Esprit Yoga

RÉCRÉ YOGA

TOUS ENSEMBLE !

- Texte : Véronique Mainguy et Laurence Mucha ; Illustrati­ons : Marie-christine Demeure

Avec l'aide des autres, oublions nos faiblesses

Nos bonnes résolution­s sont souvent confrontée­s à l’évaluation de nos forces et faiblesses ! Mais avec l'aide des autres, on peut transforme­r ses faiblesses en points de progressio­n.

Voici un conte illustré d'une séquence de yoga, qui propose de transforme­r une faiblesse en un point de progressio­n, profitable à la fois à soi et aux autres.

Il était une fois, dans le Grand Nord, un immense désert blanc qui s'étendait d'est en Ouest, à perte de vue. Sur ce territoire, quelques rares touffes d'herbes parvenaien­t à percer le sol durci par le froid. Les animaux sauvages en étaient les seuls habitants. Parmi eux, l'aigle volait très haut. Et c'est pourquoi les autres animaux l'enviaient et le disaient prétentieu­x. Cela mettait l'aigle très en colère ; il volait alors en rase-mottes en poussant des cris et des insultes. L'ours polaire était très fort mais maladroit. Même quand il jouait, il faisait mal et on l'évitait. Ce qui au fond, le rendait un peu triste. Le loup était plutôt solitaire et les autres en avaient peur. Cela le blessait, mais il ne montrait rien et les repoussait en les menaçant. Le manchot était tout petit et on le trouvait ridicule, car incapable de voler. Il commençait à croire qu'il ne valait rien.

Un jour, pendant une tempête, on entendit un énorme « crac » sourd. Le sol où se trouvaient tous les animaux s'était détaché de la banquise et s'éloignait déjà, emporté par le vent et les vagues. Quand la tempête cessa, les animaux se trouvaient en danger de mort, et loin de tout secours ! Face à ce danger, les animaux réagirent : le manchot avait confiance en lui et encouragea les autres : « Nous ne mourrons pas de faim, je pêcherai des poissons pour nous tous » ; le loup, oubliant sa rancune, proposa : « Je vais hurler de toutes mes forces pour qu'on m'entende au loin » ; l'aigle, apaisant sa colère, dit : « Je vais m'envoler chaque jour jusqu'à ce que je repère la terre ferme » ; le soir venu l'ours, maîtrisant sa brutalité, proposa : « Venez vous tenir au chaud et vous abriter dans ma fourrure ».

Les jours passaient et ils survivaien­t ainsi sur leur iceberg flottant, dans un brouillard tenace. Un hurlement au loin répondit enfin à celui du loup. L'aigle prit son envol dans sa direction et revint : la terre ferme était accessible, mais comment s'en approcher ? Le manchot eut l'idée de fabriquer une corde avec des racines ramenées par l'aigle. Le loup saisit un bout de la corde dans sa gueule et planta profondéme­nt ses griffes dans la glace ; l'ours saisit l'autre bout, plongea et se mit à nager pour tracter la glace ; l'aigle dans le ciel montrait la direction et le manchot criait pour encourager ses amis. L'iceberg se rapprocha peu à peu de la terre. Épuisés, ils arrivèrent enfin. Leur collaborat­ion les avait sauvés. À l'aube, un soleil brillant se leva.

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