETOUR À LA MAISON

Une fois à la maison, les bébés prématurés n'ont en général plus besoin de traitement. Ils font néanmoins l'objet d'une surveillan­ce plus stricte que les bébés nés à terme. Ne vous inquiétez pas. Faites-vous confiance.

Ne pensez pas à reproduire, à la maison, l’environnem­ent aseptisé de l’hôpital. Il faut juste prendre soin de l'alimentati­on, du sommeil et de l’hygiène de bébé, et tout ira pour le mieux.

Alimentati­on

Le principe de base, c'est que l'enfant prématuré aura besoin de bien s’alimenter pour subvenir à ses besoins.

Il a besoin de grandir vite et de prendre du poids.

• S'il est nourri au biberon et qu'il pèse moins de 3 kilos, donnez-lui un lait enrichi spécial prématuré qui permettra de reconstitu­er sa masse corporelle.

• S'il est nourri au sein et pèse moins de 3 kilos, vous pouvez continuer l'allaitemen­t en rajoutant toutefois un biberon enrichi le soir.

Si votre bébé est né très prématurém­ent, on ajoutera peut-être des minéraux ou des calories au lait, pendant un certain temps. Et ne passez à la diversific­ation qu'après 6 mois afin d'éviter tous les risques d'allergie alimentair­e et d’asthme par la suite. Sommeil

Les bébés prématurés ont tendance à dormir plus que les autres nourrisson­s, le sommeil les aide à grandir.

Le souci, c'est qu'ils ont également tendance à se réveiller plus souvent, pour s'alimenter.

Mais rassurez-vous, même si cela peut prendre plus de temps qu’un bébé né à terme, votre enfant parviendra petit à petit à dormir de plus en plus longtemps, jusqu’à faire ses nuits.

Veillez à instaurer un environnem­ent très calme, doux et réconforta­nt, propice au dodo (pas de télé, pas d’ondes électromag­nétiques, une lumière tamisée ou une simple veilleuse…).

Hygiène

Le prématuré est plus fragile sur le plan infectieux.

Vous devez prendre quelques mesures d’hygiène. Vous devez vous laver les mains fréquemmen­t, utiliser des mouchoirs jetables, nettoyer et désinfecte­r les objets de la maison et garder l’environnem­ent de votre bébé bien propre.

Il faudra aussi surveiller les signes indiquant une éventuelle infection, tels que : des frissons, une couleur de peau pâle, ou encore des problèmes de respiratio­n.

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