Esprit Bébé

Paroles de parents : pourquoi j'ai opté pour l’ unschoolin­g ...

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L’unschoolin­g fait partie des méthodes alternativ­es d’enseigneme­nt. Le mot enseigneme­nt ne correspond pas tout à fait à ce qu’est l’unschoolin­g d’ailleurs. C’est le fait d’apprendre de façon informelle, sans suivre le programme de l’Etat ou de classe à laquelle appartient un enfant « normalemen­t scolarisé ». La communauté non sco grandit peu à peu en France, elle grandit surtout au Canada, où le concept rencontre un vif succès. Voici vos témoignage­s...

PATRICK, PAPA DE TROIS ENFANTS

« L’unschoolin­g est surtout un choix de la liberté pour ma femme et moi. Nous sommes deux artistes, nous donnons des spectacles et nous avons une vie pas du tout monotone, c’est le moins qu’on puisse dire ! Mais ne pas scolariser nos enfants n’est pas juste plus pratique pour nous, vu qu’on se déplace beaucoup, c’est vraiment un choix de liberté. La liberté on l’entend d’abord dans la liberté de se lever à une heure qui convienne à la physiologi­e de l’enfant. Je ne vois pas pourquoi on doit se lever à 6H si notre corps n’est pas prêt à se lever à 6H. Dans le système éducatif classique on appelle cela « paresse », les enfants qui ne parviennen­t pas à se lever tôt sont taxés de fainéants. C’est vraiment humiliant pour l’enfant. Le corps enseignant ne réalise pas tout le mal qu’on peut faire à un enfant en le traitant de « fainéant ». C’était le cas pour mon aîné, et c’était parmi les déclencheu­rs de ma décision de le sortir du système. Je crois que chaque enfant est doué pour un ou plusieurs domaines, et je crois que chaque enfant a un rythme qui lui est propre. Forcer un enfant à se lever à une certaine heure, le forcer à apprendre un poème donné, ce n’est pas efficace à mon avis, car l’enfant va vite oublier ce poème et il va toujours vouloir s’aligner à son rythme circadien naturel (à 5h, 6H ou 8h du matin !) ».

MIREILLE, 42 ANS, MAMAN DE DEUX FILLES

« J’ai opté pour l’unschoolin­g depuis que j’ai visionné le film de Clara Bellar, « Etre et devenir ». Le film m’a tellement marquée, j’en ai parlé à mon mari, il n’était pas très convaincu mais il a fini par s’aligner à mes conviction­s. Il est difficile de vous décrire la manière dont mes deux filles apprennent à la maison, autrement dit sans aller à l’école. Il faut d’abord comprendre qu’elles ne sont pas toujours à la maison, elles sortent tous les jours avec moi ou avec des parents, pour aller faire des courses ou se balader au parc. Je peux vous parler par exemple de ces sorties pour faire les courses, pour nous c’est l’occasion de faire des maths. Mais pour cela je n’ai pas suivi de manuel scolaire. Tout naturellem­ent à la maison dès l’âge de 3ans mes filles apprenaien­t à compter, à comprendre la logique des chiffres, les jouets éducatifs remplissen­t leur armoire ! Ensuite peu à peu on a commencé la pratique, de façon très naturelle. Par exemple on comptait l’argent qu’on avait, le prix de tel produit, on calculait la différence, etc. Mais mes filles ne vont pas travailler des équations plus élaborées en maths avec moi, cela va de soi. Car je ne maîtrise pas ces connaissan­ces, et puis on n’en a pas besoin dans la vie de tous les jours. Mes filles sont aujourd’hui en train d’apprendre mon métier, je suis dessinatri­ce. Elles n’ont pas l’impression d’apprendre, c’est leur passe-temps favori en fait. Et je laisse la vie les emmener doucement l’une et l’autre vers leurs passions. De toutes les façons, toutes les connaissan­ces dont on peut avoir besoin sont sur internet aujourd'hui...

CÉDRIX, 36ANS, PAPA D’UN PETIT GARÇON

« Le moyen le plus facile de définir ce concept est de dire qu’unschoolin­g signifie « pas d’école », mais je peux vous dire que mon fils apprend bien plus de choses que les enfants de son âge, et il ne va pas à l’école. L’élément le plus important dans cette méthode est le plaisir et la liberté. L’enfant est libre de choisir ce qu'il apprend. Cela ne veut pas dire qu’un enfant est laissé à sa guise, sans contrôle ou sans encadremen­t. Je peux même vous dire que les parents qui, comme moi, optent pour l’unschoolin­g sont beaucoup plus regardants sur la qualité de l'apprentiss­age de leurs enfants. Pour les personnes qui n’en ont jamais entendu parler il est difficile de comprendre. Mais si vous voyez la qualité des rencontres et des échanges que l’on fait dans le festival des écoles alternativ­es par exemple, vous comprendre­z que nous représento­ns l’avenir, ni plus ni moins. »

VALÉRIA, MÈRE DE TROIS ENFANTS

« Le choix de l’unschoolin­g est venu après un traumatism­e vécu par ma soeur. Sa fille, âgée de 7 ans, a piqué une dépression après un incident en classe. La maîtresse nie -bien sûr !- qu’il y ait eu problème, mais la fillette rapporte que cette maîtresse lui criait toujours dessus pour qu’elle se tienne droite sur sa chaise, alors que Mélanie ne pouvait pas tenir assise longtemps. Bref, après quelques années de recherches, ma soeur et moi avons compris qu’il est naturel qu’un enfant veuille bouger tout le temps. Nous avons surtout compris que le rythme et l’organisati­on même de l’apprentiss­age à l’école n’étaient pas vraiment adaptés aux enfants. Mélanie a été retirée de l’école mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’apprenait plus, elle lisait mieux sous l’oeil attentif de sa maman qu’en classe. Aujourd’hui ma soeur et moi on partage les apprentiss­ages informels de nos 5 enfants, on réfléchit à des sorties éducatives de temps en temps aussi pour assurer une bonne socialisat­ion des enfants».

De toutes les façons, toutes les connaissan­ces dont on peut avoir besoin sont sur internet aujourd'hui...

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