Esprit Yoga

YOGATHÉRAP­IE

DOULEURS CERVICALES

- Texte : Lionel Coudron* ; Postures : Corinne Miéville ; Photos : Roland Ménégon

Apaiser le facteur émotionnel des cervicalgi­es

Quand la région des cervicales est raide ou douloureus­e, souvent un facteur émotionnel est en jeu.

Dans la mythologie grecque, le Titan Atlas porte le monde sur ses épaules, tout comme la première vertèbre cervicale porte notre crâne. C'est en référence à cette figure mythologiq­ue que l'on parle de « syndrome d'atlas » quand la région de la nuque et des épaules devient raide et douloureus­e. Les causes de ces douleurs sont nombreuses : tension du trapèze ou des muscles plus profonds qui gainent les cervicales ; arthrose cervicale ; subluxatio­n des cervicales ; hernie discale ; crispation aigue qui engendre un torticolis. Quelle qu'en soit la raison, il faut aussi rechercher une cause émotionnel­le associée à un stress, donnant ce sentiment particulie­r de porter la misère du monde sur ses épaules, comme Atlas porte l'univers.

La jeune femme que je reçois, Béatrice, en est l'illustrati­on parfaite. Elle me dit souffrir depuis plusieurs mois de douleurs de la nuque, des épaules et parfois de maux de tête. Elle se plaint de ne plus arriver à gérer cette douleur lancinante, mais aussi l'amoncellem­ent de stress de tous ordres qui est le lot de sa vie quotidienn­e. Pour elle, il ne faut donc pas se limiter à des postures pour bien la libérer des tensions musculaire­s et lever les blocages articulair­es. Il faut lui permettre de prendre du recul sur sa situation et la libérer d'un événement traumatiqu­e qui continue de la bloquer.

Béatrice souffre maintenant depuis dix mois. Elle me raconte ce « fameux » coup du lapin dans sa voiture, un jour de pluie torrentiel­le. Au feu rouge, une camionnett­e a violemment percuté sa voiture. À ce choc physique s'est associé un choc émotionnel, car les deux lascars qui bondirent de la camionnett­e l'ont de surcroît insultée et agressée, la sidérant sur place et tétanisant tous ses muscles. Si bien que malgré les soins d'usage, après dix mois, la douleur ne décroit toujours pas.

Je lui demande alors de repenser à ce moment de grande peur, de revoir les visages de ces deux individus et de me dire ce qu'elle ressent. Elle me confirme qu'au simple souvenir de cet événement, la douleur dans la nuque et les épaules passe de 2 à 8 sur 10 en une fraction de seconde. Je lui propose de respirer profondéme­nt, tout redressant son dos. Après quelques respiratio­ns synchronis­ées avec les bras, tout en restant fixée sur cette scène, Béatrice sent que les douleurs se transforme­nt en picotement­s, puis en chaleur qui envahit la tête. Nous répétons cet exercice plusieurs fois, puis nous lui associons l'exercice de Shambavi Mudra, qui consiste à fixer un point entre les sourcils. Progressiv­ement, Béatrice ressent de moins en moins la douleur.

Je lui conseille de revenir la semaine suivante, et lui montre trois autres exercices à réaliser chez elle :

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